Déménager les Gazaouis… ?

Par Yves Mamou
[4 février 2025]

Un siècle durant, les Arabes, puis les Palestiniens, ont obstinément refusé tout partage de la terre.

Donald Trump en tire les conclusions :
les vaincus doivent partir.

Le 8 janvier 2004, l’historien israélien Benny Morris a perdu brutalement tous ses amis (de gauche). Il venait de déclarer au quotidien Haaretz que :

« Il y a des circonstances dans l’Histoire qui justifient le nettoyage ethnique. Je sais que ce terme est complètement négatif dans le discours du XXIᵉ siècle, maisquand il faut choisir entre le nettoyage ethnique et le génocide – l’annihilation de son peuple – je préfère le nettoyage ethnique. »

Benny Morris justifiait ainsi l’exode de 700 000 palestiniens1 à l’issue de la guerre d’indépendance d’Israël en 1948 :

« Une société qui veut vous tuer vous force à la détruire. Quand le choix est entre détruire ou être détruit, il vaut mieux détruire » ajoutait-il.

Aujourd’hui, après le 7 octobre 2023, les voix qui, au sein de la gauche israélienne, pourraient s’élever contre l’idée de réimplanter un million et demi de Gazaouis en Égypte et en Jordanie sont faibles.

La rupture proposée par Donald Trump

La proposition de Donald Trump de s’« impliquer auprès de certains pays arabes (Jordanie, Égypte) pour construire des logements dans un autre endroit (que Gaza), où ils (les Palestiniens) pourront peut-être vivre en paix pour changer » est une proposition de rupture.

C’est le « pour changer » qui est important :

Donald Trump a compris que reconstruire Gaza en laissant la population actuelle en place ne mènerait qu’à une nouvelle guerre.

Pourquoi le président américain pense-t-il ainsi ? Parce qu’il en a toujours été ainsi.

Le « partage » de la terre, considéré par toutes les chancelleries comme la pierre angulaire de la paix au Proche Orient, est une idée fausse. Elle n’a jamais produit que la guerre et la rancœur.

Le « Partage » : un siècle d’échecs

Les premières tentatives de « partage » ont eu lieu sous le Mandat britannique (1918- 1947). La Grande-Bretagne chargée de réaliser la promesse Balfour de créer un « foyer national juif » en Palestine s’est heurtée à l’hostilité arabe immédiatement.

– 1929. Le premier plan de partage est celui de Horatio St. John Philby, haut fonctionnaire britannique qui imagine la Palestine comme une entité arabe ou la minorité juive aurait ses droits préservés.

David Ben Gourion a expliqué à Philby que les Juifs n’étaient pas venus en Palestine pour se retrouver en position de minoritaires.

– 1930. Le gouvernement britannique met en place la Commission Shaw qui propose le statu quo, à commencer par le gel de l’immigration juive. La même année, un autre rapport dit Rapport Simpson affirme que l’immigration juive et les achats de terre par les organisations sionistes sont préjudiciables aux intérêts arabes. L’immigration juive en Palestine est donc ralentie.

– 1933. Le rapport French étudie les questions foncières entre juifs et arabes et préconise de restreindre l’immigration juive en Palestine en raison du chômage provoqué chez les Arabes par les achats de terres sionistes. Les riches propriétaires arabes et/ou turcs vendaient leurs terres et les ouvriers agricoles arabes perdaient leur revenu.

– 1936, Nuri Saïd, ministre des Affaires étrangères irakien, propose une fédération de Palestine, qui irait de la Transjordanie à l’Irak. Quelques cantons – à l’immigration soigneusement limitée – seront dédiés aux Juifs. Une fuite orchestrée dans la presse fait capoter le projet.

– 1937, la commission Peel propose le partage de la Palestine mandataire en trois entités séparées. Les lieux saints sont autonomisés (sur demande du Vatican) et deux zones sont créées en fonction des densités de populations, l’une pour les Arabes, l’autre pour les Juifs. L’État juif proposé par la commission Peel fait 5 000 kilomètres carrés et ne comprend pas les quartiers juifs de Jérusalem (70 000 Juifs sur les 400 000 vivant en Palestine). Les Juifs acceptent le partage mais les Arabes le refusent.

– Le 23 décembre 1937, une nouvelle commission britannique, appelée Hyamson-Newcombe, propose en janvier 1938, une partition. Le mufti de Jérusalem….

/… YM

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1 NDLR : Commentaire de Bat Ye’or : « Parler de Palestiniens à l’époque du mandat me paraît anachronique et nuisible. Il faudrait parler des Arabes de Palestine car à cette époque ils étaient les chefs de file du nationalisme arabe au nom duquel ils combattaient le sionisme. C’est ainsi d’ailleurs que les ministres nazis présentaient le Mufti au Führer. »


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6 commentaires

  1. Quant au mot « Palestinien » sa racine étymologique est flagrante il est la translitération de פלשתים-Plishtim qui signifie « Envahisseurs » et dérive du verbe פלש-Palash qui signifie « Envahir ». Les juifs de la Palestine romaine ou britanique n’étaient pas des palestiniens, car ils n’étaient pas les envahisseurs, ils se défendaient contre les envahisseurs. Quant aux palestiniens de l’époque moderne, ils sont bien des envahisseurs.

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  2. C’est terrible d’en arriver à cette conclusion, mais cela aurait dû déjà être appliqué par les gouvernants israéliens, il n’y aura jamais deux états, l’actuelle pensée des palestiniens est qu’ils ne veulent que le mot « récupération », leurs seules ambitions s’est mettre Israël en chaos et se servir de certains arabes dont leurs discours résonnent…………….Soyons toujours vigilants et protégeons-nous, seule solution………………….

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    • Je ne comprends pas pourquoi c’est terrible. Il y a eu des choses bien plus terrible dans notre histoire. « Si un vient chez toi la nuit, lève toi et tue le », c’est notre règle. Nous ne sommes pas des chrétiens à tendre l’autre joue, notre survie, la survie de notre peuple passe en premier quelles qu’en soient les conséquences pour nos ennemis. Rappelez vous de Agag qui fut décapité avec l’épée de Shaul par Shmuel. Shaul perdit le trône parce qu’incapable de sécuriser le peuple juif.

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  3. Moi aussi plus jeune j’ai été piégé par les grands idéaux de la fraternité judéo-arabe, j’ai même aidé la veuve et l’orphelin arabe au mépris de la veuve et de l’orphelin de mon peuple. Je n’avais pas compris que j’avais un peuple, je croyais qu’on était un seul peuple sur la terre entière. C’est il y a 30/40 ans, avec la guerre du Liban et la première intifada, que j’ai compris, mais il m’a fallu du temps pour en arriver à cette même conclusion: Il faut expulser les arabes de Gaza et de Judée-Samarie. Les arabes israéliens se sont habitués à vivre avec nous on peut les garder jusqu’à preuve du contraire, mais la moindre incartade et ouste, chez vos frères. Je veux mourir en ayant vu Israel en paix, entre nous.

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