
Dépassionner la vaccination
Il y a quelques semaines, un coup de gueule contre les manifestations antivax m’a valu un torrent d’admonestations, menaces et autres excès qui, in fine, apportaient de l’eau au moulin de ma critique. Mais mea culpa, j’avais usé du lance-flammes sans modération et fait des dégâts collatéraux.
Des correspondants plus mesurés m’ont fait observer que trop de manichéisme nuit et que d’éminents diplômés sont aussi réfractaires.
« Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup y ramène »,
disait Pasteur, grâce à qui la rage n’enrage plus comme avant 1885. Son virus est toujours létal, si le vaccin n’est pas administré avant l’apparition des symptômes : 59 000 décès annuels (surtout en Asie et en Afrique) (Institut Pasteur). 59 000 décès « seulement », mais 17 millions de personnes vaccinées chaque année, quand elles ont été exposées à des animaux soupçonnés d’être porteurs du virus.
La science, c’est le doute, mais c’est aussi les expériences
Aujourd’hui, l’attitude vis-à-vis du vaccin à ARN messager relève de la foi religieuse : ceux qui « y croient » citent les chiffres et leurs opposants citent les noms des saints auxquels ils se vouent.
Le commandement « aucun vaccin ne prendras si assez de recul tu n’as pas » est impossible à appliquer dans l’urgence d’une pandémie. Celui de Pasteur bénéficie d’une expérience de 130 ans. C’est vrai. Sauf que pour avoir du recul, il faut bien commencer un jour J. Mais nous avons hissé le principe de précaution au-dessus de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.
Gouverner c’est choisir à chaud
Il a fallu prendre des décisions engageant la collectivité : gouverner, quoi !
Liberté ? Le pass sanitaire interdit aux non vaccinés l’accès des lieux susceptibles de devenir des clusters : le bien commun l’emporte sur le plaisir individuel. Égalité ? Quand une guerre est déclarée1, la mobilisation concerne tous les citoyens, mais inégalement, selon leur âge et leur condition physique. Cette guerre contre le virus a placé le risque de mort au-dessus de l’égalité. Pour se protéger du virus, les vaccinés doivent aussi se protéger des non vaccinés. Si « ma liberté s’arrête où commence celle des autres », certains croient que la liberté des autres s’arrête où commence la leur. Fraternité ? Où est-elle quand on choisit de courir le risque et de le faire courir à de plus vulnérables que soi ? Pourtant, le choix est clair entre
« un risque élevé de mort certaine pour un grand nombre d’entre nous »
sans le vaccin, ou avec lui,
« un risque minime d’effets secondaires improbables (Association Française pour l’Information Scientifique). »
Des êtres en soustraction
Certaines réactions à mon article trop clivant sur les antivax nommaient les scientifiques adversaires du vaccin. Gauss a répondu : 5 % d’ignorants, 5 % de savants++ et 90 % étalés sur tout le spectre qui va des uns aux autres. L’un de ces 5 %+ est décédé en Guadeloupe. Il avait refusé « un tiens le vaccin » pour ne pas risquer « tu auras peut-être deux effets secondaires » :
« Figure de proue du mouvement des antivaccins, l’ex-pharmacien Serge Rader est décédé en Guadeloupe. Il avait été admis en réanimation après avoir développé de symptômes du coronavirus (France Inter). »
Un avocat antivax britannique de 58 ans est mort du virus, pas du vaccin qu’il redoutait. Il avait contaminé sa compagne, qui a survécu.
« Leslie pensait que les vaccins étaient trop expérimentaux »
a-t-elle expliqué, ajoutant qu’elle faisait comme lui,
« parce qu’il avait plein de diplômes ».
D’après sa fille, il était
« endoctriné par les trucs qu’il voyait sur YouTube et les réseaux sociaux. Il disait que beaucoup plus de gens allaient mourir du vaccin que du Covid (BBC) ».
Des chiffres et des êtres
En métropole, la baisse des décès est corrélée à la hausse des vaccinations. En Guyane c’est l’inverse : faible pourcentage de vaccination et
« Une hausse des hospitalisations liées au Covid-19 en pédiatrie est constatée… Au centre hospitalier de Cayenne,… « 52,4 % (des personnels) sont vaccinés au moins avec la première dose,… dont 96,1 % de médecins et internes, 52 % d’infirmiers, 40 % d’aides-soignants, 23 % d’agents des services hospitaliers » (20 Minutes). »
Les directions et les chefs de service des trois hôpitaux de la région craignent « le risque généralisé de tri des patients ». Des scientifiques et des médecins, originaires des Antilles, ont créé un site internet pour contrer la désinformation et promouvoir le vaccin (Covid Urgence Outremer). Des bénévoles actent de leur fraternité en s’engageant sur le terrain.
Non-assistance à personnes en danger
Christiane Taubira est à l’autre extrémité du spectre. La vaccination n’a pas le vent en poupe et elle veut rester à la barre, sans risquer une mutinerie.
« Je n’ai pas vocation à appeler à la vaccination. Je… ne dispose pas des éléments d’information qui (me) permettraient formellement, soit de donner une consigne, soit de considérer, au vu de ces éléments, que ‘je considère que’… (RTL) »
Revenez dans 130 ans ! Elle n’a de conviction ni dans un sens ni dans l’autre, mais refuse de choisir, par crainte d’être moins choisie.
Elle ne se présente plus à la présidentielle, mais veut sa part de gâteau, ou au moins de grosses miettes :
« je vais faire campagne, je vais trouver ma place d’une façon ou d’une autre … l’enjeu est colossal. … On ne peut pas simplement s’asseoir et dire je suis candidat (France Inter). »
On ne peut pas, mais elle l’a fait en 2002 et a picoré 2,32 %. Elle espère négocier ces miettes-là contre un fromage. N’avoir pas convaincu 2,32% de gens de se faire vacciner, cela ne fait pas un gain de voix, mais cela peut se compter en manque à sauver des vies !
La morale de cette histoire, la rirette, la rirette
Le refus de la vaccination traduit in vivo le ‘paradoxe de l’insatisfaction croissante’ de Tocqueville : plus une situation s’améliore, plus l’écart restant, par rapport à une situation jugée idéale, est intolérable pour ceux qui sont pourtant les bénéficiaires de l’amélioration. L’instauration du Pass sanitaire est vécue par certains comme plus insupportable que la pandémie.
L’immunité collective est encore insuffisante et ceux qui comptent sur les autres pour la renforcer sont des « passagers clandestins2 », qui profitent du bateau sans payer le billet.
La crainte d’hypothétiques effets secondaires n’est soluble dans aucun argument, sensible à aucun spécialiste. Pourtant, une étude portant sur 1,37 million de personnes vaccinées a montré que 20 % de vaccinés en plus correspondent à 50 % de contaminés en moins (Nature Medecine).
Les insensibles invoquent des milliers de morts dues au vaccin, qu’ils croient cachées par les autorités et amalgamées aux décès dus à la maladie.
L’hôpital se moque de la charité : les théoriciens de l’anti-vaccination, eux, additionnent toutes les morts survenues dans les jours qui ont suivi une injection, quelles qu’en soient les cause. Dans les deux cas, pendant la pandémie, les affaires de la mort continuent !
Mais, au fait, quel bénéfice les autorités tireraient-elles à pousser à une vaccination plus létale que la maladie elle-même ? C’est une bonne question. Celle qui l’a posée s’expose à votre animosité. CA♦

Cécile Attal, MABATIM.INFO
1 Il faut être deux pour faire la paix, mais un seul suffit à déclarer la guerre.
2 Dixit Pierre-Henri Tavoillot. philosophe, maître de conférences, président du Collège de philosophie (Causeur)
Quel tissu d’âneres. Informez-vous au lieu de dire n’importe quoi, allez voir lle nombre de déces sur les’sites officiels sachant que tout n’est pas répertorié. Où allons-nous ? Une personne en bonne santé devient un assassin potentiel, c’est tellement grotesque. A ce jour qu’est–ce qu’il justifie un pass sinon nous habituer à être puni ou récompenséz si on obéit pas au gouvernement. On trouve de l’argent pour des vigiles mais on met à pied des’soignants bafouant sans vergogne une dizaine de loi voire même la Constitution. On modifie le code de déontologie sans prévenir les soignants et on fait un décret pour leur imposer un conseil de certification périodiqque qui surveillera les médecins afin qu’ils aillent tounours dans la,ligne du gouvernement.. Le Sénat a reçu la responsable du « credit social » ils ont tous été intéressés par ce système et un sénateur en a conclu qu’il faudrait l’appliquer en France car on ne maitrise plus la population, c’est dans ce monde que vous voulez vivre ?? Il faut avoir une vision des choses plus globale et plus objective.
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