par Liliane Messika 
[6 février 2025]

En novembre 2024, le Secrétaire général de l’ONU a refusé de renouveler le contrat de la conseillère spéciale des Nations unies pour la prévention du génocide :

Alice Wairimu Nderitu avait refusé de qualifier la guerre d’Israël contre le Hamas de génocide.

En revanche, Guterres soutient toujours Francesca Albanese, rapporteur spécial sur les Palestiniens, spécialement antisémite.

Francesca Albanese, rapporteuse spéciale spécialement antisémite.

Spécialiste en droit international, italienne, nommée en mai 2022 pour trois ans, rapporteur spécial des Nations unies sur les territoires palestiniens, Francesca Albanese a toujours arboré ostensiblement son tropisme anti-israélien.

« Citée par LFI comme la source pour accuser Israël de génocide », elle s’est vue attribuer, en 2022, la médaille d’argent du Top 10 des pires incidents antisémites mondiaux par le Centre Simon Wiesenthal :

« Albanese est une encyclopédie anti-israélienne ambulante. Elle s’est lancée dans des diatribes antisémites, affirmant notamment que le “lobby juif” dirige les États-Unis. Albanese a exprimé ouvertement sa sympathie pour les groupes terroristes palestiniens, a accusé “l’oppresseur” Israël de crimes de guerre potentiels et a comparé Israël à l’Allemagne nazie. »

Gilad Erdan, ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies :

« On peut percevoir sa haine envers l’État juif dans chacun de ses discours et de ses rapports, dont nous savons maintenant qu’ils sont fondés sur son idéologie antisémite. »

Qui se ressemble s’assemble, le mari d’Albanese, Massimiliano Calì, était salarié de l’Autorité palestinienne avant de travailler pour la Banque mondiale. Il soutient avec enthousiasme BDS, le mouvement qui a oublié deux lettres dans son acronyme Boycott Désinvestissement Sanctions Contre Israël. Calì a notamment félicité BDS lorsque celui-ci a convaincu la chanteuse Lana Del Rey de renoncer à son concert en Israël.

Le 11 octobre 2023, quatre jours après le pogrom, Albanese a mis en doute les viols, les tortures et les meurtres, dont les terroristes du Hamas avaient eux-mêmes posté les vidéos en ligne. D’après elle, il s’agissait de propagande visant à mettre de l’huile sur le feu de la part d’Israël et des États-Unis.

Outrée de l’accusation d’antisémitisme portée contre le Hamas, l’Italienne a fait de l’explication de texte devant des étudiants de Harvard :

« Quand il parle de tuer des Juifs (« Yehudim »), le “mouvement de résistance” ne se réfère, en réalité, qu’aux Israéliens. »

On a gardé le meilleur pour la fin

Alice Nderitu est l’opposé des chouchous onusiens façon Albanese, dont la seule compétence réside dans leur animosité envers le bouc émissaire mondial.

Pour se justifier de la canceller, le Guterres général a suivi à la lettre son script, en ligne avec la majorité automatique : Mouvement des non-alignés, aligné sur le soutien aux Palestiniens soit 120 membres, Organisation de la Coopération Islamique, soit 57 membres dont seulement 10 ne sont pas communs aux deux listes. Au total, une majorité automatique de 130 sur 193.

Ajoutons à cela que sur les 193 États-membres, 167 ont une taille suffisante pour être classifiés par l’indice mondial de démocratie : 95 sont des dictatures et 72 des démocraties.

Le 26 novembre 2024, un éditorial du Wall Street Journal titrait :

« La purge anti-israélienne de l’ONU ». Il s’agissait de « l’effacement » d’Alice Nderitu.

En effet, elle avait déclaré que la campagne israélienne à Gaza après le pogrom du Hamas ne répondait pas à la définition d’un génocide.

Alice Nderitu a été licenciée sans cause réelle et sérieuse, ce qui s’est traduit par un « non-renouvellement de contrat », car comme beaucoup d’entreprises, l’ONU préfère maltraiter son petit personnel sans risquer les Prud’hommes.

Nderitu a conservé un silence digne vis-à-vis de son employeur et la plupart de nos médias ont observé un silence indigne devant cette sanction de la compétence.

Ex-ès-qualité, Mme Nderitu a assisté à la 80ᵉ commémoration de la libération d’Auschwitz, l’un des lieux où un génocide véritable a eu lieu pendant cinq ans, au terme desquels la population juive avait diminué de moitié.

C’est ce qui a incité l’ex-Conseillère à raconter son histoire, lorsqu’elle a été interviewée par Air Mail :

« Cette pression pour que je dise qu’il y a un génocide en cours à Gaza ? Ils savaient que je ne suis pas un tribunal, et que seul un tribunal peut déterminer si un génocide a eu lieu. Mais j’ai été harcelée, jour après jour. Il est instructif de constater que cela ne s’est produit pour aucune autre guerre. Pas pour l’Ukraine, pas pour le Soudan, pas pour la RDC (République démocratique du Congo), pas pour le Myanmar. Il s’agissait d’une guerre, les Palestiniens tuaient des Israéliens, les Israéliens tuaient des Palestiniens. Il faut traiter ce conflit comme les autres guerres. Dans les autres guerres, nous ne nous précipitons pas et ne prenons pas parti… »

À la fin de son mandat non renouvelé à l’ONU, Alice Nderitu avait constaté que les points de presse quotidiens du Secrétaire général étaient devenus un forum où les journalistes, notamment ceux de Al Arabiya (Arabie saoudite) et de Al Jazeera (Qatar), ont fait de moi la pièce maîtresse de l’émission. Chaque jour, ils parlaient de moi :

« “Pourquoi ne dit-elle pas qu’il y a un génocide ? Tout le monde pense qu’il y a un génocide.”… Cette focalisation sur Israël, c’est trop. Je ne pense vraiment pas que les gens se soucient des Africains. Je suis allée au Tchad, j’ai rencontré des réfugiés du Soudan… La CPI, la CIJ, où êtes-vous quand il s’agit du Soudan ? »

« Il est totalement faux d’insinuer que [Nderitu] a été « intimidée » ou que son contrat n’a pas été renouvelé à cause d’une sorte de campagne anti-israélienne officieuse. Aucun membre du cabinet du secrétaire général […] n’a déclaré que la situation à Gaza était un “génocide” », s’est défendu Stéphane Dujarric, porte-parole du licencieur.

La preuve : 14 novembre 2024, communiqué de presse de l’ONU :

« Un Comité spécial des Nations Unies estime que les méthodes de guerre utilisées par Israël à Gaza relèvent du génocide, y compris l’utilisation de la famine comme arme de guerre. » LM♦

Liliane Messika, Dreuz