Barbarie verte et Croix-rouge

par Liliane Messika 
[16 février 2025]

En janvier 2025, on a appris qu’un terroriste, arrêté dix ans auparavant, portait plainte contre l’État juif « pour faute médicale » au sujet du traitement qui lui avait été prodigué à l’infirmerie de la prison. En février 2025,les prisonniers juifs du Hamas relâchés contre terroristes sonnants sans trébucher ressemblaient douloureusement aux survivants de janvier 1945 à la sortie des camps nazis.

Scénario bien rôdé

L’attitude du terroriste quérulent est assez caractéristique de la politique palestinienne pour que son auteur soit classé dans les faits divers.

La ligne politique palestino-palestinolâtre consiste en effet à attaquer le plus sauvagement possible le plus grand nombre réalisable de civils juifs en choisissant les plus vulnérables, puis à monter en épingle la souffrance du criminel et en passant sous silence celle de ses victimes.

Mais la justice israélienne n’est pas tombée dans le panneau : le ministère public a demandé le rejet de sa plainte. Le procureur a argué que

« l’État ne doit pas de dommages et intérêts à un membre d’une organisation terroriste qui commet des actes destructeurs contre des individus et l’État d’Israël, même après avoir quitté la prison. »

Ce qui va sans dire dans notre pays ne va plus du tout lorsqu’on entend que le coupable se revendique « palestinien », car l’accusé est juif, forcément juif et même doublement s’il cumule avec la citoyenneté israélienne.

Le terroriste, Jalal Shahed Muhammad Sharauna, était un bon samaritain arabe, c’est-à-dire un habitant de Samarie (que les Français appellent Cisjordanie, du nom que lui a donné le roi de Jordanie lorsqu’il l’a annexée illégalement en 1949). Armé d’un fusil et d’un couteau, il est arrivé à proximité d’un kibboutz (ferme collectiviste dont les habitants vivent sous le régime de « chacun travaille selon ses moyens et reçoit selon ses besoins »), pour attaquer les forces de sécurité. Les soldats ont été plus rapides que lui et l’ont neutralisé en le blessant à la jambe.

Il a été soigné, notamment par l’administration pénitentiaire car, reconnu coupable par le tribunal militaire, il avait été condamné à 40 mois de prison.

La loi palestinienne, mise en œuvre par le Président élu pour quatre ans en 2005 (et renouvelé par tacite reconduction, puisqu’aucune élection n’a eu lieu depuis lors), stipule que les terroristes emprisonnés reçoivent de l’Autorité palestinienne un salaire indexé sur le nombre de leurs victimes.

C’est donc ce qui s’est produit pour cet individu, mais son palmarès étant médiocre, sa rémunération n’a pas dû être très élevée. Depuis sa sortie de prison, il communique son admiration du Hamas sur les réseaux sociaux, où il encourage les internautes à mener des attaques terroristes et à rechercher le martyre. Il a exulté le 7 octobre 2023 et a encouragé ses compatriotes à capturer des Juifs.

La prison ne lui ayant pas rapporté de pactole, il a trouvé une autre idée :

Il a intenté un procès pour faute médicale contre l’hôpital de la prison où il a été soigné.

Habituellement, la Cour suprême regarde ce type de plaignants avec l’œil énamouré de Chimène. Cette fois-ci, elle n’en a pas (encore ?) eu l’occasion.

Chimène est malvoyante

Si elle enlevait ses œillères et ses boules Quiès, elle comprendrait que les comportements véritablement barbares entre des Résistants et des civils colons apartheidistes génocidaires ont toujours eu le casting inverse de celui décrit par nos médias mal-comprenants, qui prennent les tueurs pour les gentils et les agressés pour les méchants.

Dans le monde réel, les résistants dont il s’agit ici sont au nombre de 1200 civils sans défense, qui ont été torturés, assassinés et brûlés vifs le 7 octobre 2023, alors que les monstres qui se sont livrés sur eux à des sévices inhumains sont les chouchous élevés par le Wokeland international au rang de héros.

Les victimes, ce sont aussi les 354 otages, de 9 mois à 90 ans, kidnappés le même jour. La moitié a déjà été tuée par les agresseurs. Ceux qui ont été libérés au compte-goutte (en échange d’assassins véritables, cent fois plus nombreux) ont témoigné de la bestialité de leurs geôliers.

Le New York Times qui, lui, a pour Israël les yeux de la haine, avait cependant publié, le 29 décembre 2023, les résultats d’une enquête de deux mois, dans un rapport accablant sur l’instrumentalisation de la violence sexuelle par le Hamas, lors du pogrom.

C’est ce qu’ont également narré les quatre jeunes femmes qui ont revu la lumière du jour le 25 janvier 2025 :

« Les terroristes ont fait deux groupes : celles qui étaient mortes et celles qui étaient vivantes, ils ont tiré sur celles qui agonisaient » ; « Il n’y avait pas d’eau alors elles buvaient de l’eau qu’elles trouvaient sous la terre et qui était sale. Elle a attrapé un microbe dans le ventre et elle était entre la vie et la mort pendant deux semaines. Elles mangeaient parfois la nourriture des ânes, qui n’est pas comestible et impossible à mâcher, avec des légumes pourris ».

Leurs geôliers ont utilisé une méthode ©Pallywood pour faire souffrir non seulement les captives, mais aussi leurs familles :

« Les terroristes sont arrivés avec une caméra et lui ont dit : “Aujourd’hui nous allons te filmer morte”. Une véritable mise en scène a été réalisée : les terroristes ont couvert Daniela avec des draps, l’ont maquillé avec de la poudre comme si du béton était tombée sur elle, ont mis en relief son tatouage pour qu’elle soit identifiable. Ils voulaient faire croire qu’elle avait été tuée dans un bombardement de Tsahal. »

Il semble que le domaine de la cruauté soit le seul dans lequel les Palestiniens aiment faire preuve de raffinement…

Ce traitement n’est pas réservé au sexe faible, puisqu’il suffit de les torturer assez longtemps pour que les hommes aussi s’affaiblissent : après un enfer de 484 jours Yarden Bibas, Ofer Kalderon et Keith Siegel ont raconté un quotidien fait de « malnutrition sévère, de torture psychologique, de séquestration dans des cages, de travail forcé ».

De leur côté, les trois vieillards cadavériques Or Levy (34 ans), Eli Sharabi (52 ans) et Ohad Ben-Ami (56 ans), relâchés décharnés et titubant, le 8 février 2025, ont été comparés par tous les témoins aux survivants des films tournés en 1945, à la libération d’Auschwitz.

La Croix-Rouge, qui n’a pas eu envie de leur rendre visite dans les souterrains du Hamas, n’a fait que renouveler son aveuglement historique vis-à-vis des prisonniers-juifs-parce que-juifs. Rappelons que son délégué n’avait vu autre chose qu’un camp de vacances à Therezienstadt, le 23 juin 1944.

Pourtant, cette année, Internet ayant partagé le spectacle, l’organisation genevoise s’est sentie obligée de réagir. Devant l’état des détenus juifs, a-t-elle exigé du Hamas qu’il libère immédiatement les otages restants ? Non. Elle a demandé plus de discrétion pour la libération des prochains, à laquelle sa participation aura été réduite à un trajet Uber de 200 mètres entre les ravisseurs et les sauveteurs. Sa seule contribution humanitaire depuis le pogrom du 7 octobre 2023.

La Croix-Rouge partage avec LFI et le Wokeland le sentiment que les Juifs ne sont pas des humains comme les autres. Tous les considèrent comme des Untermenschen, mais pour faire partager leur aversion, ils les classent parmi les « privilégiés blancs ».

Ce n’est pas de l’humour, c’est du cynisme, le seul carburant de ces organisations idéologico-meurtrières. LM

Liliane Messika, Dreuz


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Un commentaire

Répondre à Le rachat des captifs, dilemmes moraux selon la pensée juive | Boker Tov Yerushalayim Annuler la réponse.