La Guerre Éclair de Donald Trump (épisode 1)

Par Yves Mamou 
[9 février 2025]

Chaos », « désordre », « pagaille »… les médias décrivent ainsi les réformes engagées par Donald Trump. Il s’agit en réalité d’un raid parfaitement coordonné.

Pour Radio Canada, la Radiotélévision belge, ou Le Monde, les premières actions de Donald Trump ont provoqué de la « sidération » et ont été décrites comme un invraisemblable « chaos ». Même Peggry Noonan, éditorialiste au Wall Street Journal a porté sur la scène washingtonienne le même regard consterné qu’elle aurait pu porter sur Gaza en ruines, regrettant la « rupture avec l’ordre ancien » et affirmant sa nostalgie d’un « ordre stable, d’attentes saines, de respect d’une certaine modération ancienne et du strict respect des formes et de la loi […] ».

Pour la plupart des médias, les décrets signés en rafale par le nouveau président portent la marque d’un échappé de l’asile.

Mais il n’en est rien.

Le nouveau président américain mène en réalité un blitz, une guérilla méthodique et sans merci, contre tous les bastions du progressisme qui ont pris pied au sein de l’État fédéral. Une guerre rapide, apparente en partie, masquée pour le reste, pour « sidérer » l’ennemi et retarder autant que possible sa réaction.

Guerre offensive ou défensive ?

Aussi étrange que cela paraisse, Donald Trump mène une guerre défensive. Il a entrepris de jeter à bas les moteurs idéologiques et institutionnels qui ont révolutionné les États-Unis (et l’ensemble des sociétés occidentales). En l’espace de deux générations, les transformations qui ont été introduites en Occident, sont l’équivalent d’une révolution :

– immigration massive pour faire baisser les coûts du travail,
– discrimination positive en faveur des nouveaux arrivants,
– marginalisation des classes moyennes,
– affaiblissement de l’identité nationale,
– délocalisation des industries nationales en Chine pour casser les syndicats et accroître la part des profits,
– montée en puissance des institutions multilatérales (ONU, OMS, Cour Pénale internationale…),
– droit national battu en brèche par le droit international,
– écoles et universités transformées en bastions de lutte contre les discriminations ethniques ou sexuelles,
– services de santé encombrés par les personnes issues de l’immigration,
– juridictions internationales plus puissantes que les juridictions nationales…, etc

Ces transformations avaient été présentées aux citoyens comme « inévitables », relevant de la « force des choses », sans alternatives, et contre lesquelles il ne servait à rien de lutter.
Il n’en était rien.

Ce qui a eu lieu en Occident, ces quarante dernières années, a été une révolution. Une révolution méthodique, voulue et organisée par le haut de la société contre le bas de la société.

Les élites de l’argent et du diplôme ont fait main basse sur l’État pour mieux s’extraire du cadre national1. Ces élites ont considéré que leurs pays d’origine – son histoire, sa culture, ses traditions sociales – pesait comme un carcan et brimait leur intelligence, leur volonté d’enrichissement, leur liberté de caste.

Sans aucun scrupule vis-à-vis de l’héritage national (culture, institutions, histoire…) ces élites « progressistes » américaines – les mêmes ont agi dans le même sens en Europe » –

– ont tenté de transformer le citoyen en consommateur ;

– elles ont fait du bien public un bien privé ;

– elles ont piétiné la culture du mérite (American Dream) qu’elles avaient à charge de transmettre aux générations futures,

– elles ont pris leurs distances avec les classes moyennes qui ont fait la puissance de l’Amérique

– et ouvert les frontières à la mondialisation, à l’immigration et au copinage avec l’islam et plus spécifiquement les Frères Musulmans.

Ce à quoi nous assistons depuis le 20 janvier n’est donc pas une danse de Saint-Guy, mais un démantèlement des bastions que le progressisme s’est constitués au cours des quarante dernières années au sein de l’État fédéral américain.

L’action que mène le président Trump est l’équivalent d’une contre-révolution menée par le haut. Chaque réforme, chaque ligne budgétaire coupée, chaque administration réduite ou supprimée… est censée produire des effets dans tout le reste de la société.

Mais pour que cette contre-révolution soit efficace, il a fallu agir vite. La cinquantaine de décrets signés le premier jour par Donald Trump a eu une double fonction : agir mais aussi sidérer. Il fallait empêcher les médias, la justice, une partie du monde des affaires, le FBI, les agences de renseignement, et l’appareil administratif au sens large… de monter une riposte –.

La contre-révolution trumpienne est trop vaste pour être détaillée dans un seul article. Les quelques exemples ci-dessous en donneront une idée.

Les axes de la réforme.

/… YM

Lire la suite sur Yves Mamou Décryptages


1 On lira avec intérêt « La révolte des élites ou la trahison de la démocratie » de Christopher Lasch (Flammarion) et « Le Grand Abandon, les élites françaises et l’islamisme » d’Yves Mamou (L’Artilleur)


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2 commentaires

  1. Comment en est-on arrivé à un monde (occidental) où les plus graves régressions sociétales, sociales, culturelles, intellectuelles, morales etc sont qualifiées de progrès et où le fascisme est parvenu à s’ériger en « progressisme » ?
    George Orwell avait prédit que la transformation du langage en novlangue aboutirait à une destruction des capacités de réflexion et une inversion totale du réel et des valeurs :  » la guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force » etc etc
    Ce qu’on nomme « progressisme » en Amérique du Nord et en Europe de l’ouest représente une des plus grandes contre-révolutions de l’histoire humaine : c’est le rejet de tous les progrès intellectuels, philosophiques et éthiques ayant eu lieu depuis l’époque antique. D’où l’alliance entre « progressisme » et Islamonazisme : deux formes complémentaires du Nihilisme. S’en débarrasser serait donc bien une authentique révolution, une émancipation majeure. Mais est-ce encore possible ? En Europe de l’ouest, il est peut-être déjà trop tard.

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  2. Il est nécessaire de déconstruire le Deep state tant en Amérique qu’en Israël. La création d’un Etat au cœur d’un Etat a donné naissance aux émeutes qui ont précédé le 7 octobre 2023. Nous avons immédiatement reconnu la classe dite élitiste qui s’est emparée des postes clefs de l’Etat, même au sein de l’armée, des investissements…  et a écarté la classe moyenne pour s’imposer et imposer ses préférences… Une lecture conseillée : https://www.govexec.com/feature/gov-exec-deconstructing-deep-state/

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