Israël fournit des armes à l’Ukraine

par Serguei Auslender,
Israël canal 9 (langue russe) 
[29 janvier 2025]

Une curieuse information est parue dans les sources ouvertes sur Internet :

Des avions cargo partant de Tel-Aviv, atterrissaient au Qatar, puis des avions qataris arrivaient dans la ville polonaise Rzeszow (lire Gechouv) située à 50 km de la frontière polono-ukrainienne, qui s’avère être un hub de logistique militaire vers l’Ukraine.

Cette information avait été répercutée dans les médias israéliens, par le journaliste israélien Barak Ravid et pratiquement validée.

Sauf que, les armes fournies ne sont pas israéliennes, mais américaines qui « dormaient » dans des entrepôts israéliens.

En fait ce sont systèmes antiaériens « Patriot », fournis à Israël par États-Unis en 1991, lors de la guerre irako-américaine « Tempête de Désert ». Ces « Patriot », on s’en souvient, devaient protéger Israël contre les « Scud » de Saddam Hussein, d’ailleurs avec une efficacité toute relative.

Depuis, Israël a développé sa propre défense aérienne multicouche, dont on a vu l’efficacité lors des attaques de missiles iraniens en septembre 2024.

L’information concernant ces batteries « Patriot » est arrivée aux oreilles des Ukrainiens et, il y a quelque temps, ils ont demandé à Israël de pouvoir disposer de ces batteries pour leur défense.

En fait, il n’y a pas de problèmes pour réaliser ce deal, car ces « Patriot » sont en fait américains. Donc, les États-Unis pourraient reprendre ces équipements, les moderniser et les refournir aux Ukrainiens. Il s’agit d’une dizaine de batteries et une centaine de missiles intercepteurs.

La demande à Israël avait été présentée par les Ukrainiens, en pleine guerre cotre la Russie. Mais, pour des raisons de relations, un peu compliqués avec les Russes, Israël « traînait les pieds ».

Et puis, avec la chute du régime de Bachar Assad en Syrie, la situation géostratégique de la région a changé du tout au tout :

Les Russes avaient été obligés de quitter la Syrie, mais les Israéliens n’étaient toujours pas chauds pour accéder aux demandes des Ukrainiens. En fait les Ukrainiens n’avaient aucun moyen de pression sur Israël sauf… Ouman1. C’est un lieu de pèlerinage annuel de milliers de hassidim du monde entier et notamment d’Israël. L’Ukraine voyait dans ce pèlerinage des avantages économiques et même politiques et n’avait jamais fait d’obstacles à ce pèlerinage.

Mais voila, la Russie a attaqué l’Ukraine et celle-ci a fait savoir à Israël, que pour des raisons de sécurité, elle pourrait interdire aux hassidim l’accès à Ouman, qui malgré la guerre continuait à recevoir des pèlerins. Si cette décision avait été appliquée, Israël se serait trouvé dans une position difficile vis-à-vis de ses religieux.

Suite à quoi Netanyahu a été obligé de « changer son fusil d’épaule » : c’est lui qui est devenu demandeur à ce qu’Ukraine ne mette pas en œuvre l’interdiction de pèlerinage d’Ouman.

L’Ukrainiens rendant à Israël la « monnaie de sa pièce » ont commencé à procrastiner, invoquant des difficultés dues à la guerre et puis, après des négociations, les deux parties sont arrivées à un accord et Netanyahu a levé l’interdiction à la fourniture des « Patriot ». L’autorisation d’Israël était indispensable, car bien que les armes soient américaines, pour des raisons pratiques et de souveraineté d’Israël, les États-Unis ne pouvaient pas reprendre unilatéralement ces batteries de missiles. Le fait est, qu’actuellement les systèmes « Patriot » sont livrés à l’Ukraine via le Qatar.

Par ailleurs, aujourd’hui, Israël fournit à l’Ukraine des équipements non létaux, comme des radars antiaériens, équipement optiques de visée et des moyens de communication. Israël souhaitant rester discret, passe par des pays européens tiers, probablement la Pologne et la Tchéquie. En fait, ces pays européens « achètent » ces équipements puis les « revendent » à l’Ukraine. Il ne faut pas oublier qu’Israël avait collaboré avec l’Ukraine sur le système d’alerte anti balistique, tel qu’il existe en Israël appelé « couleur rouge », mais pour des raisons d’immensité du territoire ukrainien et bien qu’Israël ait normalement honoré sa part du contrat, les Ukrainiens rencontrent des difficultés, pour l’instant non résolues, pour le déploiement opérationnel du système.

Israël possède aussi un savoir-faire dans la modernisation des armements soviétiques et russes, en commençant par des canons, en passant par les chars et en finissant sur des avions. En son temps, Israël a créé avec les chars soviétiques T54 et T55, qu’il a appelé des « Tirans », une brigade blindée qui a combattu sur le front égyptien lors de la « Guerre de Kippour » et qui a créé de la confusion dans l’armée égyptienne qui utilisait les mêmes blindés.

Tout ce savoir-faire serait très utile à l’Ukraine et des informations circulent, toutefois non confirmées, qu’une coopération dans ce domaine, toujours grâce aux pays tiers, existe entre l’Ukraine et Israël. AA

Serguei Auslender, Canal 9


Lien pour les russophones (avec sous-titres)2 :

Traduction et adaptation pour MABATIM. INFO :Édouard Gris


1 La ville d’Ouman, dans l’oblast de Tcherkassy, abrite « la sépulture du rabbin Nahman [1772-1810], arrière-petit-fils du fondateur du hassidisme le rabbin Ba’al Chem Tov. Le hassidisme un courant du judaïsme.

2 Sous-titres dans la langue de votre choix : Paramètre YouTube, Sous-titres, traduction


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5 commentaires

  1. La moitié était la Pologne, l’autre moitié la Russie. L’Ukraine en tant que pays n’a existé que par la révolution de 1917.

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  2. il nn’y a aucune gloire, je dirais même que ce serait un interdit Torahïque, de se mettre ou mettre en danger des Juifs ou des familles ou des groupes d’excursions juifs pour aller peleriner qui que ce soit. Pire, on voit même que cela pourrait contrarier des relations avec tels belligérants d’un conflit… En fait, de part l’intrication « quantique et/ou cantique », la géolocalision de la tombe d’un Tsadik, fusse-il Moshé Rabeynou en personne, importe peu pour l’évocation et les demandes d’intercession de sa part auprès de l’Eternel. Les distances sont abolies dans le monde des âmes. D’ailleurs, on éviterait, loin de l’endroit, toute « invocation des morts », Doresh chel hametim », absolument prohibée par la Torah.

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  3. La shoah par balle si adorée des élites israeliennes!Peut on savoir la position de Bibi au sujet de cette nostalgie?

    Envoyé depuis mon appareil Samsung

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