Par Liliane Messika
En janvier dernier, New York a été victime d’une « bombe cyclonique »
Cette tempête a fait descendre les températures à 30, puis 40 degrés en dessous du zéro Celsius, le blizzard a soufflé à 110 km/h et 2 centimètres de neige à l’heure sont tombés, soit un mètre en 4 jours.
Le voyageur qui débarquait avait la surprise de voir les trottoirs envahis par des montagnes… de sacs poubelles.
Si le voyageur en question était français, il demandait, blasé, au chauffeur du taxi qui le ramenait de l’aéroport, sur une autoroute parfaitement dégagée : « Il y a la grève des éboueurs ? »
Pas du tout. Mais à New York, les camions-bennes qui font le ramassage des ordures ménagères sont équipés de chasse-neige dès les premiers flocons. Alors quand une bombe climatique bombarde pendant une semaine d’affilée, les éboueurs évacuent la neige et les ordures attendent… le dégel.
Un mois plus tard, tempête dans le verre d’eau francilien
Début février 2018, températures frisant le zéro et chutes de neige de proportions hivernales ont entraîné des embouteillages monstres, interrompu les bus et le ramassage scolaire, puis incité les autorités à fermer la N118, bloquant 2 000 personnes du côté de Vélizy dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7…
Les grandes entreprises ont proposé à leurs salariés banlieusards de télé-travailler depuis leur domicile, les écoles ont suspendu les cours faute d’enseignants en nombre suffisant… Bref, quinze centimètres de neige en région parisienne et c’est la désorganisation totale.
Pourquoi on n’a pas de camions-bennes équipés de chasse-neige, nous ?
- Copier les Américains ? Renoncer au modèle français ? Vous plaisantez ou quoi ? Mettre au chômage technique les agents de propreté urbaine, c’est un délit.
- Mais ils y sont de toute façon, au chômage technique, puisque leurs camions ne peuvent pas circuler dans la neige des rues de banlieue !
- Oui, mais ils y sont TOUS. Alors que si on équipait les camions d’un chasse-neige avant, les conducteurs continueraient de travailler et seuls les poubelliers se retrouveraient privés d’emploi. Vous savez comment ça s’appelle, ça ? De la ségrégation. Et si on regarde de plus près qui conduit et qui poubellise, on se rendra compte que c’est même du racisme. Là, on est dans le registre du crime, plus du délit !
Et puis, dé-spécialiser les conducteurs de camions-bennes pour en faire des conducteurs de chasse-neige, cela relève de la suppression de l’avantage acquis, non ? Heureusement qu’on n’a pas réintroduit la peine capitale, sinon, avec des propositions pareilles, vous seriez déjà dans le couloir de la mort !
Les bombes non climatiques n’ont d’artisanal que le nom
La tempête francilienne n’est pas à la bombe climatique ce qu’est la bombe artisanale sous la plume des « envoyés spécieux » au Moyen-Orient.
En effet, rien ne distingue une bombe « artisanale » pilonnée sur des civils israéliens d’une roquette industriellement produite par les usines d’armement iraniennes et russes, même pas le logo.
Et si celles qui sont bombardées depuis Gaza ne font pas plus de victimes, c’est uniquement parce que les Israéliens veulent d’abord et avant tout protéger leur population. Ils ont donc mis au point la technologie du « Dôme de fer ».
En revanche, la tempête qui a affecté l’Hexagone ces derniers jours n’est une surprise que pour ceux qui sont habitués à avoir des droits, mais pas de devoir, par un État qui les a convaincus que rien ne doit entraver leur bon (?) vouloir.
Du coup, la neige en hiver fait tache : quoi, la nature nous empêcherait de vaquer à nos occupations ? Pas question : « on-co-nnait-nos-droits ! »
Si nous envisagions, comme les Israéliens, de nous protéger des bombes, fussent-elles climatiques, il conviendrait de se tourner vers la technologie idoine.
Quoi ? En plus d’imiter les Amerloques, vous envisagez de prendre les sionistes comme modèle ? Même plus besoin d’un procès : on appelle le bourreau de ce pas ! LM♦