Source : publication de l’INSS, Institut d’études stratégiques de l’université de Tel-Aviv du 14 janvier 2019 : hébreu ; anglais
Le mardi 15 janvier 2019, le lieutenant-général Aviv Kochavi, chef d’état-major des Forces de défense israéliennes, a pris ses fonctions. Du point de vue de la sécurité, il s’agit d’une période de grande instabilité. L’environnement stratégique et opérationnel dans lequel évoluera l’armée d’Israël est toujours caractérisé par une grande incertitude. Les défis, détaillés dans cet article reflètent le caractère unique des mois à venir ainsi que la complexité du rôle du chef d’état-major.
Le rôle du chef d’état major
Selon la loi, le chef d’état-major est l’échelon suprême de commandement de l’armée. Il est soumis à l’autorité du gouvernement et subordonné au ministre de la Défense. Cependant, cette définition très générale, ne donne pas la mesure de l’énorme complexité de la fonction. Le chef d’état-major israélien est un personnage unique de l’élite nationale israélienne. Il est possible qu’il n’y ait pas de fonction similaire correspondante dans d’autres pays. En Israël, le chef d’état major doit avoir une vision stratégique large, régionale et mondiale. Il doit être capable d’analyse opérationnelle de différents théâtres d’éventuels conflits.
Durant son mandat, il doit s’assurer du haut niveau de la préparation de Tsahal et de son adaptation aux défis du futur. Tout cela en maintenant la confiance du public dans les forces de défenses d’Israël.
De plus, la proximité de l’élection anticipée israélienne, rajoutera à la complexité naturelle de la fonction un aspect psychologique, à savoir rassurer les populations civiles sur les questions de sécurité car la réalité politique d’une période électorale risque de saper la légitimité de l’échelon politique.
Il incombera, alors, au chef d’état major, de réaliser une analyse objective et professionnelle de la situation sécuritaire afin d’éclairer les décisions des politiques, en matière de politique de défense du pays.
Les défis à venir
Faire face aux menaces nucléaire et conventionnelle de l’Iran.
Ces dernières années, Israël a considéré que l’Iran constituait la menace la plus significative pour sa sécurité. Jusqu’à l’année dernière, Israël s’était abstenu d’agir directement contre l’Iran, tout en menant des actions secrètes. Par ailleurs, il avait préparé une option offensive contre le programme nucléaire, qui après l’accord nucléaire de juillet 2015, avait été mis en veilleuse.
Le retrait des États-Unis de cet accord, en mai 2018, a entraîné une possibilité de modification de la politique de l’Iran en ce qui concerne son programme nucléaire. Par conséquent, cette nouvelle donne stratégique nécessite un retour à une discussion de principe quant à l’option militaire et sur les modalités de sa mise en œuvre.
Le nouveau chef d’état-major rentre en fonction alors qu’Israël et l’Iran rentrent dans une confrontation à l’aide des « proxis » iraniens (Hezbollah, milices chi’ites…) et pour la première fois, de cet affrontement, résultent des pertes iraniennes directes. La nouveauté de ce conflit consiste en l’asymétrie des modalités d’action. En effet, l’Iran peut atteindre Israël depuis la Syrie, sans pour autant, mettre en danger son territoire.
Israël se trouve stratégiquement désavantagé, car sa réponse proportionnée (contre le territoire iranien) pourrait entraîner une conflagration régionale, voire mondiale. L’Iran a construit une importante capacité balistique, lui permettant de frapper Israël simultanément de Syrie et/ou du Liban, ainsi que depuis le territoire souverain iranien. Ce conflit d’un nouveau type, nécessite de la part d’Israël, de définir une stratégie d’action claire avec de nouvelles lignes rouges.
Continuité d’offensive sur le front nord – nouveau concept « la guerre entre les guerres »
Depuis 2013, la tactique d’Israël sur le front nord a donné de bons résultats, à savoir : l’expansion iranienne en Syrie, a été grandement ralentie, et les fournitures d’armes sophistiquées au Hezbollah, grâce aux actions israéliennes rarement revendiquées, ont été limitées de façon significative. Toutefois, ce mode d’action, « la guerre entre les guerres » a atteint ses limites, une sorte de « plafond de verre », d’efficacité. Pour trouver la manière de briser ce plafond, les politiques et les militaires israéliens, doivent mener un débat fondamental sur le périmètre global de l’effort visant à empêcher (ou à réduire) l’expansion ennemie. Le cas échéant, il serait peut-être nécessaire de déplacer le centre de gravité de l’effort militaire de la Syrie vers le Liban, ce qui indiquerait clairement, que la politique israélienne de réaction aux attaques depuis le Liban, changerait radicalement de celle du passé. Cela accentuerait le défi auquel Israël est confronté et pourrait mener à un affrontement entre Israël, le Hezbollah et le Liban.
Préparation de la « Première guerre du Nord » – une confrontation sur plusieurs fronts
Depuis la seconde guerre du Liban (2006), il existe une dissuasion mutuelle entre Israël et le Hezbollah ou du moins, un accord non écrit de « non affrontement à grande échelle ». Cependant, l’expérience montre que même dans une telle situation, pourrait survenir une détérioration pouvant mener à la troisième guerre du Liban, qui sera plus destructrice que celles qui l’ont précédée.
Les résultats de la guerre civile en Syrie ont montré qu’une telle confrontation pouvait également se produire dans des circonstances complètement différentes, de celles ayant conduit aux affrontements régionaux des dernières décennies. Le terme « Première guerre du Nord » a été forgé pour décrire un scénario d’un conflit avec le Liban, qui pourrait s’étendre à la Syrie et même à l’Iran et à l’Irak, et dans un scénario extrême à l’arène palestinienne.
En plus d’un conflit, qui obligerait Tsahal à une gestion de ressources sur plusieurs fronts, il n’existe aucun mécanisme familier d’achèvement d’un conflit aussi complexe. Cette nouvelle configuration stratégique nécessite donc une approche différente de mise en œuvre de la force militaire.
La construction de moyens militaires capables de manoeuvres décisives sur le terrain afin d’amener la victoire.
La stratégie de Tsahal (2018) répond à de nouvelles exigences sécuritaires en créant le concept de guerre moderne, basé sur des frappes multidimensionnelles, combinant simultanément des tirs précis contre des milliers d’objectifs planifiés et occasionnels. Ces frappes seront appuyées par des manœuvres rapides au sol, ciblées et meurtrières. Cette stratégie permettra une pénétration du territoire ennemi afin d’atteindre des cibles d’une valeur stratégique indéniable.
De telles théories ont déjà été énoncées par le passé. Mais dans la pratique, lors des affrontements récents, Israël a préféré utiliser la puissance de l’armée de l’air et de l’artillerie, en se montrant hésitant et prudent dans l’emploi des forces terrestres. Le chef d’état-major doit donc s’assurer que les forces terrestres ont effectivement la capacité de manœuvres à grande échelle, adaptées à des ennemis tels que le Hezbollah et le Hamas. Dans le cas de conflits prolongés, l’armée devra être apte à faire face à des contraintes sociales et politiques croissantes, inhérentes au maintien prolongé dans le service actif, de troupes régulières et des réservistes.
Affronter le Hamas à Gaza
À l’instar d’autres organisations ou pays de la région, le Hamas n’est pas intéressé par une confrontation frontale avec Israël. Cependant, plus de quatre ans après l’opération « Pilier de Défense », la dissuasion israélienne s’affaiblit. Le Hamas, par exemple, n’hésite pas désormais à utiliser ses moyens balistiques, comme on l’a vu du 12 au 13 novembre 2018, au cours d’une attaque, où plus de 500 roquettes ont été lancées sur le territoire israélien.
A Gaza, Israël a du mal à déployer une stratégie cohérente du fait d’un mélange inextricable de problématiques civiles et militaires. Gaza est un « brûlot dynamique », porteur d’un potentiel d’escalade, pouvant déboucher sur une large confrontation. A cause de cette spécificité, Israël devra disposer à Gaza, d’un plan opérationnel multidisciplinaire, qui devrait opérer une dissuasion face au Hamas et surtout dissuader sa branche militaire d’un jusqu’au-boutisme mystique.
Prévenir la détérioration en Judée-Samarie
La situation actuelle en Judée-Samarie est relativement stable du point de vue de la sécurité et justifie donc la poursuite de l’activité militaire en l’état, tout en maintenant le tissu de la vie civile dans cette région. Cependant, en l’absence de décision politique concernant la région, l’armée doit se préparer à la possibilité d’un choc et d’une défaillance de la sécurité, du fait de développements potentiels, dont le calendrier et la dynamique seront difficiles à évaluer.
L’accent est mis sur l’abandon prévu de la scène politique par Abou Mazen, l’abandon, qui pourrait conduire à des luttes de pouvoir (au sein du Fatah ou entre le Fatah et le Hamas) et même à l’effondrement sécuritaire dans la région, y compris du système de coordination entre les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne et / ou un conflit violent du public palestinien contre Israël ou l’Autorité palestinienne, elle-même.
Maintien de la confiance du public dans l’armée / Gestion des attentes du public
Les enquêtes d’opinion publique de l’Institut de recherche sur la sécurité nationale prouvent que le public israélien a une grande confiance en son l’armée. Une armée d’un haut niveau d’entraînement et adaptée aux contraintes opérationnelles de la région.
La confiance du public dans Tsahal est liée à sa réputation d’emporter des victoires claires et sans équivoque, la confiance qui a survécu, malgré un bilan mitigé et qui influence grandement le jugement des Israéliens sur les guerres et leurs conséquences.
Toutefois, l’impression de l’indécision des politiques face au Hamas, rejaillit négativement sur l’armée, créant une frustration accentuée par l’écart évident entre les attentes de la population et les résultats réels.
Les caractéristiques des confrontations futures peuvent aggraver cette frustration. La résilience des israéliens leur fait accepter des pertes parmi les soldats. Cependant, il est douteux que le public d’aujourd’hui dispose d’un mental suffisamment fort pour accepter la réalité des destructions massives dans les villes. Dans ce contexte, il semble que la chute d’un grand nombre de roquettes chargées de centaines de kilos d’explosifs, causera également des ravages au sentiment de sécurité du public.
Les relations du chef d’état major avec les politiques
Eliot Cohen écrivait dans son livre « High Command » (2003), que « les militaires et les hommes d’état, ont souvent des relations tendues et même de « coopération contradictoire » ». L’expérience israélienne, apparemment, confirme cette conclusion. Plusieurs chefs d’état-major se sont confrontés à l’échelon politique. De Yigael Yadin avec Ben-Gourion, en passant de Gabi Ashkenazi avec Ehud Barak et de Gadi Eizenkot avec Avigdor Lieberman.
La nécessité de réglementer et de clarifier ces relations à potentiel conflictuel, constitue un défi important pour le chef d’état-major. Il est donc primordial pour lui d’anticiper la nature des relations avec le « cabinet de sécurité » et avec le premier ministre. Et même avec chacune des composantes de l’échelon politique. Les liaisons de subordination entre le premier ministre, le cabinet de sécurité restreint puis entre le ministre de la défense et le chef d’état-major, ne sont pas définies par la loi fondamentale et demeurent un savant mélange entre les egos et les nécessités sécuritaires du pays.
Les relations du chef d’état major avec les commandants des régions : nord, centre et sud.
L’expérience passée, de la campagne du Sinaï, de la guerre du Kippour, de la Première et Deuxième guerre du Liban, fait ressortir des écarts conceptuels entre le chef d’état-major et les commandants régionaux, tant dans le processus de planification, que dans la conduite des combats. Parfois, ces différences d’appréciation du champ de bataille entraînent des confrontations, ce qui nuit à la capacité de gérer efficacement la tactique sur le terrain.
La récurrence de ces confrontations montre qu’il ne s’agit pas simplement de conflits de personnes, mais plutôt d’un problème structurel, inhérent à l’interface entre le chef d’état-major et les commandants des régions. Le chef d’état-major doit trouver le moyen de faire taire les polémiques, tant en temps de paix qu’en temps de guerre.
Le défi budgétaire
La tâche principale du nouveau chef d’état-major sera le renforcement des moyens opérationnels de l’armée, dans le cadre du budget pluriannuel, approuvé par le gouvernement. La mise en œuvre pertinente du futur programme de renforcement des moyens opérationnels, dépend de l’équilibre du budget. Il semble acquis, que la définition du budget de la défense, suive le pourcentage du PIB. C’est le seul moyen qui fournira une base de calcul rationnelle, et qui évitera d’interminables discutions au parlement israélien.
Conclusion
L’épreuve principale d’un chef d’état-major est une guerre ou une opération militaire majeure. L’expérience historique montre que la possibilité d’une guerre ou d’une opération militaire à grande échelle durant le mandat d’un chef d’état-major est très probable. Depuis l’époque du chef d’état-major Yitzhak Rabin (guerre des Six jours) à aujourd’hui, des guerres ou des opérations militaires importantes avaient eu lieu pendant le mandat de presque tous les chefs d’état-major.
Concernant la possibilité d’un conflit majeur, la période du chef d’état-major sortant, le lieutenant général Gadi Eizenkot, était étonnement atypique. Ce fut une période d’activité opérationnelle très intensive, mais Israël a réussi durant cette période, à éviter une opération majeure, considérée comme contraire à ses intérêts. La dissuasion mutuelle entre Israël et le Hezbollah, consécutive à la deuxième guerre du Liban, et la même situation entre Israël et le Hamas, intervenue après l’opération « Pilier de défense » à Gaza, a contribué à stabiliser les deux fronts, de façon à ne pas arriver à une confrontation généralisée, malgré des incidents sporadiques.
Le 22ème chef d’état-major israélien rentre en fonction dans un moment où l’instabilité de la région augmente indéniablement. Dans la réalité israélienne d’aujourd’hui, le rôle du chef d’état-major est plus que jamais central dans la préparation de l’armée, face aux des défis sécuritaires apparus, au Moyen-Orient, dans la dernière décennie. EG♦
Traduit et adapté pour mabatim.info
par Edouard Gris
30 janvier 2019
Le défi principal de notre nouveau chef d’état major est toujours le mémé, intoxiqué comme toujours par les partis gauchistes collabo palestiniens. Le défi en question est le suivant : « comment faire semblant de protéger notre population d’Israël , en leur faisant croire qu’on les protège vraiment, tout en continuant a donner le c.. de tous les Juifs d’Israël aux palestiniens ? C’est ça le défi cornélien auquel Israël doit faire face….
Car si ce choix n’était pas posé, la défense d’Israël devient fort simple : tu fais des attentats chez moi en Israël, tu envoies tes obus sur mes villes, tu creuses des souterrains de la mort dans le but de me massacrer en Israël et je bombarde IMMEDIATEMENT, SANS FAIRE DE BLA BLA PREALABLES SUR DES ANNEES, en réplique des villes entières chez ma pourriture d’ennemi dans le but d’en massacrer un maximum ….. Et si chez moi on s’octroie le droit de massacrer des civils juifs innocents, j’accorde le même droit démocratique aux innocents de mon ennemi de crever pareillement »…. Et vu que l’arsenal d’Israël fait 6 fois plus que celui du Liban (avec le Hezbollah) de la Syrie, de la Jordanie, de l’Egypte et des palestiniens réunis, je suis sur que mes ennemis crèveront bien avant qu’ils ne réalisent leur projet de m’exterminer chez moi !!!
Il n’y a plus aucun défi si j’applique la politique de : « tu tires pour me massacrer au maximum , moi aussi j’y tire sur ta gueule pour aussi en massacrer le maximum EN ME FOUTANT DES PRESSIONS INTERNATIONALES, …et si je me débrouille mieux que toi pour faire 100 000 victimes alors que toi tu n’en fait que 2 chez moi ça m’est égal, tu n’avais qu’a pas commencer ni a tirer ni a faire des attentats sur mon sol…. »
Donc ou commence le défi en question ???
Vu qu’il faut épargner notre ennemi pour détruire du matériel toujours reconstituable en encore plus mortel alors que les ennemis tirent pour nous massacrer du bébé juif de moins 2 mois (soit encore dans le ventre de sa mère au 7eme mois de grossesse) jusqu’au vieilles juives de 85 ans poignardées dans le dos …, il est évident que c’est un véritable défi de faire croire a la population juive d’Israël qu’on la protège alors que l’on va même jusqu’à offrir notre eau, notre électricité, notre gaz, notre ciment, nos soins en hôpitaux israéliens a ceux qui nous assassinent chaque jour a commencer par les palestiniens…..
Faire semblant de défendre son pays en défendant en fait son ennemi ça c’est effectivement un colossal défi surtout si je dois faire gober, en les prenant pour des abrutis, les Juifs de mon pays, que je leur laisse prendre des coups sur la gueule SANS ENRHUMER CEUX QUI NOUS TIRENT DESSUS, pour le bien d’Israël …… Et encore plus alors que tout le monde en Israël sait que j’ai très largement le matériel militaire requis que j’ai l’intention de laisser rouiller dans mes entrepôts !!!
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Levray-Dufault ? Pourquoi pas Dupond-Dupont pendant que vous y êtes ?
L’article ci-dessus, comme il est signalé en tête, est une traduction d’une publication de l’INSS, Institut national d’études stratégiques de l’université de Tel-Aviv du 14 janvier 2019 (initialement parue en Hébreu et en Anglais).
Ce think-tank est prestigieux et ses publications attentivement scrutées par tout ce qui compte dans ce domaine AU MONDE. Vu qu’il est peuplé d’experts, civils et militaires, israéliens ou non, dont des anciens généraux, technicien de l’armement et diplomates.
Et vous, que savez-vous de ce sujet ? A vous lire, fond et forme, ZERO.
Sachant que la population israélienne ne se laisse pas conter et l’INSS sait bien à qui il s’adresse. Majoritairement composée de militaires d’actif, militaires de réserve et futurs militaires et de leurs familles, elle sait évaluer les moyens, les risques et les méthodes et donc ce genre de documents et n’a nul besoin des conseils simplistes et primitifs d’un hystérique Dupont La Joie.
Rappelons que lors du dernier conflit important à Gaza (été 2014) les pertes israéliennes étaient de 70 morts ; presque tous des militaires tués lors de l’incursion terrestre ; avec peu d’effet sur le fonctionnement normal du pays qui n’a même pas connu de baisse d’activité économique cette année.
Les pertes en face étaient de 2200 morts, des destructions massives et une détérioration considérable de tout, dont les infrastructures…
Contrairement à ce que vous croyez, Israël fait peur et pour cause ; et peut se permettre d’agir intelligemment.
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