
Par Serge Siksik,
[Tel Aviv, 17 août 2025]
Depuis 1967, Israël n’est pas divisé entre optimistes et pessimistes, mais entre ceux qui voient le monde tel qu’il est, et ceux qui persistent à l’imaginer tel qu’ils voudraient qu’il soit.
Les seconds ont pour noms Rabin, Peres, Barak, Olmert, Lapid, Gantz, Michaeli…
Les premiers, Begin, Shamir, Netanyahou, Katz, Smotrich, Ben Gvir.
Ce clivage n’est pas une nuance politique : c’est la frontière entre survie et disparition
Depuis plus d’un demi-siècle, Israël vit sous une fracture idéologique qui façonne son destin.
1967 fut l’année pivot. En six jours, l’armée israélienne brisa l’encerclement arabe, reprit Jérusalem-Est, Judée-Samarie, Gaza, le plateau du Golan et le Sinaï. Une victoire éclatante, perçue par beaucoup comme une confirmation tangible de la promesse biblique.
Mais, à peine le souffle coupé, Israël s’engagea dans un débat qui divise encore : que faire de cette victoire ?
DEUX VISIONS, DEUX PROMESSES
– La gauche israélienne, héritière du sionisme travailliste, répondit :
« Céder des territoires contre la paix ».
Yitzhak Rabin et Shimon Peres ouvrirent la voie avec Oslo (1993), Ehud Barak céda le Liban-Sud (2000), Ariel Sharon, rallié au camp des concessions, exécuta le désengagement unilatéral de Gaza (2005) avec l’appui d’Ehud Olmert.
Plus récemment, Yair Lapid, Benny Gantz, Merav Michaeli et Yair Golan reprennent la même logique :
Croire que la reconnaissance mutuelle et les compromis territoriaux désarmeront la haine.
Bilan concret :
Chaque retrait a transformé le territoire évacué en rampe de lancement contre Israël – roquettes du Hezbollah depuis le Liban, attentats-suicides post-Oslo, missiles du Hamas depuis Gaza, et enfin le 7 octobre 2023, qui a pulvérisé toute illusion de paix unilatérale.
– La droite israélienne, issue du courant révisionniste de Jabotinsky, autrement dit le sionisme national sans compromis, et du Likoud de Begin, opposa une autre logique :
Conserver les territoires stratégiques pour dissuader et défendre.
Menahem Begin signa la paix avec l’Égypte depuis une position de force, Yitzhak Shamir refusa toute concession sur Jérusalem, et depuis 2009, Benyamin Netanyahou martèle que la sécurité ne se négocie pas. Israel Katz, Bezalel Smotrich, Itamar Ben Gvir incarnent aujourd’hui cette ligne :
– Sans profondeur stratégique, Israël devient une proie ;
– sans souveraineté sur les lieux bibliques, Israël perd le sens même de son existence.
LE BILAN PRAGMATIQUE
Les faits parlent plus fort que les slogans :
Sécurité : chaque zone abandonnée est devenue une base ennemie.
Diplomatie : la gauche a misé sur la médiation internationale et récolté condamnations à l’ONU et dépendance accrue vis-à-vis de Washington.
Économie : l’ouverture voulue par la gauche n’a jamais compensé le coût humain et militaire des erreurs stratégiques.
Identité : la droite maintient le lien avec la Terre biblique, offrant un ancrage qui dépasse la politique du jour.
LECTURE ÉSOTÉRIQUE ET TORAH
La Torah n’est pas un livre d’archives, mais un manuel de survie nationale. Elle affirme que la Terre d’Israël n’est pas une monnaie d’échange, mais un héritage :
« Vous prendrez possession du pays… car Je vous l’ai donné » (Bamidbar 33:53).
Le Zohar enseigne que la Terre d’Israël est la « demeure terrestre » de la Présence divine (Shekhina), et que s’en dessaisir volontairement revient à affaiblir cette Présence.
Le Rambam1 qualifie la défense d’Israël de milhemet mitsvah, une guerre obligatoire, non conditionnée par un feu vert international.
Les prophètes avertissent :
« Ils pansent à la légère la plaie de mon peuple, disant : Paix, paix ! et il n’y a point de paix » (Jérémie 6 :14).
Le Midrash (Bereshit Rabba 44) rappelle que céder ce que D.ieu a donné attire la convoitise et la guerre.
1967–2023 : FRACTURE ET RÉVÉLATEUR
Depuis 1967, deux lignes s’affrontent : céder pour calmer, ou tenir pour dissuader.
Les partisans des concessions – Rabin, Peres, Barak, Olmert, Lapid, Gantz – ont offert un cycle d’espoirs déçus, où chaque retrait fut perçu par l’ennemi comme une victoire.
Les partisans de la fermeté – Begin, Shamir, Netanyahou, Katz, Smotrich – ont maintenu des lignes de défense qui, malgré les critiques, ont évité pire.
Le 7 octobre 2023 a clos le débat : l’ennemi ne lit pas les concessions comme des gestes de paix, mais comme des aveux de faiblesse.
LE FRONT INTÉRIEUR : UN POISON POLITIQUE
Ce conflit ne se limite pas aux frontières :
La gauche israélienne mène depuis des années une guerre politique interne pour affaiblir Netanyahou, parfois au détriment de la sécurité nationale.
Les manifestations contre la réforme judiciaire en 2023, orchestrées par Lapid, Gantz, Michaeli et Golan, ont fracturé l’unité nationale en pleine menace terroriste.
En bloquant toute initiative de souveraineté, ils ont offert à nos ennemis l’image d’un Israël divisé et vulnérable.
PRAGMATISME ET MISSION
L’avenir d’Israël repose sur un socle clair :
1. Force militaire inébranlable : la sécurité ne se négocie pas ;
2. Souveraineté totale sur les lieux stratégiques et bibliques : fidélité à l’Alliance, pas fanatisme ;
3. Unité nationale : ne plus laisser les querelles partisanes servir l’ennemi.
CONCLUSION
Les 58 dernières années sont un réquisitoire contre la gauche : illusions diplomatiques, concessions stratégiques, division interne.
La droite, avec ses imperfections, reste la seule ligne cohérente avec la Torah, la géopolitique et la survie physique d’Israël.
Aujourd’hui, il ne s’agit pas d’aimer ou non Netanyahou. Il s’agit de choisir entre :
– Céder, s’excuser et espérer que l’ennemi se lasse ;
– Tenir, frapper quand il le faut, et s’ancrer dans l’Alliance éternelle.
Assez de demi-mesures;
Assez de mains tendues à ceux qui veulent nous détruire;
Assez de leaders qui se prosternent devant les chancelleries étrangères en laissant l’ONU ou Washington dessiner nos frontières.
Israël n’a pas été donné au peuple juif pour en être le locataire timide, mais le propriétaire déterminé.
Chaque génération a eu son choix : vivre libre et debout, ou ramper dans l’illusion.
La nôtre n’a plus ce luxe : elle doit choisir la force, la souveraineté et la fidélité à l’Alliance.
Rallier la droite aujourd’hui, ce n’est pas adhérer à un parti : c’est répondre à l’appel de l’Histoire et de D.
Ceux qui hésitent doivent se souvenir : dans notre région, les indécis finissent enterrés. SS♦♦

Serge Siksik, MABATIM.INFO
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Comme le disait le regretté Jacques Kupfer » Israël is Forever ! «
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Et bien qu as tu attendu si longtemps pour ecrire ? Superbe résumé de la vie politique israelienneet la concision rend la demonstration encore plus percutante
Bravo
Jean-Pierre Lledo
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[…] Rambam1 qualifie la défense d’Israël de milhemet mitsvah, une guerre obligatoire, non […]
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