Face aux accusations de “génocide” – La trahison des clercs d’Israël : le cas David Grossman

par Pierre Lurçat,
{4 août 2025]

La pitié, lorsqu’elle devient principe politique, ne se tourne plus vers les causes mais vers l’image immédiate de la souffrance. Elle sacrifie la justice au spectacle de la misère. Hannah Arendt1

Comment défendre Israël contre les accusations de “génocide” à Gaza, lorsque certaines voix juives, parmi les plus écoutées dans les médias internationaux, reprennent à leur compte ces accusations calomnieuses ?

Cette question s’est posée une première fois il y a quelques semaines, lorsque la femme-rabbin Delphine Horvilleur a accusé, avec une poignée d’autres intellectuels juifs français, Israël d’affamer les enfants de Gaza. À l’époque, j’avais dénoncé dans une lettre ouverte publiée sous forme de pétition, cette calomnie incendiaire, en affirmant qu’elle ne manquerait pas d’allumer de nouveaux incendies.

Aujourd’hui, c’est l’écrivain de renommée internationale David Grossman qui joint sa voix aux calomniateurs, en accusant Israël de commettre un “génocide” à Gaza…

« J’ai refusé pendant des années d’utiliser ce terme : “génocide”. Mais maintenant je ne peux pas m’empêcher de l’utiliser, après ce que j’ai lu dans les journaux, après les images que j’ai vues et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été », explique Grossman dans le quotidien italien La Repubblica.

Ces accusations mensongères revêtent une gravité d’autant plus grande qu’elles apportent la caution intellectuelle et morale de l’écrivain – considéré comme une des voix les plus importantes du monde des lettres d’Israël – à la campagne de désinformation et de propagande du Hamas, qui fait actuellement des ravages dans les médias du monde entier.

L’attitude de Grossman relève de la plus totale irresponsabilité et de la trahison intellectuelle envers son peuple, son État et son armée2.

Pour justifier son accusation calomnieuse, Grossman n’a pas trouvé d’autre argument que d’invoquer « les images que j’ai vues » et les témoignages « des personnes qui y ont été » (sic). Ce faisant, il cautionne la pire accusation portée contre le peuple Juif depuis la Shoah, sur la base de témoignages douteux et d’images par définition trompeuses.

Son attitude participe ainsi de cette « politique de l’émotion »que j’ai analysée au sujet d’Emmanuel Macron et de Delphine Horvilleur.

Les propos stupéfiants et scandaleux de Grossman illustrent un phénomène que j’ai analysé depuis longtemps et auquel j’ai consacré un livre paru en 2016 sous le titre La trahison des clercs d’Israël. Un chapitre de ce livre était justement consacré à David Grossman

J’y rappelais notamment que celui-ci s’était prononcé publiquement contre une attaque israélienne contre les installations nucléaires de l’Iran (en 2011) en accusant le Premier ministre israélien (qui était déjà B. Nétanyahou) d’employer une « apocalyptique » pour justifier son projet d’attaque contre l’Iran et de « sacrifier des civils iraniens innocents ».

Le plus scandaleux dans ces propos de Grossman était leur concomitance avec des déclarations presque similaires de l’écrivain allemand Günther Grass, accusant Israël de « menacer la paix mondiale » et de vouloir « l’éradication du peuple iranien ».

À l’époque, les propos de Grass avaient fait scandale, notamment en raison du fait que celui-ci avait publiquement révélé, quelques années plus tôt, son appartenance aux Waffen-SS dans sa jeunesse.

Mais les propos similaires de Grossman avaient bénéficié, eux, d’une totale indulgence.

Souhaitons que ses propos actuels, accusant Israël de génocide, ne bénéficient pas de la même indulgence et qu’ils soient dénoncés le plus largement possible, comme une véritable trahison intellectuelle. PL♦

Pierre Lurçat, Vu de Jérusalem


1 De la Révolution, 1963. Cité par Charles Rojzman, La Pitié et le Sang : Gaza – Tribune Juive

2 Rappelons que son fils Oury a donné sa vie pour Israël, lors de la Deuxième Guerre du Liban en 2006


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Un commentaire

  1. Pourquoi Grossman et d’autres tiennent des propos antisémites ( voir définition IHRA de l’ antisémitisme) mais ne sont pas sanctionnés par des peines de prison? Et qu’on ne vienne pas me parler de liberté d’expression; l’antisémitisme est un crime et doit être sanctionné. Si pas en Israël, où? Si pas maintenant, quand?

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