par Roger Chemouni

« ROCK THE CASBAH »

de Yariv HOROWITZ

ISRAËL-FRANCE  2012

sortie DVD Octobre 2013 Shellac Sud

Le cinéma se substitue à la réalité en l’imitant, tel ce film qui vaut bien un reportage télévisuel, c’est-à-dire dénonciateur et analytique.

L’action se situe en 1989 à Gaza au début de la première Intifada où 5 jeunes soldats sont cantonnés dans ce secteur pour maintenir l’ordre. Quiétude qui sera contrariée  lorsqu’un jeune palestinien tuera un des leurs. La réplique sera immédiate voyant le quatuor restant, s’installer chez l’habitant, d’autres soldats vont rappliquer et l’institution d’une surveillance accrue mettant les protagonistes sous tension.

L’auteur analyse le comportement des uns et des autres ; de ces soldats trop jeunes pour comprendre la gravité de la situation velléitaires à être indisciplinés, de cet enfant palestinien qui scande à chaque croisement avec les dits soldats un « Haut les mains » comme réplique unique, le  père du  soldat tué critiquant la stratégie militaire qu’il juge nulle et la mort de son fils vaine. L’armée en prend si j’ose dire pour son grade, et la critique n’épargne guère l’ennemi aux méthodes expéditives.

C’’est plutôt la peinture d’un chaos que fut cette Intifada qui montra des gens meurtris, un malaise collatéral et un désenchantement. Tableau dramatique, grave qui ne peut qu’entrainer réflexions multiples, cinéma politique qui dévoile la folie d’un conflit sans fin (Elle se terminera en 1993) .Yaël Horovitz retrace son parcours militaire au travers ce huis clos étouffant qui rappelle par son efficacité, le cinéma de Samuel Fuller.  Le cinéma israélien persiste et signe, nous pouvons le suivre tant le talent, la réflexion et la polémique l’accompagnent. Pour preuve.