Parfum de flammes

odeur stink parfum.jpgUne drôle d’odeur âcre planait ces jours-ci dans nos banlieues, nos villes et même nos campagnes.

Voitures brûlées ?

Charniers en décomposition ?

Catastrophe industrielle ?

On avait beau retourner la terre, inspecter chaque canalisation, arpenter chaque cité de banlieue, on n’y trouvait que le calme habituel d’un samedi ensoleillé et froid de février.

Pourtant, l’odeur était entêtante et devint rapidement insupportable.

Rien de plus agaçant qu’un effluve nauséabond dont on ne peut identifier l’origine.

Les braves gens en vinrent à se dévisager avec soupçon.

Certains se cachaient pour se renifler eux-mêmes.

Les gardiennes d’immeubles étaient débordées d’appels afin que l’on vérifie les gaines d’ordures.

Les pompiers étaient sur le pied de guerre et de nombreuses voix s’élevèrent pour fustiger leur inefficacité.

Le gouvernement, lui-même, mobilisa en urgence un comité interministériel de crise pour répondre au fléau olfactif qui menaçait notre beau pays.

Les agences de voyages étrangères croulèrent sous les demandes d’annulation de voyages en France.

La balance commerciale était désormais menacée et le CAC 40 ouvrit la séance boursière avec une chute de 12,5% !

La réponse, finalement, aurait pu venir d’un vieil Allemand, quasi centenaire, de passage à Paris, et qui avait déclaré :

– J’étais jeune, un enfant même. Mais je ne pourrai jamais oublier cette odeur. C’était le 11 mai 1933, à Berlin. Le premier autodafé nazi. Il m’est impossible de ne pas reconnaître la même odeur aujourd’hui.

 Mais enfin, aucun livre n’est brûlé sur la place publique de nos jours, lui avait rétorqué le journaliste.

– Peut-être, mais cherchez quand même dans cette voie. L’autodafé exhale sa puanteur autrement que par la combustion matérielle de livres. On peut brûler la culture et la pensée par bien d’autres moyens de nos jours. Je suis formel. Impossible pour moi de me tromper. Et vous avez tout intérêt à trouver. Notre tragédie, à nous Allemands, a commencé avec cette odeur.

Le vieil homme repartit chez lui sous les sarcasmes et les quolibets.

La pestilence était toujours là, palpable et incessante.

Il y avait bien ces slogans d’un autre âge, scandés ci et là par des décérébrés gonflés de haine, l’invective d’un philosophe dans la rue, à la limite de l’agression physique. Ce qu’on lui reprochait ? De penser, de réfléchir, mais surtout d’être juif.

Comme certains, en d’autres temps, avaient sorti leur revolver en entendant le mot « culture », d’autres dégainaient leurs crachats à l’évocation de « pensée complexe ».

Sans doute la cause de cette pollution des esprits est-elle sociale. Les Français n’ont jamais été antisémites, racistes ni homophobes. Ils sont juste à bout. C’est la conclusion que semblent avoir privilégié les membres de la France Insoumise.

L’ Obs est d’accord.

Le Monde aussi.

Le Monde Diplo, tu penses.

Livre JPCQuant aux parfumeurs, je te dis pas… JPC♦

Jean-Pierre Chemla, mabatim.info

2 commentaires

  1. Les textes de Jen-Pierre Chemla devraient être promulgués par la Sécurité Sociale dans la rubrique « vaccins » (contre la connerie, pandémie française qu’il faudrait se décider à traiter)
    Ces textes rendent l’odorat aux anosmiques, rendent optimistes des ashkénazes et, qui sait, provoqueront peut-être une étincelle de raison chez ceux dont le mode de raisonnement est la résonance et dont la réflexion tient du réflexe !

    J’aime

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