Jérusalem, La Terre la plus sacrée

Par Daniel Ari,
[26 décembre 2025]

La place du Kotel – Mur occidental au pied du Mont du Temple, dans la vieille ville de Jérusalem ; au fond, le Dôme du Rocher sur l’esplanade.

Jérusalem, le Mont du Temple et le Mur des Lamentations, le Kotel : une histoire millénaire, que certains ont voulu enterrer, et le sauvetage qui la ramène aujourd’hui à la lumière, fragment par fragment.

JÉRUSALEM : L’ÉPICENTRE DE LA MÉMOIRE

Jérusalem n’est pas seulement une ville. C’est un battement de cœur. Et, comme tout ce qui bat, elle provoque des réactions intenses : adhésion, rejet, ferveur, déni. Parfois, une seule image suffit – une pierre ancienne, une arche, une esplanade – pour que le débat devienne viscéral.

Pour comprendre cette électricité, il suffit de faire un geste très simple : arrêter de regarder la carte et commencer à regarder le temps.

L’islam est né au VIIᵉ siècle. À cette époque, Jérusalem était depuis plus de 1600 ans au centre de la vie juive.

Non pas comme une image ou une carte postale, mais comme le lieu où se croisaient souveraineté, culte et mémoire.

Cette continuité n’est pas un récit moderne : elle est inscrite dans la Bible hébraïque, dans la liturgie et dans le calendrier, et étayée par une multitude de découvertes archéologiques.

Il y a un fait qu’il convient de dire sans complexe : Jérusalem est la capitale millénaire du peuple juif...

Lorsqu’Israël avait sa souveraineté dans l’Antiquité – avec le royaume d’Israël, puis celui de Juda –, Jérusalem était sa capitale politique et spirituelle.

Les grands empires qui l’ont conquise l’ont administrée, militarisée ou sacralisée, mais aucun n’en a fait sa capitale.

Pour le peuple juif, en revanche, il n’a jamais cessé d’être un point de référence, non seulement géographique, mais aussi spirituel : même dans la diaspora, les Juifs prient trois fois par jour en se tournant vers le Mont du Temple, demandant que la Maison soit restaurée.

C’est une boussole intérieure : le rappel quotidien que la distance n’annule pas l’appartenance et que l’histoire est encore à écrire.

Et cela renvoie à une autre réalité que l’on oublie facilement :

Le lien des Juifs avec la terre d’Israël ne commence pas au XXe siècle et ne s’interrompt pas simplement après les exils.

La présence juive a connu des hauts et des bas, des expulsions et des retours, mais la continuité des communautés – parfois petites, parfois plus visibles – fait partie du tissu historique de cette terre.

DU PREMIER AU SECOND TEMPLE : LA PROMESSE NÉE D’UNE RUINE

Le Premier Temple, construit sous le règne de Salomon, a été détruit par Babylone en 586 avant l’ère commune.

Cette date n’est pas seulement une donnée : c’est une blessure. Avec elle vient l’exil et le risque de se dissoudre comme tant de peuples vaincus.

Cependant, au cœur du judaïsme, il se passe quelque chose qui, vu de l’extérieur, semble presque impossible : la perte n’annule pas le lien, elle le renforce.

Le livre d’Ézéchiel, écrit en exil, entre ruine et espoir, ne se limite pas à pleurer. Il imagine un Temple reconstruit, avec des exigences de sainteté et de pureté rituelle encore plus élevées.

C’est une forme de résistance spirituelle : la conviction que la Présence peut à nouveau habiter au milieu du peuple.

La reconstruction du Second Temple prend forme avec le décret de Cyrus, est interrompue, reprend sous Darius et finit par se concrétiser à une date qui marque le retour d’une vie religieuse complète : 515 avant notre ère, lorsque les travaux sont achevés et que le culte sacrificiel peut être célébré conformément à la Torah. Cette reconstruction est marquée par des noms et des scènes : Sheshbazzar, Zorobabel ; l’opposition des pouvoirs locaux ; et les prophètes Aggée et Zacharie poussant un peuple fatigué à ne pas abandonner le cœur de sa foi.

Maquette du Second Temple, avec les extensions d’Hérode, exposée au Musée d’Israël, à Jérusalem, et inspirée du Traité Middot de la Mishna, des écrits de Flavius Josèphe et d’autres sources historiques. (Ariely, CC BY 3.0. Wikimedia Commons)

Ce Second Temple n’était pas un emblème politique, au sens moderne du terme.

Il était le moteur du judaïsme biblique : pèlerinages, calendrier, sacrifices, sacerdoce ; une manière concrète de vivre l’Alliance.

Et lorsqu’Hérode l’agrandit et en fait un ouvrage gigantesque, il ne se contente pas d’agrandir un bâtiment : il transforme le Mont du Temple en une plate-forme monumentale, soutenue par des murs de soutènement qui marquent encore aujourd’hui le paysage.

Rome le détruit en l’an 70. L’enceinte disparaît. Ce qui survit n’est pas « le Temple », mais une partie du périmètre qui l’entourait. Et c’est là que commence un paradoxe qui définit Jérusalem :

Parfois, ce qui reste debout n’est pas le plus grand, mais le plus proche.

Réplique moderne du relief de l’arc de Titus, représentant le butin du Second Temple de Jérusalem, y compris la menorah du Temple, emporté dans une procession triomphale après la conquête romaine de Jérusalem en 70. (Wikimedia Commons)

LE MONT DU TEMPLE, AL-AQSA ET LE KOTEL : S’APPROCHER DU CŒUR SANS POUVOIR LE TOUCHER

Il convient ici de clarifier une confusion très répandue. Une erreur revient souvent dans les conversations, les documentaires et les visites guidées :

Parler du « Mur des Lamentations » comme du lieu le plus sacré du judaïsme. Ce n’est pas le cas.

Le lieu le plus sacré est le Mont du Temple (הַר הַבַּיִת, Har HaBait, littéralement « Mont de la Maison [de Dieu] ») : l’esplanade surélevée où se trouvaient le Premier et le Second Temple, où était situé le Saint des Saints, l’épicentre du culte, inaccessible sauf au Grand Prêtre et une seule fois par an, à Yom Kippour.

Aujourd’hui, le paradoxe saute aux yeux :

Sur la même esplanade où se trouvait le Second Temple s’élèvent le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa, érigés dans la seconde moitié du VIIe siècle, après la conquête islamique, et devenus des symboles majeurs de l’islam.

Et en bas, au pied de l’enceinte, se trouve le Kotel (הַכּוֹתֶל הַמַּעֲרָבִי, HaKotel HaMa’aravi, le Mur occidental) :

Le mur qui est resté debout et le point le plus proche auquel un Juif peut s’approcher pour prier près du centre de gravité — depuis des millénaires et jusqu’à la rédemption — du judaïsme.

Le Kotel est un tronçon du grand mur de soutènement hérodien qui soutenait l’esplanade du Temple.

C’est pourquoi, pour tant de Juifs, s’approcher du Kotel n’est pas« se pencher sur une pierre vénérable », mais toucher – dans la mesure où cela est permis aujourd’hui – la frontière entre la présence et l’absence.

Une vue aérienne montre la mosquée Al-Aqsa sur l’esplanade où se dressait le Second Temple et, en contrebas, le Mur occidental (Kotel), dans la vieille ville de Jérusalem, le 10 octobre 2006. (Gali Tibbon/AFP via Getty Images)

Cette proximité explique la charge émotionnelle du lieu. Ce n’est pas un rite de passage : c’est une relation physique avec une perte. C’est pourquoi le monde a fini par l’appeler « Mur des Lamentations » : une expression très connue, certes, mais étrangère au langage juif et, pour beaucoup, même réductrice. En hébreu, c’est simplement le Kotel.

Pendant des siècles, cet accès était étroit, humiliant, confiné. L’espace devant le mur est devenu une impasse.

À certaines périodes, l’environnement a été délibérément dégradé afin de réduire la présence juive à quelque chose de gênant, toléré à contrecœur.

1948-1967 : LA JORDANIE ET LE SILENCE IMPOSÉ SUR LES LIEUX JUIFS

Aujourd’hui, presque tout le monde associe le Kotel à une image très précise : une place large, ouverte, bondée de monde ; des chants, des prières, des familles, des soldats, un lieu visible et enfin accessible. Mais cette scène est relativement récente.

Pendant près de deux décennies, de 1948 à 1967, la réalité était tout autre.

Après la prise du quartier juif par la Légion arabe, ses habitants ont été expulsés et le quartier a été dévasté : les synagogues ont été pillées et détruites, les lieux de culte transformés en étables. Le cimetière du Mont des Oliviers, vieux de plus de 2500 ans, a été profané. Des pierres tombales ont été brisées, réutilisées comme matériaux de construction et de pavage, voire pour des installations militaires dans la zone, et des tombes ont été démantelées.

Et le plus symbolique :

Les Juifs se sont vu refuser l’accès à leurs lieux saints, y compris le Kotel, alors que l’armistice de 1949 prévoyait des mécanismes pour le garantir.

Cette restriction n’a pas seulement touché les Juifs : les chrétiens ont également vu leur accès à certains lieux limité, et pendant 19 ans, Jérusalem a été divisée en deux, la vieille ville étant fermée à ceux qui vivaient de l’autre côté.

Pendant ce temps, la ligne de séparation est devenue une plaie ouverte :

Depuis les positions jordaniennes, Jérusalem-Ouest a été harcelée pendant des années par des tirs de snipers, rendant la vie insécurisée et étouffante.

En juin 1967, la guerre des Six Jours brise ce verrou. Les parachutistes israéliens entrent dans la vieille ville et, au milieu de l’agitation,

Une phrase diffusée à la radio traverse les Israéliens comme une décharge électrique : « Har HaBait beyadeinu », « Le Mont du Temple est entre nos mains ».

Le retour au Kotel devient alors une scène qui restera à jamais gravée dans la mémoire collective juive.

Guerre des Six Jours, 7 juin 1967 : des parachutistes israéliens montent vers le Mont du Temple après être entrés dans la vieille ville de Jérusalem, dans une image qui marquera le retour des Juifs au cœur historique de la ville. (Amos Tsuker / Unité du porte-parole de l’armée israélienne) (Wikimedia Commons)

Ce qui suit est peut-être l’un des chapitres les moins connus en dehors d’Israël :

Le pays récupère le lieu le plus sacré du judaïsme, maismaintient l’administration religieuse musulmane du site entre les mains du Waqf.

Cela consolide un statu quo selon lequel les non-musulmans peuvent visiter le site, mais la prière juive sur l’esplanade est restreinte, en grande partie pour éviter les conflits religieux.

À cet équilibre délicat s’ajoute un facteur interne :

Pendant des décennies, de nombreuses autorités halakhiques ont interdit l’accès au Mont du Temple en raison du risque de fouler des zones de sainteté maximale sans les exigences de pureté rituelle requises par la loi juive.

Le résultat est aussi simple que déchirant :

Le lieu le plus saint est là-haut, visible… mais le lieu de rencontre quotidien et réel pour la prière juive reste le Kotel, cette bordure où le sacré se ressent à quelques mètres de distance.

EN 1999, EXCAVATRICES, DÉCHARGES ET TENTATIVE D’EFFACER LA MÉMOIRE

Le Waqf n’est pas une abstraction : c’est une institution islamique qui administre les propriétés et les lieux saints musulmans et qui, sur le Mont du Temple, gère l’entretien et une grande partie de la vie quotidienne du site.

À la fin des années 90, sous son égide, la transformation d’une grande structure souterraine – connue depuis l’époque des croisades sous le nom d’« Écuries de Salomon » et aujourd’hui communément appelée Al-Marwanien un immense espace de prière a été encouragée.

Afin d’ouvrir des accès et d’aménager des espaces, le Waqf a introduit des engins lourds et a travaillé sans la supervision archéologique requise dans un tel lieu, enfreignant ainsi la loi israélienne n° 27 (1978) sur les antiquités.

Le résultat fut d’une brutalité difficile à exagérer : environ 9000 tonnes, soit l’équivalent de quelque 400 camions de matériel archéologique ont été retirées du Mont et jetées dans des décharges, principalement dans la vallée du Cédron.

Il ne s’agit pas de « débris ». Il s’agit des couches du Mont du Temple, des sédiments où l’histoire de Jérusalem s’est cristallisée pendant plus de trois mille ans. Les époques du Premier et du Second Temple, les périodes romaine et byzantine, et les étapes islamiques ultérieures...

Dans une ville où la légitimité est également disputée avec le passé, arracher et jeter ces matériaux revient à imposer une amnésie : effacer les traces pour que le récit soit plus facile à modeler.

LE PROJET DE TAMISAGE DU MONT DU TEMPLE : QUAND L’HISTOIRE REVIENT EN FRAGMENTS

Il existe une courte vidéo, presque domestique, qui résume toute cette histoire en une seule phrase. Une main tient une poignée de terre et dit, sans fioritures :

« C’est la terre la plus sacrée du monde. »

Ce n’est pas de la rhétorique : c’est littéral. Cette terre provient du Mont du Temple, l’endroit où se dressaient le Premier et le Second Temple, l’épicentre spirituel du judaïsme et, en même temps, le cœur d’une ville qui a profondément marqué la mémoire chrétienne et la culture occidentale.

Pour quiconque comprend Jérusalem, l’idée est presque obscène :

Traiter comme des déchets ce qui contient l’empreinte physique des deux Temples et de tant de siècles d’histoire – juive, chrétienne et aussi islamique – et le faire précisément à l’endroit où la discussion sur le passé est utilisée comme une arme politique.

Mais Jérusalem a une façon particulière de résister aux fins définitives. Certains ont remarqué le va-et-vient des camions et les monticules déposés à l’extérieur de l’enceinte, et ont compris ce qui était en jeu. Ce n’était pas de la « terre » de chantier : c’était une archive vivante.

C’est alors que les archéologues Zachi Dvira et Gabriel (Gabi) Barkay sont entrés en scène. Leur décision était si simple qu’elle semblait impossible : si le Mont du Temple ne pouvait pas être fouillé comme un site normal, on pouvait au moins récupérer ce qui avait été expulsé et le traiter avec le respect dû à un lieu où se croisent sainteté et histoire.

Avec le temps, cette intuition s’est transformée en une structure réelle : le projet de tamisage du Mont du Temple.

– La première chose à faire était d’empêcher que ces matériaux ne soient perdus à jamais. Les monticules ont été transférés dans un endroit sûr et, là, un travail qui ne ressemble en rien à l’archéologie telle qu’on la voit dans les livres a commencé. Ici, il n’y a pas de trésors délibérément enfouis ni de tunnels dignes d’un film. Il s’agit d’un travail de récupération patient :

Tamiser, laver, examiner, reconstituer. Et il y a quelque chose de profondément humain dans la manière dont cela a été mené : des milliers de bénévoles, guidés par des professionnels, ont participé à cette entreprise.

– Certains viennent par curiosité ; beaucoup restent pour une autre raison. Parce qu’ils ont le sentiment de participer à un acte de restitution, de redonner leur dignité à ce que d’autres ont voulu dégrader.

Des étudiants universitaires bénévoles participent à des travaux de nettoyage dans le cadre du projet de tamisage du Mont du Temple. (Zachi Dvira, Pikiwiki Israël, CC BY 2.5, Wikimedia Commons)

– La méthode a fini par faire partie intégrante du récit. Au début, le criblage à sec laissait échapper les éléments les plus précieux : fragments minuscules, inscriptions à peine perceptibles, détails facilement dissimulés par la poussière.

Lorsque l’équipe a ajouté le lavage à l’eau, la boue a commencé à s’ouvrir et à révéler, avec une netteté presque émouvante, ce qui était caché depuis des siècles.

Ce n’est pas de la magie, c’est de la patience. Et pourtant, à Jérusalem, cette patience frôle le miraculeux. Comme si la vérité n’avait pas besoin de se frayer un chemin à coups de poing, mais simplement d’attendre que des mains humbles la nettoient et la laissent respirer hors de la boue qui la maintenait captive.

Et que rend cette Terre lorsqu’on l’écoute ? Elle rend des preuves. Elle rend un inventaire qui reconstitue des couches entières d’histoire et laisse peu de place à ceux qui préféreraient que le passé soit négociable...

Des milliers de pièces de monnaie ont été découvertes, mais certaines ont une valeur qui transcende le métal. Parmi elles, des pièces liées à la Grande Révolte contre Rome. En outre, de manière particulièrement symbolique, le demi-sicle de l’impôt du Temple, avec des inscriptions telles que « Demi-Shekel » et « Jérusalem la Sainte ».

Cette pièce n’est pas un détail de musée.

Elle est le vestige matériel d’un système religieux et national réel, un rappel que le Second Temple n’était pas une métaphore, mais un lieu concret, avec un culte, une administration, un peuple qui le soutenait.

Et des traces que ni la destruction romaine ni la mutilation moderne n’ont réussi à effacer complètement.

Mais l’argile offre davantage. Des sceaux et des petits cachets d’argile marqués d’un anneau-sceau (bulla)–, traces d’une Jérusalem qui n’était pas seulement prière, mais aussi ordre, registre et vie institutionnelle autour du Temple.

Parmi ces découvertes, on trouve une bulla datant du VIIe siècle avant notre ère avec une inscription en hébreu qui peut se lire comme « [appartenant à] … Yahu, fils d’Immer ». Et ce nom n’est pas un écho flou : Immer est une famille sacerdotale bien connue mentionnée dans Chroniques 24:14. Dans Jérémie 20:1, on trouve également Pasjur, fils d’Immer, décrit comme l’un des principaux responsables de la Maison de l’Éternel, c’est-à-dire le Temple lui-même.

Lorsqu’un sceau portant ce nom de famille est découvert à Har Habait, la scène est difficile à ignorer : l’argile confirme ce que le texte biblique conserve.

Il y a aussi les pièces qui donnent corps à la splendeur hérodienne : des fragments de pavement décoratif (opus sectile), avec des motifs géométriques et des découpes d’une précision extraordinaire. Ce sont de petits vestiges, mais révélateurs.

Ils permettent d’imaginer les cours du Second Temple non pas comme une idée, mais comme un espace réel, construit et parcouru.

Flavius Josèphe parlait de « cours ouvertes sur le ciel, entièrement pavées de pierres de toutes sortes ».

Désormais, cette description n’est plus une simple description, elle prend du poids, du relief et de la forme.

L’archéologue Gabriel Barkay, directeur du projet (penché), montre des motifs de carreaux opus sectile hérodien et d’autres périodes à l’ancien ministre de la Défense Moshe Ya’alon (à g.). (Asaf Abraham, CC BY-SA 4.0, Wikimedia Commons)

Et la récupération ne se limite pas à un seul récit. Les mêmes travaux ont mis au jour des vestiges des périodes romaine et byzantine – matériaux, fragments architecturaux, mosaïques, pièces de monnaie – qui renvoient à la Jérusalem des siècles où la ville est devenue un pivot décisif pour le monde chrétien et l’histoire culturelle de l’Europe.

En ce sens, ce qui a été sauvé n’est pas seulement un chapitre du judaïsme : une partie du décor physique où s’est forgée une mémoire que l’Occident reconnaît comme sienne a également été sauvée.

C’est pourquoi ce projet n’est pas seulement archéologique : c’est aussi une réparation.

Dans un lieu où chaque pierre fait l’objet d’une dispute et chaque siècle d’un slogan, le projet de tamisage du Mont du Temple choisit la voie la plus inconfortable – et la plus solide.

S’éloigner du bruit et laisser parler la matière. Non pas avec des discours, mais avec des preuves. Non pas avec des gestes grandiloquents, mais avec de petites piècesqui, ensemble, redonnent profondeur et sens, et laissent l’histoire retrouver sa voix.

Pour le judaïsme, il existe en outre une dimension spirituelle qui ne tolère aucun artifice.

Le Mont du Temple est le centre de la sainteté ;

le Kotel est le lieu où cette sainteté se touche sans pouvoir l’embrasser.

Et maintenant, grâce à ce travail, elle réapparaît également. DA♦

Daniel Ari, Epoch Times


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Un commentaire

  1. mur des lamentations est une humiliation. personne ne s’y lamente, beaucoup y prient, et tous y ressentent une émotion indescriptible.

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