Technologie : « de l’instrumentalisation politique de la 5G »

La 5G est progressivement mise en place dans tous les pays

Comme prévu par le Gartner dès 2013, la 5G a commencé à largement se déployer en 2020, malgré la pandémie. La 5G va permettre d’absorber le trafic mondial de données mobiles qui a été multiplié par cinq en quatre ans en passant de 7 exaoctets1 par mois en 2016, à 35 en 2020 et qui va continuer à croître, la demande mondiale étant là.

Sans le déploiement de la 5G, il ne sera pas possible d’augmenter les capacités, la vitesse, les délais de transfert des données ce qui est essentiel pour les mécanismes d’interaction machine à machine. Les services de mobilité sont déjà nombreux et vont se multiplier par exemple pour :

  • – l’automobile (navigation, trafic, recherches localisées, péages, stationnement entretien des véhicules) ;
  • – l’info divertissement (réseautage, contenu numérique) ;
  • – le commerce électronique ;
  • – l’OBU des transporteurs (On Board Unit) ;

et dans le futur développement de nouveaux services omniprésents de

  • – réseau mobile,
  • – communications sécurisées préservant la confidentialité,
  • – applications Big Data (Data Mining & Management, Sécurité),
  • – nouveaux modèles commerciaux.

Les technologies sans fil 5G devraient offrir des services de portée et de profondeur accrues dans les immeubles, en plein air, à pied, en voiture, en métro, en train à grande vitesse :

  • – personnalisation,
  • – immédiateté,
  • – anticipation,
  • – tarification des données intelligentes,
  • – gestion de la mobilité,
  • – partage de spectre basé sur le réseau radio,
  • – nouveaux modèles commerciaux.

Cependant, avant que les réseaux 5G intègrent les télécommunications, les technologies de l’information et les ressources de stockage dans une infrastructure unifiée programmable, permettant une utilisation optimale des ressources allouées, nous allons vivre avec des réseaux hétérogènes constitués d’équipements (2G, 3G, 4G), déployés pour couvrir différentes zones (espaces extérieurs, intérieurs) et offrir une multitude de services différents (voix, données / internet). Ces différents équipements ont des portées et des puissances différentes (macro 500 m à 10 km à 40 W, micro 150 à 200 m à 10 W, pico <200 m à 250 mW, femto 10 m à 100 mW).

La mise en place de la 5G génère des oppositions très politisées

Alors que l’avenir semble radieux dans ce domaine, la route n’est pas si droite et la pente est beaucoup plus forte que prévu. De fait, une opposition à la 5G a vu le jour qui avait d’ailleurs débuté dès les 1,2,3,4G, sur le thème de l’hypersensibilité électromagnétique et qui se prolonge aujourd’hui avec celui de la production et l’utilisation des appareils numériques qui polluent et accélèrent le réchauffement climatique avec un effet sur la biodiversité, l’absence de démocratie quant au déploiement de toutes ces technologies…, l’impact sur les prévisions météos (les relevés seraient perturbés par la multiplication des antennes relais)…, et allant pour certains jusqu’à une théorie complotiste (les champs électromagnétiques affaibliraient le système immunitaire et favoriseraient les pandémies du type Covid 19).

Bien sûr, il convient de regarder l’impact de toutes les nouvelles technologies et de ne pas laisser se répéter les égarements réalisés pendant les 30 glorieuses qui ont multiplié les cancers (chimie…), mais il convient de ne pas se laisser circonvenir par les ennemis pavloviens du progrès ou de l’économie de marché, les adeptes forcenés de la décroissance.

L’e-pollution est devenu un thème politique qui fait l’objet d’un très fort lobbying qui s’appuie sur des arguments et chiffrages contestables. Par exemple l’électrosensibilité est une pathologie reconnue, mais inexpliquée. L’augmentation du nombre d’appareils se fait principalement dans les pays en développement, le taux d’équipement en occident étant depuis longtemps au quasi maximum. Vouloir limiter l’utilisation du numérique pour un pays serait économiquement suicidaire et totalement rédhibitoire pour les pays en développement.

Attention aux manipulations et en particulier à l’instrumentalisation des études

Dès que la politique ou les enjeux économiques deviennent prégnants, les données chiffrées sont instrumentalisées cf. mon article : Big Data : à propos des études bidon qui rapportent gros notamment en pharmacie (decideo.fr). Dans ce contexte il est difficile de se faire facilement une opinion définitive, mais ce qui est certain en matière de 5G, c’est que le développement sera progressif, que les premières étapes se fondent sur des technologies déjà utilisées depuis plusieurs années, que des études sont en cours pour nous éclairer sur les nouvelles et que rien ne pourra se faire en catimini, les adeptes de la lampe à huile y veilleront. MB

Michel Bruley, MABATIM.INFO


1 1 exaoctets = 1 Milliard de Gigaoctets = 1018 caractères (NDLR)

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