Mignonne, allons voir si la rose…
Les dames patronnesses du temps jadis tricotaient des mitaines pour « leurs » pauvres, reproduisant ainsi le paternalisme de l’époque. C’est une des choses qui leur permettaient de supporter celui dont elles étaient victimes sans s’insurger contre lui.
Afin que les bénéficiaires ne perdent pas conscience de leur infériorité vis-à-vis de leurs bienfaitrices, les mitaines étaient de couleur triste et terne : hiérarchie des classes sociales oblige ! Et suivant la même logique, les robes que leurs seigneurs et maîtres leur offraient étaient, elles, le reflet exubérant de la richesse de ceux-ci. D’ailleurs, qu’étaient ces femmes, épouses et maîtresses, si ce n’est les signes extérieurs de richesse de leurs propriétaires ?
Mais qu’en termes délicats ces choses-là étaient dites :
« Ô blanche fiancée !
Ô jeune vierge en fleur !
Amante délaissée,
Que flétrit la douleur ![1] »
Ça vous a une autre allure que « Ces répugnants chiens profanes célèbrent la liberté des femmes d’agir comme des putains », que le sociologue et youtubeur qatari Abd Al-Aziz Al-Khazraj Al-Ansari a déclaré sur sa chaîne, Al-Mojtama, le 8 mars 2019, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes (Memri).
Les temps changent, le monde aussi, mais pas Le Monde
Le Monde ne parle jamais d’Abd Al-Aziz Al-Khazraj Al-Ansari. Il ne trouve pas non plus utile de porter à la connaissance de ses lecteur.trice.s les conseils diffusés publiquement par le cheikh new-yorkais Mufti Muhammad Ibn Muneer, qui voit, par exemple, dans la polygamie « une forme de saine concurrence entre femmes, qui les oblige à la jouer serré. » Le même estime « qu’un homme qui demande à sa première épouse la permission d’en prendre une seconde est faible (Memri). »
Non, Le Monde n’a aucune raison d’en rendre compte : cela concerne les newyorkaises, pas les parisiennes, et de surcroît, le 11 mars 2019, quand Mufti Muhammad Ibn Muneer a fait cette déclaration, cela ne concernait que les musulmanes américaines.
Cela pourrait changer, mais pour que les Parisiennes l’apprennent, il faudrait que le quotidien vespéral leur fasse connaître le prêche que l’imam palestinien Abou Taqi Al-Din Al-Dari a donné, le 12 mars 2019, à la mosquée Al-Aqsa et qui est transmis à nos chères têtes brunes par Internet :
« La France deviendra un pays islamique grâce au Jihad, car les musulmans doivent avoir un pays qui transmette les directives et le message de l’islam à l’Occident. … La nation islamique est capable de retourner à son ancien moi et de répandre l’islam. … Le monde entier sera soumis à l’islam par la conversion, par le paiement de la jizya (l’impôt de soumission à l’islam NDLR) ou il sera combattu pour le bien d’Allah (Memri). »
Certes cela concerne les Français de tous sexes et de toutes religions, mais c’est prévu pour plus tard. Or Le Monde parle de l’actualité, pas du futur !
Les temps changent, mais pas les mécanismes de domination
Le Monde se concentre sur ce qui est vraiment important. Justement, enfourchant le dada de la défense de nouvelles espèces en voie de disparition, des « pipoles » se sont portées au secours du clitoris.
Leur appel a, évidemment, été publié dans le quotidien de référence, ravi de dénoncer « l’analphabétisme sexuel » qui sévit dans les écoles de France, dans un contexte de misère intellectuelle, sociale et psychologique où « un quart des filles de 15 ans ne savent pas qu’elles possèdent un clitoris, et 83 % d’entre elles ignorent sa fonction érogène (Le Monde). »
Si l’on comprend bien, toute gamine de 15 ans qui ne serait pas déjà incollable sur les 120 positions du Kamasutra verrait son avenir irrémédiablement compromis et serait condamnée à ignorer l’orgasme jusqu’à son lit… de mort.
Le combat contre l’inégalité entre hommes et femmes devrait passer par une lutte vigoureuse et sans compromis contre les idéologies mortifères : celles qui mettent en place une hiérarchie prétendument divine, dans laquelle la femme est, statutairement, une inférieure dépendante de son seigneur et maître. Une fois que les femmes vivant dans cet environnement religieux, que ce soit au Moyen-Orient ou dans nos banlieues, bénéficieront réellement de l’égalité devant la loi que celle-ci est censée leur garantir, il sera temps de partir en croisade contre l’insupportable injustice qui fait que les petites filles savent dessiner une quéquette, mais pas un clitoris.
Dis-moi pour quoi tu pétitionnes…
Cette pétition révèle l’ahurissant nombrilisme des Marie-Antoinette du troisième millénaire : « Un milliard de femmes dans le monde n’ont pas le droit de sortir de chez elles sans l’autorisation de leur tuteur ? Qu’elles restent enfermées à dessiner des clitoris ! »
En réalité, ce qui est fondamental à leurs yeux, « c’est de faire sortir le clitoris de l’ombre, une condition sine qua non d’égalité de traitement des deux sexes dans l’enseignement et, au-delà des aspects pratiques, cela a aussi des répercussions symboliques. Penser que le vagin est l’homologue du pénis, et non le clitoris, c’est se tromper au point de croire que les femmes sont dépourvues d’un organe de plaisir (Terrafemina). »
Est-ce une volonté de ne pas décrocher de la convergence des luttes qui fait d’une religion le paradigme de toutes les discriminations et lui pardonne les atteintes mortelles contre les femmes ? Si c’est le cas, cela conduit les « féministes » à se soucier de l’absence du clitoris dans les livres de classe pour ne pas avoir à critiquer l’excision et l’infibulation physiques subies par un nombre considérable de femmes de la Oumma[2].
Si l’imam newyorkais Mufti Muhammad Ibn Muneer ou le Palestinien Abou Taqi Al-Din Al-Dari lisaient Le Monde, ils estimeraient sans aucun doute que ces chiennes méritent une bonne branlée pour leur ouvrir les yeux et les faire atterrir sur la planète Islam… CA♦
Cécile Attal, mabatim.info
[1] Gérard de Nerval, Les Chimère et les Cydalises.
[2] La communauté des musulmans, l’ensemble des musulmans du monde. (Cette notion marque le dépassement des appartenances tribales et ethniques, puis nationales, au profit de l’appartenance religieuse.) Larousse.
L’homme et la femme sont égaux par la compatibilité de leurs différences indissociables à la reproduction.
( l’un sème l’autre engendre)
Sans le jardin de fécondité l’homme ne serait plus ou pas !
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