Coronavirus : « BDS bientôt en campagne contre un vaccin israélien ? »

Coronavirus.jpgLe coronavirus fait plus de victimes que l’antisémitisme

Le 29 février 2020, les Israéliens ont annoncé avoir découvert un vaccin contre le coronavirus (Jerusalem Post), qui devrait être disponible dans un délai de quelques semaines. Un espoir inattendu, après les nouvelles alarmantes d’une pandémie qui se répand de façon exponentielle dans le village mondial.

Depuis quatre ans, une équipe de scientifiques de l’Institut vétérinaire Migal, en Galilée, met au point un vaccin contre le virus de la bronchite infectieuse (IBV), qui provoque une maladie bronchique affectant la volaille. L’efficacité du vaccin a été confirmée lors des essais précliniques.

Quel rapport avec le coronavirus ? L’originalité de la recherche, qui a induit le transfert de technologie pour soigner une maladie affectant les humains, est difficilement compréhensible pour des non spécialistes. Les scientifiquement analphabètes (dont fait partie l’auteur de ces lignes) comprennent cependant que la recherche a ciblé un nouveau vecteur d’expression protéique qui, lorsqu’on le met en présence du virus, libère l’antigène viral dans les tissus muqueux en provoquant, dans le corps, la formation d’anticorps contre le virus.

Boycotter le vaccin, pas le virus !

Près de trois mille décès en Chine, quatre en France, un nombre inconnu en Iran… La panique est-elle disproportionnée, comme le sont systématiquement les réponses israéliennes aux attentats qui visent leurs civils ? De la même façon que l’armée israélienne a assassiné le général en chef du terrorisme iranien, pour la protection de ses 9 millions de citoyens, les scientifiques de l’État juif vont-ils éradiquer une espèce entière de virus pour protéger quelques milliers d’humains, qui ne sont même pas tous véganes, si ça se trouve ?

La dernière occasion pour la morale de nous faire sortir par le haut de l’opprobre du César décerné à Polanski réside dans l’espoir que les défenseurs de l’indigénisme et les coronavirusophiles se rejoindront dans l’intersectionnalité des luttes pour interdire la propagation du vaccin juif !

Ce n’est pas gagné. Certes, BDS a réussi à mettre au chômage la plupart des salariés cisjordaniens qui n’étaient pas fonctionnaires, grâce au décret européen interdisant le commerce avec les entreprises israéliennes qui les font travailler.

Mais le vaccin étant conçu et fabriqué à l’intérieur de la Ligne verte, comment en interdire l’accès aux égoïstes qui privilégient leur santé plutôt que la vertueuse propagation de l’antisémitisme ?

Encore un traitement qui favorise Israël

Pour mémoire, le Haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU a enfin publié la liste des entreprises juives à boycotter, au motif qu’elles ont peu ou prou un rapport avec le maintien des « colonies » juives en Cisjordanie (Mondoweiss).

Ceux qui veulent savoir si cela concerne également les villages arabes dans Israël intramuros font un dangereux amalgame : il ne peut y avoir de paix entre Israël et ses voisins que si les voisins en question sont assurés de 100% de pureté raciale chez eux. Les Israéliens, eux, n’ont pas besoin d’agir de façon discriminatoire, puisqu’ils sont ontologiquement racistes. Leurs 75% de citoyens juifs peuvent donc continuer à être blancs, noirs, rouges, jaunes et marrons et leurs 21% de citoyens arabes à pratiquer la religion de leur choix, c’est toujours le multi-ethnique et multiculturel Israël qui sera accusé de racisme, pendant que les louanges du racisme palestinien seront chantées au plus haut niveau des chancelleries.

En effet, en décembre 2019, les chiffres de l’INSEE israélien donnaient une population de 9.138.400 habitants, dont 74,24% juifs de toutes origines (environ 6 697 000 personnes), 20,95% arabes de toute religion autre que juive (environ 1 890 000 personnes), et 4,81% (environ 434.000 individus) rassemblés dans la catégorie des « divers autres », incluent les descendants de Juifs qui ne sont pas considérés comme juifs par la loi religieuse et les personnes d’ascendance non juive membres de la famille d’immigrants juifs, les chrétiens non arabes, les musulmans non arabes et tous les autres résidents qui n’ont pas de classification ethnique ou religieuse (Wikipedia).

Inutile de demander si les mêmes listes ont été établies pour tous les autres pays qui en occupent d’autres : la Chine, la Turquie, le Maroc, etc. ou pour ceux qui assassinent leurs propres populations, comme la Syrie, la Turquie, la Corée du nord, la Chine, etc. : la réponse est négative. L’ONU ne peut pas s’occuper de tout le monde à la fois et elle procède donc par ordre d’importance.

On a réussi à démontrer le théorème de Fermat, mais pas à déterminer quel critère prévaut au choix d’Israël en priorité, dès qu’il s’agit d’une condamnation à l’ONU…

L’ONU a sélectionné dix catégories de boycottables 

La liste de l’ONU répertorie 112 entreprises (94 israéliennes et 18 multinationales) qui ont des liens avec des colonies considérées illégales par l’ONU (mais pas par la loi internationale qui est encore en vigueur, c’est-à-dire les accords d’Oslo). Ces entreprises sont sur la liste noire parce qu’elles sont impliquées dans une ou plusieurs des 10 activités sélectionnées par le HCDH.

La première est la fourniture d’équipements et de matériaux facilitant la construction et l’expansion des colonies et du mur, et des infrastructures associées. Bien entendu, les matériaux qui facilitent la construction de maisons destinées à des non-Juifs n’est pas concernée. On se demande simplement ce qui différencie les méchantes constructions juives des gentilles constructions palestiniennes.

La seconde concerne la fourniture d’équipements de surveillance et d’identification pour les colonies, le mur et les points de contrôle directement liés aux colonies. Comment innocentera-t-on les caméras de sécurité des magasins non juifs et les digicodes qui donnent accès à des bâtiments islamiquement corrects ou susceptibles de présenter un certificat de baptême ?

Le troisième, la fourniture d’équipements pour la démolition de logements et de biens, la destruction de fermes agricoles, de serres, d’oliveraies et de cultures pose lui aussi la question de l’évaluation de la dangerosité des faucilles et des marteaux en fonction de la religion du propriétaires des arbres qui seront taillés avec, mais ne doutons pas que l’ONU, dans son immense sagesse, a déjà prévu des processus ad ’hoc d’aryanisation.

Plutôt le chômage que des emplois juifs !

On passe sur la plupart des autres activités qui sont aussi floues dans leur définition que dans la distinction entre celles interdites parce que juives et celles autorisées car non juives, mais l’Organisation Internationale du Travail (dépendant de l’ONU), qui avait fait une étude de la situation des travailleurs dans les « territoires arabes occupés » en 2017, avait fait une découverte intéressante : « Environ un quart de tous les salaires perçus par les Palestiniens de Cisjordanie provient d’un emploi en Israël ou dans les colonies. En Israël, les salaires sont deux fois plus élevés qu’en Cisjordanie. Toutefois, de nombreux travailleurs sont en proie à des difficultés et à l’exploitation, en particulier du fait d’intermédiaires peu scrupuleux qui obtiennent des gains disproportionnés et, dans certains cas, abusifs pour permettre aux demandeurs d’emploi palestiniens d’entrer en contact avec les employeurs israéliens. Le rapport de la mission donne des exemples frappants des gains exorbitants perçus par les intermédiaires qui, dans certains cas, peuvent dépasser le salaire minimum palestinien. Une somme d’argent importante destinée à la rémunération du travail disparaît ainsi dans les poches des intermédiaires, au détriment non seulement des travailleurs palestiniens, mais aussi d’une économie saine en Israël et en Cisjordanie. (Bureau International du Travail) »

Quel sera donc le sort des travailleurs palestiniens employés dans les « colonies » (traduction franco-idéologique de settlements, qui, en français, quand il ne s’agit pas de Juifs, se dit « implantations »), quand leurs entreprises auront fait faillite grâce à l’initiative onusienne ?

Règle n°1 : Tout ce que fait Israël est mal

C’est la seule façon de distinguer ce qui doit être autorisé de ce qui doit être interdit. Si Israël en est l’auteur, c’est mal. Et si c’est bien quand même, c’est par égoïsme, donc condamnable.

Ainsi, lorsque l’État juif est arc-en-ciel, puisque la Gay Pride de Tel Aviv est jugée la plus populaire ou la plus brillante du monde, c’est parce qu’Israël pratique le « pinkwashing », c’est-à-dire qu’il se donne une bonne image grâce à son action en faveur des gays. « Les touristes ont commencé à arriver massivement en 2011-2012. À cette époque, il y avait 7000 ou 8000 touristes gays étrangers pour la Gay Pride. En 2017, c’était plus de 35.000[1] » regrette un journaliste qui fait profession de dénoncer les mauvaises actions du ‘petit Satan’ (©Ayatollah Khomeiny).

À cela, certains gays israéliens ont répondu : Yair Qedar, un cinéaste gay militant des droits civiques, a déclaré qu’Israël « avait un bilan positif en matière de droits LGBT + et que le fait de ne pas le reconnaître et de ne pas s’opposer aux accusations de ‘pinkwashing’ sert l’homophobie bien plus que le dialogue et la paix[2] ». Shaul Ganon, de l’association israélienne Aguda de défense des LGBT +, a résumé la situation clairement : « Chaque partie essaie de gagner des points. La vérité est que les seuls qui se font entuber dans l’histoire sont les gays palestiniens.[3] »

C’est vrai, mais tout le monde se fiche des pseudo victimes des Israéliens. L’objectif n’a jamais été et ne sera jamais autre chose que de nuire à l’État juif. La preuve, on apprenait le 2 mars 2020 que « 130 cinéastes s’engagent à boycotter le festival du film LGBT de Tel Aviv pour montrer leur solidarité avec les membres de la communauté gay palestinienne. (i24news) » L’homosexualité est punie de mort à Gaza et de persécutions en Cisjordanie, au point que de nombreux gays palestiniens demandent l’asile politique en Israël au motif du danger que leur orientation sexuelle leur fait courir dans les territoires occupés par les tyrans palestiniens[4]. Et alors ? On vous dit qu’on se fiche des gays et qu’on veut juste haïr les Juifs ! C’est quand même pas compliqué à comprendre…

Israël, comme vous créez de grandes écoles ! C’est pour mieux vous illettrer mon enfant !

Quand, en 2019, Israël a construit une école de médecine en Cisjordanie, afin d’accueillir des étudiants israéliens et palestiniens, c’était du « health washing » ou du « education washing », de la bonne image à coup d’actions en faveur de la santé ou de l’éducation.

D’accord, au final, l’espérance de vie des Israéliens, qu’ils soient juifs ou arabes, est la 8ème mondiale, largement plus élevée que dans le reste du monde arabe, mais ça, on n’en tient pas compte, parce que l’État juif ne fait cela que pour se donner une bonne image[5].

Cette faculté de médecine est la sixième du pays. Lors de son inauguration, le vice-ministre de la Santé a déclaré que l’État avait toujours eu comme politique… « de ne pas mélanger politique et santé. … L’État d’Israël investit dans son système de soins, qui est parmi les meilleurs au monde. Cette université accueille et continuera d’accueillir des étudiants provenant de tous les secteurs de la société israélienne, Juifs, Arabes musulmans et chrétiens, ainsi que laïques de toutes confessions et de tous bords. (Times of Israel) »

Les Palestiniens s’estiment parmi les Arabes les plus heureux

Dans un classement des pays selon le niveau de bonheur, les « Territoires palestiniens » se situent aux deux tiers de la liste : ils sont classés 110èmes sur 157 pays étudiés (Begin Sadat Center for Strategic Studies). Vu la quantité de pays et d’ONG dont le seul objectif est de les sauver de l’occupation israélienne, on est étonnés qu’ils ne soient pas à la dernière place.

En effet, 60% des résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies condamnant le comportement des États envers leur propre population ou envers d’autres populations concernent Israël.

Sachant que plus de la moitié de la population mondiale (près de quatre milliards de personnes) vit dans des systèmes autoritaires ou tyranniques, si les Israéliens concentrent l’animosité internationale, c’est qu’ils doivent pratiquer le génocide dont les accusent BDS et consorts, non ? Non. Les chiffres sont là : depuis le début de l’occupation israélienne en 1967, la population palestinienne a été multipliée par 7 ! Génocide ? Est-ce que ça a une gueule de génocide ?

Le reste du monde est coalisé pour sauver les pov’Palestiniens, mais eux ne se sentent pas aussi malheureux qu’ils devraient…

Les critères choisis pour estimer le degré de bonheur d’un peuple sont le PIB par habitant, l’indice de développement humain (l’ensemble des données économiques, éducatives et d’espérance de vie), la liberté individuelle et la démocratie.

On n’est donc pas surpris que la Finlande, le Danemark, la Norvège, l’Islande, les Pays-Bas, la Suisse, la Suède, la Nouvelle-Zélande et le Canada soient en tête de liste, ni que, au dernier rang, se situent les pays qui cumulent taux de criminalité, pauvreté, absence de démocratie, corruption endémique et instabilité politique : Haïti, le Botswana, le Yémen, le Rwanda, la Tanzanie, l’Afghanistan, la République centrafricaine et le Soudan du Sud, des pays dont la plupart souffre aussi de guerres civiles à long terme et à grande échelle.

Les Arabes israéliens sont comptabilisés dans la population générale de leur pays, qui est classé 13ème mondial (Wikipedia), mais les Palestiniens, eux, sont soumis à deux dictatures différentes, l’Autorité palestinienne en Cisjordanie (avec un président élu pour 4 ans, il y en a 15) et le Hamas à Gaza, où les opposants et les journalistes écrivant autre chose que les communiqués officiels sont emprisonnés et soumis à la torture (Gatestone Institute).

En 2019, Essam al-Sa’afeen, emprisonné pour avoir appartenu au Fatah’, le parti rival du Hamas, qui règne en Cisjordanie, est mort mystérieusement en prison. En 2011, c’était le tour d’Ibrahim al-A’raj, en 2015 celui de Khaled al-Balbisi, en 2016 Ashraf Eid, en 2017, Khalil Abu Harb, sans compter les innombrables « anonymes », non pas parce qu’ils ne sont pas assez célèbres pour que les journalistes mentionnent leurs noms, mais parce que leurs familles ont eu trop peur pour porter plainte, comme l’ont fait celles des susnommés, qui subissent harcèlements et persécutions depuis lors.

Malgré l’intrafada, qui décime les deux Palestine rivales, et dont la presse hexagonale se garde bien de parler, le score mutualisé de leurs administrés les classe 110èmes mondiaux en termes de bonheur ressenti. Autour d’eux, le Liban est 91ème, la Jordanie 101ème, l’Iran 117ème, l’Irak 126ème , la Syrie 149ème et le Yémen 151ème.

Il y aurait donc plus malheureux que ceux à qui l’ensemble du monde consacre sa compassion et sa philanthropie ? Oui, mais quand on ne peut pas rendre les Juifs responsables des malheurs du monde, ces malheurs diminuent d’intensité médiatique.

Quand les faits contredisent la haine, occultez les faits

Qu’on se rassure, les faits ne ralentissent pas la hargne des groupes divers et variés dont le fonds de commerce est la disparition de l’État juif. BDS en particulier, qui voue son temps, son énergie et les financements qu’il reçoit de plusieurs gouvernements arabes, à encourager par tous les moyens, le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions contre Israël, ne diminue pas l’intensité de la violence contre tous les scientifiques, les artistes ou les sportifs qui osent se rendre sur place.

Si l’État hébreu pratiquait réellement tous les maux dont l’accuse ce mouvement antisémite, celui-ci encouragerait plutôt les voyageurs potentiels à s’y rendre afin qu’ils reviennent avides de propager leurs témoignages.

Hélas ! Sur place, les amateurs d’apartheid verraient des chirurgiens arabes donner des ordres à des infirmières juives au sujet de patients de toutes ethnies, religions et opinions, des soldats juifs en uniforme se lever dans le train pour laisser leur place à une femme enceinte voilée et les chercheurs patentés en génocide recevraient des mains mêmes des officiels palestiniens des statistiques montrant que la population croît et se multiplie à un rythme que les pays arabes alentours n’osent espérer atteindre.

On comprend mieux pourquoi il convient de cacher la réalité aux yeux des disciples de la BEA, la Bouc Émissaire Attitude : tant qu’ils ne pénètrent pas dans le réel, ils peuvent continuer à croasser en attendant qu’un baiser d’Olivia Zemor[6] les transforme en princes charmants. Et de se rasséréner de leurs propres échecs en attribuant leur responsabilité aux 13 millions de Juifs de la planète, qui sont déjà à l’origine du communisme et du capitalisme, de la sécheresse et des inondations, de tous les conflits mondiaux, notamment celui qui oppose les sunnites aux chiites depuis le huitième siècle et du retard économico-social du milliard et demi d’habitants du monde arabo musulman. LM♦

Logo Liliane MessikaLiliane Messika, MABATIM.INFO

[1] Mirage gay à Tel Aviv, Jean Stern, éditions Libertalia.
[2] David Kaufman (13 mai 2011). “Is Israel using Gay rights to excuse its policy on Palestine?” dans Time magazine.
[3] Michael Luongo (8 juin 2012). “Gay Palestinians caught in the middle of the conflict”, dans Global Post.
[4] En 2013, un avocat israélien défenseur de la communauté LGBTQ avançait que plus de 2000 Palestiniens LGBTQ sont réfugiés à Tel Aviv, une ville côtière israélienne connue pour sa communauté et sa culture gay très développées (France24).
[5] Israël s’est classé au huitième rang avec 82,5 ans en moyenne, juste derrière l’Italie et l’Islande. Le Japon est classé à la première place avec une espérance de vie moyenne de 83,7 ans. Les États-Unis ont une moyenne globale de 79,3 ans (Times of Israel).
[6] Olivia Zemor et son compagnon, Nicolas Shahshahani sont les créateurs, animateurs et présidents à vie de CPJPO-Euro-Palestine, un mouvement très rémunérateur chargé de préparer l’opinion mondiale à accepter, voire participer à la solution finale contre l’État juif. Voir Europe-Israël.

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