Pour qui roule Merkel ?

merkel.jpgEn 2017, l’Allemagne était encore classée dans les démocraties pleines[1], mais les dérives de 2018 risquent de la faire dégringoler au niveau français de démocratie imparfaite. Achtung, les Allemands : ça nous est tombé sur le coin de la figure au bout de trois ou quatre décennies et on n’a rien vu venir, réveillez-vous !

Une relation ni symétrique ni réciproque

Si les citoyens élisent leurs représentants, on devrait pouvoir en déduire que les seconds représentent les premiers, c’est ce qu’on appelle une relation réciproque. Eh bien non ! La première d’entre les représentants du peuple, Mutti Merkel, ne cesse de le démontrer.

Lorsque les femmes allemandes se font violer par des migrants, elle morigène les premières et excuse les seconds. Lorsque les attaques à main armée, les délits de droit commun se multiplient au pays de Goethe, elle cherche avant tout à protéger les musulmans (les Turcs, qui sont ses Maghrébins à elle, mais aussi les migrants de tout poil, surtout à barbes) d’éventuelles représailles auxquelles personne n’a imaginé de se livrer.

On ne sait pas pour qui Merkel roule, mais on sait qui elle roule

Comme le résumait Soeren Kern sur Gatestone en avril 2018, « Le directeur de l’Association de police criminelle, André Schulz, estime qu’au moins 90% des crimes sexuels commis en Allemagne n’apparaissent pas dans les statistiques officielles. ‘’Consigne stricte a été donnée de ne pas faire apparaître les crimes commis par les réfugiés’’, a déclaré un haut responsable de la police de Francfort au journal Bild. ‘’On ne doit répondre aux médias que s’ils posent des questions précises’’. La gravité du problème lié à la criminalité sexuelle des migrants est exacerbée par le laxisme judiciaire. Les peines sont relativement légères, même pour des crimes graves. Souvent, les individus arrêtées pour crime sexuel sont libérés après un simple interrogatoire. Les suspects sont ainsi encouragés à persévérer en toute impunité. »

Non seulement l’Allemagne de Merkel choisit les migrants au détriment de ses propres citoyens, mais elle sélectionne aussi, parmi lesdits migrants, ceux qu’elle juge indésirables. Sont-ce ceux qui violent parce qu’ils ne possèdent pas les codes en usage dans nos contrées d’égalité ? Non, ce sont ceux qui ne peuvent compter sur aucune fraternité : seuls les chrétiens ont été renvoyés chez ceux qui les persécutent. Un critère de sélection qu’on peine à s’expliquer, sauf si la Macronne outre-rhénane craint autant l’accusation d’islamophobie que son homologue hexagonal.

Fuite en avant dans l’incohérence

Justement, de ce côté-ci du Rhin, l’insurrection des gueux a fini par faire prendre conscience au palais que la situation ne pouvait plus perdurer selon le schéma actuel. À contrecœur, car ce traintrain contentait les dirigeants et leur chambre d’écho médiatique, ils ont ouvert les yeux. Mais plutôt que de s’attaquer aux causes profondes de la discorde en changeant de direction et d’itinéraire, ils additionnent les détours et les zigzags sur la même feuille de route.

Peut-être cette communauté idéologique entre Macron et Merkel explique-t-elle la similitude de leurs méthodes pour ne pas s’attaquer aux problèmes ?

Pour preuve, la chancelière a pris une initiative totalement déconnectée de ses compatriotes et de leurs préoccupations : elle s’est ingérée de façon de façon insistante, voire menaçante, dans la politique étrangère de ses homologues européens, leur enjoignant de ne pas déplacer leur ambassade à Jérusalem. Pour emm…bêter les Juifs ou bien, par peur ou par sympathie, pour faire plaisir à ceux qui les haïssent ?

Détourner l’attention plutôt que sa politique

Apparemment, Merkel a trouvé une raison pour justifier l’incohérence de son action. C’est le directeur de la Coalition européenne pour Israël à Bruxelles, Tomas Sandell, qui a découvert le pot aux roses. Il a annoncé qu’Angela Merkel « avait mené une campagne visant à empêcher les pays d’Europe centrale et orientale de déplacer leurs capitales à Jérusalem afin de préserver l’accord nucléaire iranien.(Jerusalem Post) »

Détricotons : le Président américain a dénoncé l’accord illégal pris entre son prédécesseur et la République islamique d’Iran, parce que celle-ci poursuivait la fabrication d’une bombe atomique destinée, selon ses propres dirigeants, à anéantir Israël et les Etats-Unis.

Madame Merkel s’imagine-t-elle que si les Mollahs parviennent à leurs fins, ils épargneront les Croisés teutons pour les remercier de leur avoir facilité le travail ? On peut être élue à la tête du plus puissant État européen et être aussi naïve ? Oui, on peut.

L’Allemagne ne sait plus quoi faire de son argent

La preuve, elle verse 54.4 millions de dollars pour le développement de l’Autorité palestinienne. C’est le bureau de sa représentation à Ramallah qui l’annonce. À défaut de cohérence en politique intérieure, on ne peut pas accuser la chancelière du même travers vis-à-vis de sa politique moyen-orientale. « En 2017, l’Allemagne a versé une somme de 53 millions d’euros pour le développement palestinien. En août dernier, le gouvernement d’Angela Merkel s’est engagé à augmenter de manière significative son financement pour l’agence des Nations unies qui soutient les réfugiés palestiniens (UNRWA) après la réduction de l’aide par les États-Unis. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, avait déclaré à l’époque que l’Allemagne avait déjà fourni une aide de 81 millions d’euros (94 millions de dollars) à l’UNRWA en 2018 et se préparait à augmenter sa contribution. (i24news) »

Rappelons aux lecteurs distraits que, avant de supprimer son aide, le Président américain avait demandé que l’agence de l’Onu consacrée aux seuls Palestiniens soit intégrée au Haut-Commissariat aux Réfugiés et que la définition des réfugiés de celui-ci s’applique également aux Palestiniens, au lieu de celle qui a cours actuellement et qui leur accorde un statut héréditaire sans limitation du nombre de générations. Pour le dire en chiffres, le nombre actuel de « réfugiés palestiniens » est de 5,4 millions, dont seulement 30 000 bénéficieraient de l’aide du HCR s’ils provenaient d’une autre partie du monde que la Palestine mandataire.

Les Palestiniens ont-ils plus de besoins que les Allemands ?

En 2010, l’Institut de Jérusalem de la Justice (JIJ) avait calculé que, depuis la signature des Accords d’Oslo en 1995, l’Autorité palestinienne avait reçu 25 fois plus de subsides par habitant que les Européens (dont les Allemands), dans le cadre du plan Marshall après la Seconde Guerre mondiale.

Quinze ans après la fin de la guerre qu’elle avait perdue, l’Allemagne traversait un « miracle économique » (Wirtschaftswunder en VO) et devenait la seconde puissance économique mondiale.

Quinze ans après les Accords d’Oslo, l’Autorité palestinienne continue d’encaisser des milliards de dollars de subsides tout en se plaignant d’une économie chancelante, de conditions de vie misérables et d’un chômage endémique.

Notons que tous les citoyens palestiniens ne sont pas égaux devant la misère : en 2015, le Conseil économique palestinien pour le développement et la reconstruction (PECDAR) annonçait la construction à Surda, près de Ramallah, d’un nouveau palais destiné à Mahmoud Abbas, Président élu pour quatre ans en 2007 à la tête de l’Autorité palestinienne.

Situé sur un terrain de 27.000m2, budgété 13 millions de dollars, le palace de 4700m2 devait être complété par « un bâtiment pour l’administration et la garde présidentielle d’une superficie de 4000m2 et deux héliports (i24news) ». Sa construction était prévue en deux ans et devait être intégralement payée par le ministère palestinien des Finances.

Palais présidentiel palestinien
Le palais du président de l’Autorité palestinienne, future Bibliothèque nationale palestinienne

Abbas est plus réactif que Macron et Merkel réunis

Abbas s’était voté la chaumière de ses rêves au moment où son gouvernement adoptait un budget de crise et se révélait incapable de payer les fonctionnaires.

Devant la bronca générée par son projet pharaonique, le Président à vie a fait annoncer en août 2018 par son ministre de la Culture que l’édifice – dont le budget avait déjà été porté à 17,5 millions – changerait de destination. « Le palace de 4700 m2, à l’origine destiné à Mahmoud Abbas, accueillera prochainement des livres, pour mettre fin à une polémique autour des coûts de construction du bâtiment. (…) Le président estime que ce palais doit être utilisé pour assurer les besoins de la population en devenant une très grande librairie nationale dont la gestion sera supervisée par un conseil de curateurs (Journal des Arts) », dixit le directeur du PECDAR, Mohammed Shtayyeh.

Concours de cirage de pompes

La France n’allait pas se laisser dominer par l’Allemagne dans la course à la lècheculterie moyen-orientale : elle s’apprête à décerner le Prix des droits de l’Homme à B’Tselem, ONG israélienne anti-israélienne. (Ce n’est pas une faute de frappe ou une incohérence, c’est une description).

L’ONG, qui se présente comme « le Centre d’information israélien pour les droits de l’homme dans les territoires occupés » recevra un prix attribué « aux organisations harcelées ou soumises à des pressions pour avoir défendu et promu les droits de l’homme », qui lui sera remis par la présidente de la Commission consultative nationale des droits de l’homme (CNCDH), Christine Lazerges et la ministre de la Justice Nicole Belloubet et, le 10 décembre au ministère de la Justice à Paris. Mais la divulgation de cette information a fait reculer la ministre, qui a choisi d’avoir un empêchement à l’heure de la remise des prix (i24news).

Nicole Belloubet se serait sentie fort mal dans ses pompes, si ses œuvres avaient consisté à récompenser une association qui soutient BDS (Boycott, Désinvestissement Sanctions contre Israël), alors qu’en France, le boycott d’un peuple, d’une nation ou d’une ethnie est un délit et qu’à de nombreuses reprises, la justice ministrée par Mme Belloubet a condamné ce mouvement.

B’Tselem est à Israël ce que le Mrap est à la France et ce que l’Iran est aux droits des femmes.

Alan Baker est expert en droit international et ancien ambassadeur d’Israël au Canada. Il est actuellement directeur du CAPE[2] et il a étudié dans le détail l’organisation B’Tselem, ses objectifs, son financement et ses actions : « La dépendance de B’Tselem – tant pour son financement que pour ses sources d’information – à l’égard d’organisations partisanes clairement politisées et manifestement anti-israéliennes sape sa crédibilité et sa réputation internationale. Par exemple, son soutien au mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) prouve qu’il s’associe à des organisations politiques et à des campagnes anti-israéliennes (…) Malheureusement, il semble que les sources non fiables et les faux renseignements sont désormais devenus le modus operandi de B’Tselem. En se présentant comme un groupe fiable pour la ‘’surveillance des droits de l’Homme’’ (…) B’Tselem trompe l’opinion internationale et fait fi de sa propre mission », explique-t-il (Centre des Affaires Publiques et de l’État).

L’ONG récompensée par la France avait déjà été épinglée par NGO Monitor[3] en 2014, au moment de la guerre entre Gaza et Israël : « Les revendications de B’Tselem concernant le Droit international sont marquées par des omissions et des distorsions. (…) B’Tselem a déjà présenté des informations erronées sur les victimes civiles dans les attaques contre de présumées “familles bombardées à leur domicile”. Des études indépendantes ont identifié au moins 14 combattants présents dans de tels incidents, que B’Tselem avait faussement présentés comme des civils innocents. »

Pendant l’insurrection en France, la délégitimation d’Israël continue

En France, le 5 décembre, la députée LFI Clémentine Autain a organisé une soirée consacrée « à la justice et à la solidarité avec le peuple palestinien ». Madame Autain n’a pas poussé l’hypocrisie jusqu’à prétendre que sa solidarité couvrait également les Israéliens, qui subissent un déluge de bombes et de missiles en provenance de Gaza. « Sans honte, trois ans presque jour pour jour après le 13 novembre, elle a reproché hier au Président de la République d’avoir condamné la pluie de roquettes lancées ces derniers jours sur Israël par le Hamas et d’avoir demandé l’arrêt immédiat de ces attaques aveugles contre des civils », a twitté le député UDI Meyer Habib.

La veille, l’ONU avait voté les traditionnelles Résolutions de l’Avent, contre Israël, cette année au nombre de six seulement, dont deux qui dénient tout lien entre Jérusalem (et en particulier le Mont du Temple) et le peuple juif. L’une de celles-ci, adoptée par 148 voix contre 11 et 14 abstentions, rend officiel le fait que sous administration israélienne, Jérusalem est privée de liberté de culte.

Cette déclaration s’apparente à la pensée magique commune chez les jeunes enfants : si je dis que la terre est plate, ça devient vrai.

La réalité montre qu’Israël non seulement garantit la liberté de tous les cultes, mais en plus, il les subventionne. Ce n’est pas une raison pour ne pas l’accuser de tous les maux de la planète… et des galaxies environnantes.

Logo Liliane MessikaBonne résolution de l’ONU pour l’année 2019 : améliorer le score des Résolutions anti-israéliennes. LM♦

Liliane Messika, mabatim.info

[1] L’indice synthétique de démocratie tient compte de la culture démocratique, de la capacité du gouvernement à mettre en œuvre son programme, du respect des libertés civiles, de la participation citoyenne et de la qualité du processus électoral (ici).
[2] Institute for Contemporary Affairs au sein du Jerusalem Center for Public Affairs.
[3] NGO Monitor (organisation non gouvernementale) basée à Jérusalem, produit et diffuse des déclarations et des informations, toutes soigneusement vérifiées, sur la communauté internationale des ONG. Cette information est utilisée par les décideurs politiques, les journalistes, les organisations caritatives et philanthropiques et le grand public.

2 commentaires

  1. […] « Les cadres du Hamas à l’étranger vivent dans des hôtels ou des immeubles de luxe, leurs enfants sont inscrits dans des écoles privées (4000 à 5000 $/mois), ils disposent de gardes du corps, de piscines, de cartes de membres dans les Country Clubs… Le Hamas n’agit pas pour le peuple palestinien, mais uniquement pour lui-même » a expliqué celui qui a bénéficié pendant des années de ces privilèges. Nos lecteurs ne sont pas surpris : ils ont même vu la photo du palace que se destinait « le modéré » Mahmoud Abbas (Mabatim.info). […]

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  2. Liliane Messika vous etes une lumiere a travers l’opacite, les falsifications, la distortion des faits qu’on nous sert quotidiennement. Vous rendez sa dignite a la profession de journaliste.
    Bien fidelement votre.
    Marie Grindel

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