Le 6 octobre 1973, les armées syriennes et égyptiennes attaquent sur deux fronts différents, Israël dont les habitants célèbrent Yom Kippour, marquant le début du quatrième conflit israélo-arabe. C’est d’abord la panique, tant la surprise fut grande, puis le départ des militaires dans un chaos frénétique.
Weinraub et son ami Russo , deux soldats secouristes essayent de joindre leur unité. Sur leur chemin , ils rencontrent Klauzner , un médecin. Ils formeront, secondés en cela par d’autres spécialistes, un groupe d’aide aux soldats blessés. leur première mission n’aura pas lieu sans heurs, sans blessures, ni morts. La guerre prendra fin le 25 octobre ; les pertes s’élèveront pour Israël et la Syrie à plus de 3000 morts et disparus et plus de 6000 pour l’Egypte. On dénombrera pour Israël plus de 8 000 victimes et pour les pays arabes près de 20 000. C’est dire le traumatisme d’un conflit qui a vu une génération amenée de nouveau à combattre.
C’est aussi le choc pour un pays, celui du réalisateur qui témoigne en tant qu’artiste et en tant que combattant. Il donne à voir la démesure des combats, omet sciemment de filmer les batailles. Il décrit avec réalisme l’horreur des actions sanglantes tout en évoquant la fraternité des appelés, en soulignant leurs peurs, leurs détresses et leur vécu dans cet enfer peuplé de morts et cerclé de feu.
Evidemment cette œuvre maitrisée se veut accusatrice, antimilitariste comme celle de Dalton Trumbo et son délirant « Johnny s’en va en guerre » ou celle de « The big red one » de Samuel Fuller.
Cette supplique émeut et tout comme les deux longs métrages précités, privilégie le sensoriel au réflexif. Toutes les trois ne reculent point devant les images insupportables pour se remémorer ces luttes sans merci et apostropher le spectateur. Effectivement, Amos Gitaï, nous assaille d’images chocs où les corps tentent de se mouvoir désespérément dans la boue face à la fureur de l’autre.
Ce film sans concession, montre une guerre sale, un monde déraisonnable prêt à toutes les violences, d’une folie meurtrière qui marquera un peuple meurtri qui n’en était pas à son premier conflit et qui restera marqué.