Josel de Rosheim, aussi nommé Joselin, Joselmann, ou Joseph Ben Gershon Loanz est né à Haguenau en 1480 et est mort en 1556 à Rosheim, villes faisant partie intégrante du Saint Empire Romain Germanique.
Il devient très jeune un érudit en théologie juive, instruit en Talmud et Kabbale par son père, Rabbi Guershon, il descend d’ailleurs d’une lignée de Rabbins célèbres.
Josel gagne sa vie en tant que préteur d’argent et marchand, métiers réservés aux Juifs.
Josel a été un des plus grands défenseurs des communautés juives de cette époque, il est intervenu à maintes reprises en évitant l’expulsion de communautés et a sauvé de nombreux Juifs condamnés à mort par suite d’accusations diffamatoires.
Sa proximité avec les dirigeants de l’empire, ses talents oratoires, son érudition, son éthique rigoureuse en font un des grands acteurs de son temps.
Contexte géopolitique
Le Saint Empire Romain Germanique est un regroupement politique de terres d’Europe occidentale et centrale au Moyen Age, dirigé par l’Empereur des Romains. Les états impériaux ont peu d’institution communes, et le pouvoir de gouvernement de l’Empire est dispersé entre l’Empereur, les Princes électeurs, la Diète d’Empire ; il est morcelé en une sorte de confédération informe. Les Princes et les Ducs influent sur l’empereur et ont un pouvoir local très fort
Maximilien Ier est empereur de 1508 à sa mort en 1519. C’est son petit-fils Charles Quint qui lui succède, il hérite de l’Espagne, des territoires héréditaires des Habsbourg et du Saint Empire Romain Germanique
Cette période est marquée par plusieurs événements qui vont fragiliser l’Empire : le soulèvement des paysans qui fait rage entre 1524 et 1526, l’invasion Ottomane, Vienne étant assiégée en 1529, la Réforme Protestante qui occasionne une division de la foi et a un effet désintégrant sur l’Empire, et la guerre de la ligue de Smalkalde, qui se confronte avec l’Empereur de 1546 à 1547.
Statut des Juifs et persécutions religieuses
Au Moyen Age central, dès le XIème siècle, les relations entre les Juifs et l’Église se détériorent. Autrefois simplement méprisés et d’un statut inférieur, ils étaient tolérés en tant que peuple témoin, frappé par la providence pour leur absence de compréhension de la révélation.
À partir du XIIème siècle, une évolution théologique de l’Église va dégrader profondément leur statut.
L’Église s’oriente vers une politique de ségrégation, incite à éviter tout contact social dans lequel le Juif aurait une position dominante ; des édits successifs conduisent à l’exclusion des charges publiques et de nombreux métiers impliquant un statut social dominant, souvent ils ne peuvent plus travailler la terre, les relations maritales entre Juifs et Chrétiens sont condamnées, les Juifs sont souvent obligés de porter un signe distinctif.
Les Juifs pour gagner leur vie pratiquent souvent le prêt à intérêt, tout en étant méprisés par les Chrétiens pour ce métier qui leur est interdit.
Les Juifs sont sporadiquement expulsés ou condamnés à mort pour des crimes imaginaires comme la profanation d’hostie, le meurtre rituel, la sorcellerie.
La situation s’aggrave dans la plupart des pays de la chrétienté avec des expulsions de communautés de villes, de régions ou de pays entiers : Angleterre 1290, France 1306 et 1394, Crimée 1351, Autriche 1421, Lituanie 1495, Espagne 1492, et en 1497 expulsion-conversion des Juifs du Portugal.
Entre 1450 et 1520 les Juifs sont expulsés de quelque 90 villes allemandes du Saint Empire Romain Germanique.
Le Serment des Lansquenets
Le manuscrit de Wittenberg : Roman historique De Denis Leypold
Les lansquenets étaient des mercenaires, opérant du XVe au XVIIe siècle. Maximilien Ier qui faisait appel à leurs services leur accorde un statut social avantageux, mais les lansquenets se conduisirent souvent en soudards et en pillards avides de rapines
Josel est encore un jeune homme lorsque des réfugiés arrivent à Rosheim, apportant la terrible nouvelle que par suite de la défaite de l’électeur Palatin, les mercenaires lansquenets marchent sur Rosheim en pillant et volant les campagnes et villes sur leur chemin
Josel ainsi que deux délégués de la communauté de Rosheim décident d’aller à la rencontre des lansquenets déjà en ordre de bataille ; Josel avance avec un drapeau blanc et la discussion s’engage. Lui et ses compagnons parviennent à négocier pour un montant de 400 écus d’or la protection de Rosheim ; il montrera alors une excellente connaissance des us et coutumes des lansquenets en leur faisant prêter serment selon leur propre code d’honneur, c’est-à-dire former le cercle par les soldats, un homme tenant sa hallebarde et un autre sa pique qu’ils assemblent. Josel et le chef des lansquenets jurant la main sur les armes.
L’Autodafé du Talmud
L’Époque de la Renaissance (1400–1600) : Tome II : La nouvelle culture (1480–1520)
Josel se rend en 1509 à Francfort et apprend une terrible nouvelle pour les juifs allemands : un rescrit impérial ordonne la confiscation et le brulement de tous les livres et écrits hébraïques afin que ceux d’entre eux contenant des assertions haineuses contre Jésus et les dogmes chrétiens soient détruits.
Quinze cents rouleaux manuscrits ou imprimés sont confisqués dans la seule ville de Francfort.
Ce rescrit faire suite à une campagne haineuse de Jean Pfefferkorn, juif apostat entré dans les ordres Dominicains.
Josel apprends alors aux responsables de la communauté Juive de Francfort qu’il a prêté 25000 écus d’argent à Uriel de Gemmingen lui permettant d’obtenir la charge d’Électeur de Mayence. C’est le Prince Allemand le plus puissant après l’empereur Maximilien ; Uriel de Gemmingen est par ailleurs un ami de Reuchlin, savant humaniste, seul hébraïsant non Juif de l’empire Allemand.
Josel ayant été introduit auprès d’Uriel de Gemmingen, il obtient un délai pour la destruction des livres.
Maximilien accepte alors de prendre avis auprès d’une commission à laquelle participe Jacob van Hoogstraten (supérieur des dominicains, mais également grand inquisiteur), plusieurs universitaires, et Johannes Reuchlin.
Reuchlin (1455 1522) était un important juriste souabe. Conseiller du comte de Wurtemberg et membre du tribunal de la ligue souabe, il était en outre le conseiller juridique des dominicains de Pforzheim. Il se distinguait des autres humanistes d’Allemagne par son gout prononcé pour l’hébreu. Il avait rencontré Pic de la Mirandole vers 1490 et avait été séduit par ses théories sur la généalogie philosophico-religieuse du christianisme concernant la Kabbale. Il avait aussi été instruit par Rabbi Ovadia Sforno, le célèbre commentateur du Talmud. Reuchlin avait publié en 1506 son manuel d’hébreu « De Rudimentis Hebraicis » et était consulté comme spécialiste des affaires juives.
Lorsque la commission rend ses conclusions, il s’avéra que tous les experts consultés étaient d’accord pour la destruction des livres Hébreux, sauf Reuchlin. Cette polémique prendra des proportions internationales, Reuchlin étant soutenu par le nouveau Pape Léon X, par Luther, par de grands électeurs Allemands, par de nombreuses universités et les plus grands humanistes de l’Europe, tel Érasme.
Josel de Rosheim, « Parnass ou Manhig »
Rabbi Joselman de Rosheim ; Marcus Lehmann
Josel ayant obtenu une audience auprès de Maximilien, lui-même proche des humanistes et attiré par les courants de pensée d’une réforme de l’Église.
Maximilien accorde alors un « Mandatum Regium » ordonnant de rendre leurs livres aux juifs ; Josel lors de cette entrevue obtient aussi le report de l’expulsion des Juifs de Colmar.
À cette occasion l’empereur Maximilien le nomme chef et souverain, en hébreu « Parnass ou Mannig » des Juifs de la nation Allemande.
Josel va dès cette nomination se rendre à Francfort, siège de la plus grande communauté d’Allemagne. Il réunit les grands rabbins et chef de la communauté afin de structurer le Judaïsme Allemand :
- il partage les communautés Juive de l’empire Allemands en dix districts identiques à ceux institués par Maximilien
- une réunion des représentants de chaque district, un Rabbin et un chef de communauté se rendront à Francfort deux fois par an, à la foire de printemps et à la foire d’automne
- une délégation permanente de Juifs de Francfort sera prête à intervenir en cas d’urgence
- un montant de 10000 écus d’argent est immédiatement mise à disposition du comité pour ses premiers frais
Cette institution durera, au moins en partie, jusqu’en 1806, à la fin du grand Empire Romain Germanique
La profanation d’hostie
Archives de la ville d’Obernai / Marcus Lehmann
À son retour à Rosheim, Josel apprends que trois Juifs d’Obernai ont été incarcérés, pour donner suite à la confession de Dietrich de Chatenoy qui accuse les juifs de l’avoir incité pour un montant de 3000 écus à voler une hostie afin de la profaner.
À cette époque, pour ce type d’accusation, les juifs étaient mis à la torture, et après de terribles épreuves avouaient souvent, ce qui entrainait la mort ou l’expulsions de communautés entières.
Josel se rend immédiatement chez le Maire d’Obernai, celui-ci rejette ses doléances, mais étant donné son statut impérial, le Maire accepte qu’il puisse visiter les prisonniers et l’accusateur.
Josel comprends que Dietrich de Chatenoy, buveur et joueur invétéré ayant dilapidé toute sa fortune, est débiteur d’un des juifs accusés.
Après de longues négociations et ayant réussi à convaincre Dietrich de souffrances éternelles en enfer s’il persiste, il parvient à obtenir la promesse du retrait de ses accusations, mais il comprend aussi que le maire d’Obernai fera tout pour exécuter l’un des trois accusés à qui il doit mille écus.
Après maintes négociations par l’intermédiaire de Josel, entre le créancier Juif et le maire d’Obernai, une solution financière est trouvée pour le Maire ; les trois juifs sont remis en liberté, Dietrich est condamné au supplice de la roue mais Josel obtient qu’il puisse s’évader, un procès public pouvant déclencher une émeute antijuive.
La rétractation de Dietrich et la mise en liberté des juifs faussement accusés de profanation d’hostie eu un impact profond. Pour la première fois depuis des siècles le peuple chrétien commença à entrevoir qu’on avait peut-être fait du tort aux juifs et que le mensonge et la calomnie avaient trouvé des oreilles trop bien disposées à les entendre.
Expulsion évitées et lettres de recommandation
Archive de l’électorat de Mayence / Marcus Lehmann
Le 9 mars 1514, le margrave Albert de Brandebourg est élu archevêque et Électeur de Mayence ; les conditions de son élection étant le paiement de sommes dues à Rome, et l’expulsion des Juifs des pays électoraux et des régions voisines.
Les dominicains s’efforçaient d’offrir à Albert de Brandebourg une compensation de la perte qu’il subirait et Johann Tetzel fut envoyé afin de parcourir l’électorat en prêchant l’achat des indulgences dont le produit serait versé à l’électeur.
Ce furent d’ailleurs ces dispositions qui incitèrent Luther à faire afficher ses thèses devant l’église du palais de Winttenberg en 1517.
Josel ayant pris connaissance de cette nouvelle menace, rencontre à Mayence l’Électeur, et avec l’aide du poète et ami de Reuchlin, Ulrich de Hutten, réussit à le convaincre de changer d’avis, à la condition toutefois que l’empereur produise un ordre d’interdiction d’expulsion afin de couvrir l’Électeur contre ses ennemis.
Josel se rend chez l’empereur qui le tenait en grande estime, et réussit non seulement à obtenir une lettre d’interdiction d’expulsion pour l’électeur de Mayence, mais aussi une missive identique à l’attention de plusieurs princes Rhénans réunis à Francfort.
D’autre part, l’empereur préparant sa succession, il donne à Josel une lettre de recommandation à l’attention de son petit-fils Charles le Grand, futur Charles Quint, lui demandant de confirmer Josel dans sa fonction de Parnass ou Manhig
La protection du nouvel Empereur Charles Quint
Rabbi Joselman de Rosheim ; Marcus Lehmann
Josel dit Josselmann de Rosheim par Robert Weyl
Il semble que Josel ait réussi à avoir une entrevue avec Charles Quint à Madrid, peu de temps après qu’il fut couronné Empereur.
Josel, introduit à la cour par un nouveau chrétien, et prenant le risque d’une condamnation à mort car la présence de tout Juif était interdite en Espagne, montre à l’empereur la lettre de recommandation signée et cachetée par Maximilien son grand père.
Charles Quint aurait accepté à cette occasion de renouveler sa protection malgré la pression constante des dominicains de Madrid qui œuvraient à l’expulsion des juifs d’Allemagne comme ceux d’Espagne.
Charles Quint confirma la protection pour les Juifs de tout l’Empire, formalisée dans une charte confirmée dix ans plus tard le 18 mai 1530, par l’Édit d’Innsbruck.
La révolte des paysans
Rabbi Joselman de Rosheim ; Marcus Lehmann
Les querelles de l’Église, les pamphlets et les sermons des réformateurs avaient trouvé un écho favorable auprès des paysans réduits en sevrage et qui vivaient au caprice des nobles et du clergé. Le mot d’ordre des paysans était « Chations nobles, calotins et Juifs »
En Alsace, Wolf Wagner avait réuni une armée de quatorze mille hommes avec laquelle il marcha sur Bergheim et exigea que les Juifs lui soient livrés ; Josel réussit in extrémis à les sauver en proposant quatre cents écus d’or.
Les paysans d’Alsace décident de prendre d’assaut la ville de Rosheim. Les assaillants aux portes de la ville, les réformateur protestants Wolfgang Capiton et Martin Bucer essayent en vain de les dissuader de mettre leurs plans à exécution, mais Josel, après de très longues négociations réussit à les convaincre d’épargner la ville et de laisser les Juifs en paix
Par la suite, le Duc Antoine de Lorraine marchera sur les paysans avec une armée de trente mille hommes, et la révolte sera écrasée dans de terribles massacres.
La disputation
Anton Margharita from Wikipedia
De nombreuses disputations eurent lieu au Moyen Age entre des savants juifs et des clercs chrétiens, souvent des apostats juifs, comme à Paris en 1348, entre Rabbi Yehiel de Paris et Nicolas Donin, qui tourna au drame par le brulement du Talmud.
En 1530 à Augsbourg, en présence de l’empereur et de sa cour, Josel a une disputation publique avec le Juif baptisé, Antonius Margaritha, petit fils d’un savant Talmudiste réputé, et qui avait publié un pamphlet « Der gantze Jüdisch Glaub » (« Toute la croyance juive »).
Antonius ridiculise les cérémonies juives, accuse les juifs d’usure et de sentiments hostiles aux chrétiens, il plaide contre leurs espoirs messianiques. Ce livre « Toute la croyance juive » eut une grande influence sur Martin Luther dont les sentiments envers les Juifs avaient radicalement changé. Il l’utilisa dans son livre intitulé « les Juifs et leurs mensonges »
La disputation se termina par la victoire décisive de Josel, qui obtint l’expulsion de Margaritha du royaume.
Un avocat infatigable
Rabbi Joselman de Rosheim ; Marcus Lehmann
Josel dit Josselmann de Rosheil par Robert Weyl
En 1531 Josel doit se précipiter à la cour de Charles Quint dans les Flandres, afin de défendre les Juifs qui y étaient calomniés
En 1535 Josel se rend dans le Brandenburg à Ansbach pour intercéder auprès du margrave Georges en faveur des juifs de Jagendorf accusés à tort. Il parvient à les faire libérer de prison.
Deux ans plus tard, il se rend en Saxe pour convaincre l’Électeur de ne pas expulser les Juifs ; en 1539 à Francfort sur le Main, il trouve l’occasion de parler au prince dont il attire l’attention en réfutant dans une disputation publique avec le réformateur Bucer, des affirmations haineuses.
Lors de la même diète, le réformateur Mélanchton prouve l’innocence des trente-huit juifs brulés à Berlin en 1510, ce qui persuade le prince Électeur Joachim Hector de Brandebourg d’exaucer la demande de Josel, il abroge l’ordre d’expulsion.
En 1541, Josel désormais chef des Juifs des territoires Allemands, réussit à plaider devant la Diète de Ratisbonne et évite un édit dangereux qui aurait interdit les transactions financières aux Juifs.
En 1543 la Diète de Worms discute à nouveau de l’expulsion des Juifs de l’empire et Josel une fois de plus se montrera un protecteur infatigable de ses coreligionnaires.
Le 15 avril 1544, Charles Quint, sur les instances de Josel, accorde aux Juifs du Saint Empire le « grand privilège ». C’était la chartre la plus libérale et la plus généreuse jamais octroyée aux Juifs, leur accordant la sécurité dans leurs déplacements et leurs travaux. Aucun signe distinctif en dehors de leur résidence ne devait être imposé, ils ne devaient ni être arrêtés, ni torturés, ni dépouillés, ni tués ; l’instruction de procès devaient se faire en équité et les jugements soumis à l’empereur, leur seigneur suprême et juge ; du fait de leur exclusion de la plupart des activités professionnelles, le prêt d’argent leur était permis.
Josel de Rosheim au secours de l’Empereur Charles Quint
Rabbi Joselman de Rosheim ; Marcus Lehmann
Lettre de protection des archives du grand-duché de Bade.
En 1544 l’empereur convoque Josel et lui demande de financer la guerre contre la France, François premier étant allié aux Turcs. Josel se rend à Francfort sur le Main, lève un impôt de ¾ pour cent sur les communautés Juives, et de retour à Spire verse l’argent à la caisse impériale.
En 1546 Josel est appelé à intervenir au nom de tous les Juifs allemands durant la guerre contre la Ligue de Smalkade.
Dès le début de la guerre, des juifs sont assassinés en Bavière. Josel se rend à Ingolstadt ou l’armée impériale se trouve alors, il supplie le chancelier Granvella, l’influent conseiller de l’empereur d’intercéder, et Josel obtient un ordre impérial pour l’armée et un mandat pour la population chrétienne en faveur des Juifs, afin qu’ils ne soient pas maltraités pendant la guerre.
Comme preuve de gratitude, Josel obtient de la communauté juive qu’elle fournisse du ravitaillement à l’armée partout où celle-ci passera ; il ordonne aussi aux communautés Juives de prier pour l’empereur.
Dans les dernières années de sa vie, Josel va de nouveau rendre service à l’empereur. En 1552, il envoie à Charles Quint à Innsbruck par messager spécial un avertissement que l’électeur Maurice de Saxe cherche à envahir le Tyrol, et l’empereur put au dernier moment s’échapper.
Rabbi Josel, le théologien
Yosif Ometz, de Joseph Hahn, Francfort-sur-le-Main, 1723.
Bodleian Library, Oxford(Neubauer, « Cat. Bodl. Hebr. MSS. » No. 2240
Revue des études juives, xvi. 84
Rabbi Josel descend d’une lignée de rabbins célèbres comme Rachi de Troyes, le plus grand commentateur de la Bible et du Talmud du Moyen Age.
Josel, malgré son activité incessante d’avocat des Juifs, et son métier de préteur, a toujours eu à cœur d’étudier et d’approfondir la loi Juive, le Talmud et la Kabbale, section ésotérique du Judaïsme.
Ses connaissances et sa rhétorique lui permettront de briller dans maintes disputations auxquelles il dut se soumettre.
Il fut l’un des maîtres Juifs qui contra le Juif messianique Salomon Molkho, ancien marrane devenu érudit, ayant prophétisé l’inondation de Rome et un tremblement de terre. Salomon Molkho fut reçu par Charles Quint mais fut condamné pour hérésie à la mort par le feu.
Josel a écrit plusieurs œuvres religieuses et éthiques, qui en partie existent toujours. Ses livres les plus importants sont :
- Derek ha-Qodesh, écrit en 1531 au Brabant, contenant les règles pour une vie pieuse, spécialement dans les cas où les Juifs doivent subir le martyre.
- Sefer ha-Miqnah, terminé en 1546 : la première partie contient les mots d’admonestation contre les traîtres parmi Israël ; la seconde partie est kabbalistique.
Les mémoires de Josel, qui contiennent des rapports de certains des évènements importants de sa vie jusqu’en 1547, principalement ceux concernant ses activités publiques. GL♦
Gerald Lejzerowicz, mabatim.info