
Par Jean-Pierre Chemla,
[1ᵉʳ août 2025]
Monsieur le Premier Ministre,
Je vous écris à la suite de la parution de votre chronique dans Le Monde à propos de ce que vous qualifiez de « folie meurtrière à Gaza ».
Je dois reconnaître que je n’ai pas été surpris par son contenu. Rien de nouveau par rapport à ce que vous assénez depuis plusieurs mois sur les médias. J’ai donc été un peu déçu de constater que vous faisiez preuve de paresse en reprenant les mêmes antiennes à propos du génocide à Gaza, du projet messianique d’un Grand Israël, de la nécessité de poursuivre pénalement les responsables politiques et militaires israéliens. Tout cela, vous l’avez dit et redit sur tous les plateaux de télévision et sur les radios.
Je m’interroge au passage sur la sécurité des Français si vous étiez au pouvoir et s’ils devaient subir une attaque comparable. J’ose espérer que vous sauriez prendre les mesures pour les protéger et que vous sauriez résister aux appels à la retenue de la communauté internationale. Nos compatriotes ont le droit de savoir ce que vous feriez en pareil cas.
Je mesure votre degré de compassion pour les souffrances humaines et vous en félicite. J’ai d’ailleurs fait des recherches sur Google :
– En tapant « Villepin Ouïghours », j’ai trouvé zéro occurrence ;
– « Villepin Soudan » : quelques liens remontant à 2004 (vous étiez obligé, vous étiez premier ministre). Dommage car il y a eu plus de 150 000 morts depuis 2023 et 44 millions de Soudanais sont menacés de famine ;
– Plus amusant : en tapant « Villepin massacres Congo », c’est une IA qui m’a répondu : « Il semble y avoir une confusion dans votre requête ».
Votre indignation serait-elle sélective ?
Au-delà de la plaisanterie, je m’interroge sur votre intérêt obsessionnel pour le conflit du Proche-Orient, cette obstination à criminaliser Israël sans jamais rappeler que tout a commencé par le plus grand pogrom antisémite depuis la seconde guerre mondiale, sans jamais avoir à l’esprit qu’une reddition du Hamas et la restitution des otages suffirait à arrêter dans la minute cette guerre.
J’ai bien compris vos intentions. Surfant sur votre aura de votre discours des Nations-Unies en 2003 et sur l’accueil triomphal que vous avez reçu lors de la fête de L’Humanité, vous vous dites qu’un peu de démagogie en plus ne vous ferait pas de mal pour viser la présidence en 2027. Et comme vous n’avez pas fait montre de beaucoup de sympathie envers Israël au cours de votre carrière politique, c’est autant d’économie avec votre conscience.
Mais en vous laissant aller à ces facilités, vous faites surtout preuve d’une grande irresponsabilité. Connaissant la déferlante antisémite qui sévit et qui s’accélère, vous choisissez de souffler sur les braises et de mettre une cible sur le dos de chaque Juif. Et ne rétorquez pas que vous parlez d’Israéliens et non de Juifs, vous savez très bien l’effet que vous produisez dans l’esprit de certains.
Factuellement, vous avez d’ailleurs tort en parlant de génocide. Un génocide relève avant tout d’une intention génocidaire. Si ce n’était pas le cas, Hitler n’aurait pas commis de génocide puisqu’il n’avait éliminé « que » la moitié des Juifs de la planète, tout comme la Turquie envers les Arméniens.
– Israël a-t-il une intention génocidaire en intervenant à Gaza pour libérer ses otages ? La réponse est évidemment NON.
– Le Hamas avait-il une intention génocidaire le 7 octobre 2023 ? La réponse est OUI et un oui fièrement revendiqué !
Le problème avec les hommes politiques aux ambitions démesurées, c’est qu’ils préfèrent tordre la vérité pour engranger de la sympathie. Incontestablement, vous restez très populaire dans ce pays et vous avez le vent en poupe. Mais je crains que les Français vous connaissent mal. Ils ne savent pas à quelles compromissions vous êtes prêt pour arriver à vos fins.
Concernant le conflit israélo-arabe, je vous sais suffisamment intelligent et cultivé pour connaître la vérité historique.
Et cette vérité peut être choquante mais elle n’en est pas moins la vérité.
Je crains que ce conflit perdure encore très longtemps, tout simplement parce que les « Palestiniens » ne veulent pas d’un État. Et ils ne veulent pas d’un État parce que le peuple « palestinien » n’existe pas (d’où les guillemets).
C’est une population protéiforme dont les origines proviennent de pays arabes alentour, attirée à la fin du 19ᵉ siècle et au début du 20ᵉ siècle par la fertilisation de la Palestine (sans guillemets) par les Juifs. Au 19ᵉ siècle, la population palestinienne se limitait à 200 000 à 300 000 habitants. Ce ne sont donc pas les Juifs qui ont chassé les Arabes, ce sont les Arabes qui sont venus à cause des Juifs. Tout cela, vous le savez sans doute mais je n’ai aucun espoir de vous voir le rappeler.
Ce peuple n’ayant pas d’existence réelle, il n’a pas de projet et recule volontairement l’échéance de la création de son propre État. Et comme il veut donner l’image d’un peuple uni, il a trouvé un ciment : la haine du Juif.
Alors, il est vrai que la pâte dentifrice ne peut pas retourner à l’intérieur du tube une fois qu’elle est sortie et nous devons donc faire avec, comme si le peuple « palestinien » existait vraiment, même si entre Gaza et Ramallah on se comprend assez mal ne parlant pas le même dialecte.
Et malgré la reconnaissance de ce fait accompli, tout indique que nous ne sommes pas près de voir le bout du tunnel.
Liliane Messika et Fabien Ghez publiaient en 2006 un ouvrage intitulé « La paix impossible ? ». Il s’agissait d’un travail assez exhaustif pour appréhender les ressorts du conflit israélo-arabe depuis le début du XXᵉ siècle. Une mise en perspective qui aurait permis à bien des intervenants incultes qui sévissent dans nos médias de nous sortir des commentaires relevant plus de slogans que d’analyses.
Près de vingt après cette publication, on se retrouve à être tenté de retirer le point d’interrogation au titre de ce livre.
Dès 1937, la commission Peel proposait pour la première fois la partition de la Palestine en deux États. Elle se heurta alors au refus arabe. Le premier d’une très longue série.
Par la suite, l’histoire de la région sera jalonnée de plans de paix avec toujours le même scénario : main tendue d’Israël versus rejet arabe. Et comme Israël devait bien se protéger pendant toutes ces décennies, toute guerre préventive, toute action défensive, lui seront reprochées et présentées comme la preuve du désir hégémonique et impérialiste de l’État hébreu.
Le plan de partage refusé par les Arabes en 1947, les trois « Non » de Khartoum en 1967 et la volte-face d’Arafat en 2000 à Camp David sont les trois grandes dates à retenir pour illustrer la mauvaise volonté de la solution à Deux États de la part des Arabes d’abord, des « Palestiniens » ensuite.
Le concert des Nations étant très majoritairement hostile à Israël, il a laissé émerger le plus gros mensonge du 20ᵉ siècle. Le désir pan arabe de Nasser passait par la destruction d’Israël. Après la victoire de l’État hébreu, toute solution militaire paraissant vaine, on a sorti comme par magie une OLP créée trois ans auparavant sous l’égide de l’URSS et qui allait gagner sur le terrain politique là où Nasser et ses alliés avaient échoué sur le champ de bataille.
À l’issue de la Guerre des Six Jours, les Arabes des territoires conquis se fichaient d’être « palestiniens » ou pas. Les reportages de Michel Honorin, lors de l’été 1967, consultables sur le site de l’INA en sont la preuve (Lire « Palestine et vieilles dentelles » sur Mabatim.info). Dans les décennies qui ont suivi, ils ont été contaminés par l’idéologie mortifère de l’OLP.
Quant à l’UNRWA, créée en 1949 et ayant bénéficié de centaines de milliards de dollars de subsides internationaux, quel est son bilan ? Certainement pas le bien-être des « réfugiés palestiniens » mais la pérennisation d’un statut victimaire et du ressentiment anti-israélien quand ce n’est pas sa complicité prouvée dans les massacres du 7 octobre.
Je n’ai, bien entendu, aucun espoir de vous convaincre de changer de discours, mais il faut que vous sachiez ce qui pourrait survenir si, à Dieu ne plaise, vous deveniez un jour Président de la République. Je vous conseillerais de bien surveiller les battements d’ailes des canaris dans la mine que représentent les Juifs de France. De graves conséquences pourraient survenir pour la France que, j’espère, vous chérissez.
Pour reprendre votre rhétorique, personne ne pourra dire : « nous ne savions pas ».
Je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, en mes sentiments les plus inquiets. J-PC♦

Jean-Pierre Chemla, MABATIM.INFO
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Il faut toujours rappeler qu’en 1921 +-80 % de la superficie de la Palestine mandataire , promise pour un Etat juif , a été donnée aux Arabes pour constituer l’Emirat de Transjordanie, actuel Royaume de Jordanie. Pour le reste, il n’y a évidemment pas de génocide, pas d’intention génocidaire, ni massacres ni meurtres intentionnels de civils gazaouis dans le chef d’ Israël. Il n’y a pas non plus de politique visant à affamer les Gazaouis puisqu’Israël a fourni beaucoup plus de nourriture que nécessaire mais le Hamas s’empare d’une partie et revend cher pour financer ses recrutements de terroristes. Et enfin l’ONU et des ONG refusent de livrer aux Gazaouis le contenu de centaines de camions pleins de nourriture si Israël ne permet pas au Hamas de s’en emparer. En résumé, les civils gazaouis meurent car utilisés comme boucliers humains par le Hamas et ceux qui ont faim le doivent à la collaboration, Hamas, ONU et des ONG qui espèrent qu’ en faisant souffrir les Gazaouis ,la communauté internationale fera pression sur Israël pour « financer » le Hamas.
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