
Mars 2014
Le livre évènement de Boualem Sansal
Par Jean-Jacques Hadjadj
Il y a trente ans, M. Boualem Sansal, haut fonctionnaire au ministère de l’Industrie Algérien, en tournée, découvrit l’existence d’un village particulier. On l’appelait : Le village de l’Allemand. Surprenant, ce village était organisé avec une rigueur très germanique. Le cheikh de ce village, un ancien nazi, probablement impliqué dans la solution finale, exfiltré en Egypte en 1945, réapparut en Algérie, pour aider à l’organisation du FLN.
M. Boualem Sansal, né en 1949, avait treize ans à l’indépendance. Il n’avait jamais entendu parler de la Shoah qu’il étudia ensuite pendant trente ans.
Il illustra ces faits dans son roman : « Le village de l’Allemand ou le journal des frères Schiller » qui obtint un vif succès.
M. Boualem Sansal est Docteur en économie, a reçu une formation d’ingénieur à l’École Nationale Polytechnique d’Alger. Il fut enseignant, consultant, chef d’entreprise puis haut fonctionnaire au ministère de l’Industrie dont il fut limogé en 2003 pour ses diverses prises de positions critiques vis-à-vis du pouvoir militaire algérien et enfin, son opposition à l’arabisation de l’enseignement.
M. Boualem Sansal reçut en 1999 le prix du Premier Roman, puis, pour ses différents ouvrages, de nombreux prix : Prix Tropiques, Prix Michel Dard, Grand prix RTL lire, Grand Prix de la Francophonie, Prix du roman arabe, Prix des droits de l’homme 2013 du B’Naî B’Rith France, Prix Jean Zay 2013 reçu au Sénat. Je m’excuse d’en oublier probablement.
C’est à l’occasion de la soirée des quatre-vingt ans du B’Naï B’Rith France que le Prix des Droits de l’Homme du BBF pour 2013 a couronné son dernier ouvrage : « Gouverner au nom d’Allah. Islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe » et que j’ai eu le bonheur de découvrir cet homme exceptionnel.
Dans ces soirées des « hommes importants » font des discours convenus sur les Droits de l’Homme, les actions, l’histoire, les valeurs du B’Naï B’Rith. D’’autres encensent un lauréat qu’ils ne connaissent pas toujours ; puis son ami Henri Cohen nous introduit M. Boualem Sansal.
Il nous l’a présenté avec respect, admiration, chaleur, affection ; il ne nous a pas décrit qu’un auteur, si talentueux pourtant, mais un homme de conviction, d’engagement, de droiture, d’amour pour son pays meurtri et otage des islamistes ; croyant profondément en l’humain et plein d’un espoir en un avenir meilleur pour les êtres de bonne volonté, même si le chemin est difficile. Et pour cet homme qui dénonce l’islamisme et vit en Algérie, le chemin est très difficile, voire dangereux.
Et M. Boualem Sansal, très ému a reçu son prix. Il avait prévu une dissertation sur les Droits de l’Homme. Mais, et ce n’était pas un effet de manches, considérant le sujet déjà très développé, il a laissé son discours préparé et, reprenant l’usage du B’Naï B’Rith s’est adressé à nous en nous appelant : « Mes frères ». Je suis convaincu qu’il le pensait sincèrement.
Et c’est là que j’ai reçu LE choc. Cet homme parle un excellent français avec l’accent des copains musulmans, de mon école, rue Condorcet à Bab El Oued fréquentée plus tard par mon frère Dov. Cet accent de mes copains musulmans qui entraient dans la bagarre avec des chrétiens et moi, contre celui qui avait crié : « Sale Juif » et sa bande. D’ailleurs, quand après lui avoir bien « cassé la gueule » on allait demander sa motivation à l’insulteur, il nous répondait qu’il ne faisait que répéter ce que disait son père…
Mais, l’indépendance de l’Algérie était déjà en marche, elle s’est malheureusement faite dans le sang et les larmes et, même si ma vie s’est construite heureuse en France, un peu de mon cœur est encore à Bab El Oued et aux Horizons Bleus.
Et, M. Boualem Sansal nous a raconté comment il avait accueilli avec sympathie ces hommes aux manières doucereuses, qui semblaient n’être animés que par un esprit caritatif pour « découvrir, plus tard, presqu’à l’improviste que cet islamisme qui paraissait si pauvrement insignifiant s’était répandu dans tout le pays. »
On sait l’importance que l’islamisme a prise en Algérie et tout le mal qui en a résulté.
Nous, Juifs, préoccupés par l’avenir d’Israël et du peuple juif avons déjà compris le danger pour le monde civilisé.
Mais, pour autant, ce péril en marche est mal évalué par les hommes politiques occidentaux qui souvent ne voient que l’échéance de leur mandat et ne visent que leur réélection.
Quant à nos concitoyens, ils ne semblent pas se rendre compte de la vie des Chrétiens d’Orient, des quatre-vingt églises brûlées en Égypte ; du parti belge : « Islam » qui revendique officiellement l’imposition de la charia et compte déjà plus de cinquante élus municipaux.
Nous, les Juifs paraissons partiaux, ne sommes pas crédibles face à la désinformation des médias français.
Mais, M. Boualem Sansal, Algérien, a écrit ce livre admirable : « Gouverner au nom d’Allah ».
C’est un opuscule de cent cinquante pages. Très simple, très clair. Un manuel écrit par un ingénieur.
Dans la première moitié, il décrit, d’une façon exhaustive l’Islam et toutes ses composantes, ses courants, ses déviations.
Dans la seconde moitié, il explique et démontre la stratégie d’expansion et de domination du monde par l’islamisme.
Voilà, dans ces sept dernières lignes le plus important est dit.
Il faut d’abord que chacun d’entre nous lise, avant tout, ce livre qui ne coûte que 12,50 € pour en comprendre l’importance.
Nous avons un combat à mener contre l’expansion de l’islamisme, pour nos enfants, nos petits enfants.
C’est une partie de ce combat que je vous propose de mener ensemble : Faire lire ce livre à nos amis non juifs, peut être à nos élus.
Si nous ne faisons rien, rien ne se passera et nous le regretterons un jour.
Lui il ose faire, il a même bravé l’opprobre du hamas et s’est rendu en Israël en 2012 pour participer à un festival d’écrivains. Allez sur Google et tapez Sansal Israël, vous serez surpris par le courage et la détermination placide de cet homme.
Vous aurez peut être remarqué que, pas une fois je n’ai nommé cet homme, qui risque sa vie pour nos idées, simplement de son nom : Sansal, comme on dit Hollande ou Sarko.
Je l’appelle toujours Monsieur Boualem Sansal, pour une raison très simple : comme on disait à Alger dans mon enfance : Cet homme là, c’est un Monsieur !
Bravo Jean jacques ton article est remarquable et tu as raison c’est un Monsieur. Comme tu le dis la terre natale on n’a toujours un regret de l’avoir quitté. Roxane
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