« Car ce n’est pas avec une hâte éperdue que vous vous échapperez, ce n’est pas dans une fuite précipitée que vous partirez ; mais l’Eternel sera votre avant-garde, votre arrière-garde le D-ieu d’Israël » (Isaïe ch. 22, v. 12).
Non ! Nous ne fuirons pas !
Nous, ce sont les juifs de France. Nous, ce sont les citoyens de ce pays, qui le pratiquons depuis des siècles. Nous, ce sont les coreligionnaires de Rachi de Troyes, pour ne citer que lui. Nous, ce sont ceux qui ont repris de la confiance en ce pays dont les institutions ont pu livrer ses grands-parents entre les mains des nazis, alors même que de nombreux simples citoyens faisaient tout pour les sauver.
Cette confiance qui menace de faiblir, nous la remplaçons par le courage. D’où puiserons-nous ce courage ? Nous le puiserons dans la foi inébranlable dans le D-ieu d’Israël, Celui-là même qui a dicté à Moïse : « S’Il te repousse jusqu’à l’extrémité du ciel, de là-bas Il te rassemblera et de là-bas Il te prendra » (Deutéronome 30-4). Alors, il faut faire ses valises ? Lisons le verset suivant : « Alors l’Eternel te CONDUIRA vers le pays qu’ont hérité tes pères ; tu l’hériteras, Il te rendra heureux, te multipliera plus que tes pères ». Nous serons donc conduits, tel un VIP, qui bénéficie d’un conducteur pour lui permettre de se rendre à ses missions. Nous ne fuirons pas. .
C’est donc à mon sens la réponse qu’il faut donner à cette barbarie : elle ne nous fera pas fuir. Elle nous fera cependant réfléchir au nom à donner à ce phénomène, tout en nous obligeant à la vigilance raisonnable. Chacun pourra laisser son cœur et sa raison s’exprimer. Je propose une piste que je trouve dans les écrits de nos Maîtres, de mémoire bénie . Nous lisons ce passage des Maximes des Pères à l’office du matin : « Yéhouda ben Téma disait : sois audacieux comme le tigre, léger comme l’aigle, rapide comme le cerf, fort comme le lion pour accomplir la volonté de ton père qui est aux cieux». Toutes ces forces existent en tout homme, de la rapidité jusqu’à la violence des fauves les plus dangereux. Il faut simplement diriger et dompter ces forces pour en faire du bien aux yeux de notre Créateur. Que nous demande–t-Il ? De faire Sa volonté en préservant précieusement la vie : « Vous observerez Mes décrets et Mes lois, que l’homme accomplira et par lesquels il vivra, je suis l’Eternel » (Lévitique 18-5). AT♦
Je dédie ces mots en hommage aux dix sept victimes de la semaine dernière :
Frédéric Boisseau, Franck Brinsolaro, Jean Cabut, dit Cabu, Elsa Cayat Stéphane Charbonnier, dit Charb Philippe Honoré, dit Honoré, Bernard Maris, Ahmed Merabet, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Bernard Verhlac, dit Tignous , Georges Wolinski, dit Wolinski, Clarissa Jean-Philippe, Philippe Braham, Yohan Cohen, Yohav Hattab et François-Michel Saada.
Merci pour ce rappel du texte d’Isaïe et de votre commentaire.
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