Jakob Rosenfeld naît en Ukraine en 1902, son père est sous-officier dans l’armée impériale. Ses parents lui inculquent la musique et la littérature. Sa sensibilité à la souffrance et son désir d’aider le conduisent à choisir la médecine ; urologue et gynécologue, il a une clientèle viennoise huppée et soigne gratuitement les plus pauvres.
En 1938, il est interné à Dachau, puis à Buchenwald. « On » réussit à l’en sortir, et il a deux semaines pour quitter l’Autriche. Il choisit Shanghai qui ne réclame pas de visa. Il y retrouve 25 à 30 000 juifs déjà émigrés. Il ouvre un nouveau cabinet.
En 1941, contacté par le Kominterm, il s’engage aux côtés des révolutionnaires chinois. Médecin et organisateur, peut-être proche de Mao Tsé-toung, il devient indispensable. Il forme des dizaines de médecins chinois aux techniques européennes, il fait appliquer une hygiène stricte ; lui-même opère sans relâche –à la lumière de lampes de poche- . La légende lui attribue le sauvetage de cent mille soldats.
En 1945, il est nommé général « responsable de la santé des armées et de toutes les zones libérées », puis ministre de la santé dans le gouvernement communiste. Seul occidental ayant obtenu un poste de cette importance dans la hiérarchie communiste.
En 1943, les Japonais envahissent Shanghai ; après le carnage, le général Joseph Meisinger dit « le boucher de Varsovie » arrive en Chine. Son plan pour une « solution finale » à Shanghai ne sera pas appliqué par les Japonais.
En 1949, après la chute de Pékin, il décide de rentrer à Vienne : déception, la ville est dévastée, l’antisémitisme virulent. Il essaie de retourner en Chine mais le gouvernement a changé, on le refuse. Il tente d’émigrer aux États-Unis, mais en plein Maccarthysme il n’est pas question de recevoir un communiste.
Il rejoint Israël, adhère au développement du pays en travaillant à l’hôpital de Tel Aviv
En 1952 il décède d’un infarctus, dans la solitude. Il sera méconnu et…presque oublié.
En 1992 à la reprise des relations entre la Chine et Israël, on retrouve sa tombe au cimetière de Kiriat Shaoul, on la restaure. Il est déclaré « ami juif de la Chine »
En 2003, la Chine émet un timbre pour marquer le centenaire de sa naissance.
En 2006, dans le cadre de l’année de la Chine à Vienne une grande exposition est organisée.
A Pékin, il a maintenant une statue, un musée, et un hôpital porte son nom.
Encore un étrange destin !!!!!!
Voir aussi: Ynet et Dissidences