Yitzhak, 30 ans après, la vérité saigne encore

Par Serge Siksik,
[Tel Aviv 30 octobre 2025]

L’accord qui arma l’ennemi

Le 4 novembre 1995, trois coups de feu résonnent sur la place des Rois d’Israël à Tel-Aviv. Ce n’est pas seulement un Premier ministre que l’on vise, c’est l’âme d’une nation que l’on tente de forcer à accepter un destin qu’elle refusait. Ce jour-là, ce n’est pas un homme qui tombe, c’est une trajectoire historique qui est figée par la sidération et plongée dans une fracture existentielle.

Officiellement, un seul homme, Yigal Amir, a appuyé sur la détente.

Mais une question continue de hanter la conscience nationale : qui a validé le « Go » tragique ?

Un assassin peut tirer, mais il ne décide pas, seul, du destin d’un peuple.

Yitzhak Rabin n’était ni un utopiste ni un homme de calcul politicien.

Il fut un soldat de vérité, un patriote sincère, un homme de devoir, pas un idéologue. Jamais il n’a renié l’identité juive de l’État. Jamais il n’a méprisé son peuple ni remis en cause son lien biblique avec cette terre.

Rabin n’était pas un rêveur exalté. Il portait Israël comme une responsabilité sacrée, et non comme un laboratoire idéologique. Il était pragmatique, parfois hésitant, souvent tourmenté, parce qu’il était honnête.

Dans les semaines précédant sa mort, il doutait.

Il voyait l’explosion du terrorisme, la colère qui montait dans les rues, la fracture qui s’ouvrait.

Il envisageait de ralentir Oslo, d’en réviser certaines clauses.

Il n’était plus en phase avec la direction prise par le processus. Il voulait protéger son peuple et la nation.

À l’inverse, Shimon Peres ne doutait pas : il avait une vision idéologique contre l’héritage national.

Il ne voyait pas dans Oslo un accord, mais un instrument révolutionnaire pour transformer Israël de l’intérieur, l’arracher à sa matrice biblique qui était, selon lui, un obstacle.

Il voulait inscrire de force notre État dans une utopie post-nationale, un projet de transformation identitaire.

Pour lui, Oslo n’était pas un pari, mais un point de non-retour. Il rêvait d’un Israël sans racines, fondu dans un « nouvel ordre du Moyen-Orient », quitte à fracturer l’unité nationale.

Rabin hésitait, Peres ne doutait pas et quelques semaines plus tard, Rabin tombait sous les balles.

Peres lui succéda immédiatement… en promettant d’accélérer Oslo, ces accords qui armèrent l’ennemi.

L’homme prudent disparut. L’architecte idéologique prit sa place et refusait toute remise en question.

Contrairement à la légende diplomatique et au récit convenu, les accords d’Oslo ne se sont pas effondrés le 7 octobre 2023 : ils étaient condamnés dès leur principe.

Dès la signature, Oslo portait les germes de la mort.

On livra légalement des armes à ceux qui proclamaient vouloir détruire l’État juif. Sous le terme rassurant de « police palestinienne », on créa une force armée placée entre les mains de Yasser Arafat, chef d’une organisation terroriste, l’OLP, jamais repentie.

Résultats immédiats et meurtriers :

dans les deux années suivant Oslo (1993–1995), 176 Israéliens furent assassinés.

– Attentats suicides, bus explosés, civils égorgés (source : Ministère des Affaires Étrangères , Meir Amit, Shin Bet).

Ce n’était pas « un prix à payer pour la paix », mais la conséquence directe d’un pacte qui arma l’ennemi au nom de l’utopie. La mort de nombreux Juifs était inscrite dans les clauses du traité.

On a fait taire Rabin et le sang juif devint la monnaie d’échange d’une chimère, une fracture orchestrée contre le peuple.

– Après l’assassinat, une campagne médiatico-politique orchestrée par les élites laïques accusa le camp religieux sioniste comme ennemis de la paix.

Le meurtre d’un homme fut instrumentalisé pour condamner une partie entière du peuple juif.

Porter une kippa devint suspect. On parla « d’incitation rabbinique », de « menace messianique ».

Un profond ressentiment s’installa, fracturant Israël en blocs opposés qui ne se voyaient plus comme des adversaires politiques, mais comme des ennemis civilisationnels.

La fracture ne fut pas un effet secondaire mais un objectif.

Trente ans après, les faits troublants demeurent, zones d’ombre, silence accusateur, vérité étouffée…

Ces questions ne sont pas nouvelles !

  • Pourquoi a-t-il fallu plus de huit minutes, sans sirènes ni gyrophare, pour transporter un Premier ministre agonisant sur un trajet de 700 mètres jusqu’à l’hôpital Ichilov ?
  • Pourquoi la porte de la voiture du PM fut-elle fermée de l’intérieur ? (Visible dans les vidéos).
  • Pourquoi le rapport médical initial contredit il la trajectoire des balles annoncée officiellement ?
  • Pourquoi des témoins clés ne furent ils jamais entendus ?
  • Pourquoi tant de documents restent classés secret-défense 30 ans après ?

Ces faits ne sont pas des détails : ils constituent des murs érigés pour empêcher la lumière d’entrer.

Tout cela alimente une certitude :
celui qui a tiré n’était pas celui qui a décidé.

L’exécutant a été jugé, le donneur d’ordre ne l’a jamais été.

Oslo est mort-né, mais ses architectes refusent l’autopsie.

L’Histoire d’Israël le rappelle : Jérusalem n’a jamais été détruite par ses ennemis extérieurs, mais par la trahison intérieure.

Le Talmud, traité Yoma 9b, enseigne que le Temple fut détruit « non par Titus »…, mais par la haine entre frères.

Ce n’est pas la main étrangère qui abat une nation, mais la main juive qui ouvre, parfois, la porte à l’étranger.

Quand l’ennemi parle notre langue et agit en notre nom, il n’est plus une menace politique, il devient une menace existentielle.

En somme Oslo n’a pas échoué, il a produit exactement ce qu’il portait en lui : la mort, la division, la remise des clés d’Israël à ceux qui jurent notre disparition.

Le 7 octobre n’a pas tué Oslo. Il en a révélé la vérité : il n’a jamais été un processus de paix, mais une dépossession nationale.

Le sang de Rabin, et de nombreux Israéliens, n’a pas été versé pour la paix, mais pour imposer à Israël un destin que son peuple refusait.

Celui qui a appuyé sur la gâchette purge sa peine depuis 30 ans mais celui qui a donné l’ordre historique, celui qui a permis de livrer des armes à nos ennemis et de fracturer Israël de l’intérieur, n’a jamais été identifié.

– Peut-être est-il mort ?

– Peut-être agit-il encore à travers ceux qui poursuivent son œuvre ?

J’ai mon idée, mais je ne peux pas l’écrire…

ותהי האמת נעדרת וסר מרע משתולל וירא ה׳ וירע בעיניו כי אין משפט
« La vérité s’est éclipsée, celui qui fuit le mal devient la proie. L’Éternel a vu, et ce qu’Il a vu Lui a déplu : la justice n’est plus. » Isaïe (59 :15) SS♦

Serge Siksik, MABATIM.INFO


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7 commentaires

  1. Lorsque Rabin et Peres ont engagé le projet de paix avec les arabes palestiniens, nous étions persuadés que le plan de paix d’Oslo allait mener à de gros désastres.
    Donner sans contrepartie, Jéricho, la première ville juive de l’Histoire, paraissait complètement fou : aucune garantie n’était exigée en retour de ces « cadeaux« .
    Bien entendu, les « gens de gauche » dont la plupart ne connaissaient rien à la vie dans les pays arabes, nous injuriaient et nous traitaient d’extrémistes.
    Que reste-t-il d’Oslo, de Camp David, et des rêves de paix détruits par les attentats sanglants du hamas contre les civils Israéliens qui explosaient dans les bus, les pizzerias, les restaurants et les discothèques ?
    Bien entendu, la « gauche morale » continue jusqu’à ce jour à célébrer Rabin qui a tout distribué sans rien demander en retour, sous la pression de Peres qui rêvait debout.
    Personne n’ose dire que cette erreur a été tragique, alors que le Nobel-Terroriste participait aux négociations le jour, et organisait les attentats le soir.
    Depuis, le nombre d’occasions ratées par les mendiants pleurnichards ne cesse d’augmenter. Le conflit n’est pas territorial, il est religieux et nationaliste, pour eux, il ne doit pas y avoir d’Etat juif dans leur proximité, tout doit être « judenrein« , le reste n’est que bavardages.
    Israël ne peut pas faire disparaître cette population dont il se passerait bien, il faudra juste qu’elle accepte de vivre dans une confédération jordano-palestinienne, il n’y a pas d’autre solution, d’autant qu’une bonne partie des leurs se trouve déjà surplace….

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  2. Itzak Rabin n’était pas un pacificateur amblyopeUn mois avant son assassinat (le 5 octobre, 1995), Rabin avait prononcé un discours à la Knesset qui exposait sa vision pour l’avenir d’Israël et pour les territoires contestés. C’était une vision qui aurait prolongé la haine de Barack Obama pour son vieil ami Bibi. Les éléments énoncés dans le discours Rabin comprenaient :• Pas d’état palestinien : «Notre vision de la solution permanente dans le cadre de l’état d’Israël comprendra la majorité de la superficie de la Terre d’Israël comme elle l’était sous la domination du mandat britannique. À côté, il y aura une entité palestinienne, foyer à la plupart des résidents palestiniens vivant dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Nous consentirions à ce qu’elle soit une entité, inférieure à un état, qui permettra aux palestiniens de vivre indépendamment sous leur autorité ».• Pas de retrait aux frontières de 1967 : « Les frontières de l’état d’Israël, durant la solution permanente, seront au-delà des lignes qui existaient avant la Guerre des Six Jours Nous ne reviendrons pas sur les lignes du 4 Juin 1967.. »• Contrôle de la vallée du Jourdain : « La frontière de sécurité de l’état d’Israël sera située dans la vallée du Jourdain, dans le sens le plus large du terme ».• Gush Katif comme modèle : « La mise en place de blocs d’implantations en Judée et Samarie, comme ceux de Gush Katif »• Toutes les implantations restent intactes durant la période intérimaire : « Je tiens à vous rappeler : nous nous sommes engagés, ce qui signifie que nous sommes arrivés à un accord et sommes engagés devant la Knesset, de ne déraciner aucune implantation dans le cadre de l’accord intérimaire, et de ne pas entraver la construction pour la croissance naturelle ».• Jérusalem Unie, qui comprendra à la fois Maale Adumim et Givat Ze’ev – comme la capitale d’Israël, sous la souveraineté israélienne, tout en préservant les droits aux membres des autres religions, le christianisme et l’islam, la liberté d’accès et la liberté de culte dans leurs lieux saints, selon les coutumes de leurs croyances.• (Pendant la période intérimaire) « La responsabilité de la sécurité extérieure le long des frontières avec l’Égypte et la Jordanie, ainsi que le contrôle de l’espace aérien au-dessus de tous les territoires et de la zone maritime de la bande de Gaza, restent entre nos mains.Rien de tout cela ne prétend dénigrer la mémoire de feu le Premier ministre israélien, mais est destiné à montrer la véritable nature des médias et des dirigeants du monde qui ont pris sur eux de transmuer Rabin en quelque chose qu’il n’est pas. Depuis de nombreuses années, le legs de Rabin a été défini par les rêveries du processus de paix qu’il a initié avec les Palestiniens au moment de son assassinat.Ses proches et confidents étaient conscients de ses doutes croissants quant aux intentions réelles de Yasser Arafat, lequel était déjà fin prêt à saboter le processus diplomatique en ordonnant des attaques terroristes avant, pendant et après l’assassinat de Rabin.

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  3. PS : J’ai rencontré officiellement Shimon Peres et avions discuté du Pigua Double de Beit-Lid sujet de mon livre  « The Stairway to Heaven »- J’ai vu en lui un rêveur, un amoureux de jolies femmes, à des années lumières de tout ce qui se tramait autour lui. Il avait complètement décollé. Pour moi c’était la déception complète bien qu’il ait souligné vouloir parrainer l’œuvre et que J’eus droit à une photo officielle dans son bureau lors de notre entretien – Je l’ai incluse dans la première page de mon livre. J’avais quitté la place, réalisant que le destin de notre État minuscule dépendait d’un homme assez énigmatique et très peu rassurant… 

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  4. Rabin a foutu la merde dans tout l’état d’Israël… Le soir de son assassinat devant la télévision c’était feu mon époux qui avait annoncé qu’il serait assassiné… quelques minutes plus tard, nous avons assisté au meurtre. Yigal Amir a parlé pour la majorité du peuple juif qui subissait les prémices d’un suicide.
    Shavuah tov

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  5. lorsque Rabin a essayé d apaiser le peuple endeuillė par les terroristes en parlant des  » morts pour la paix » au sujet des enfants dechiquetės dans les autobus , j ai compris qu il ne croyait pas un mot de son discours ,qui etait juste honteux .

    quelques jours apres il etait mort !!!!! La gauche debile nous frappe depuis longtemps avec ses fantasmes delirants .

    israel est aujourdhui largement de droite , nationaliste et sioniste , esperons que nous aurons la force de contenir la puissance financiere de nos ennemis , soutenus par l occident antijuif a bout de bras .

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