
Un film intitulé « Huda’s Salon » a obtenu un beau succès au Festival du film de Toronto 2021. Un succès mérité, qui n’était pas dû qu’à sa nationalité palestinienne, même si elle lui avait valu un a priori plus que favorable.
Les préjugés à l’œuvre dans l’inconscient collectif des critiques vont toujours dans le même sens : quel que soit le sujet, il s’agit de respecter un casting politico-médiatique immuable, avec les gentils Palestiniens d’un côté et les méchants Israéliens de l’autre.
Quand le film est israélien, il doit coller étroitement au narratif palestinien ou, à tout le moins, présenter l’État juif comme une antichambre de l’enfer : tout film mettant en scène la start-up nation de façon positive sera descendu en flamme par la critique internationale.
Une fois n’est pas coutume, il arrive à ce long métrage de Hany Abu-Assad la même mésaventure qu’aux films israéliens primés en Occident : il enrage ses compatriotes.
Directeurs du casting : Le Monde, Télérama, Médiapart, Les Inrocks…
Pour avoir du succès hors d’Israël, les cinéastes doivent montrer que les Juifs sont ontologiquement mauvais. Amos Gitai (« Kadosh », « Free zone »…), Nadav Lapid (« Synonymes », « Le genou d’Ahed »), Ouri Barabash (« Derrière les barreaux »), Meni Yaesh (« Les voisins de Dieu ») l’ont bien compris. Grand prix d’antisionisme à Eyal Sivan, dont le talent réside essentiellement dans son passeport israélien et non dans les fictions intitulées documentaires qu’il tourne pour la télévision française et qui sont encensées par le groupe Le Monde.
Inversement, un film palestinien ne peut être qu’un chef d’œuvre. Témoins : « 200 mètres », de Ameen Nayfeh, meilleur film et meilleur réalisateur au Thessaloniki film festival, Prix du public et meilleur acteur au El Gouna film festival, Prix du public aux Venice Days, meilleur film au Festival de Séville, meilleur acteur au Antalya film festival ; « Omar », de Hany Abou-Assad, Prix spécial Un certain regard au Festival de Cannes, Sélection Special presentation au Festival international du film de Toronto, Sélection officielle au Festival du film de New York, sélection officielle et nomination au Prix FIPRESCI au Festival international du film de Palm Springs, Oscar du meilleur film en langue étrangère ; « Intervention divine » de Elia Suleiman, Prix du jury Festival de Cannes, Screen international du Prix du cinéma européen…
Nul n’est prophète au pays du Prophète
Le nouveau film de Hany Abu-Assad est un thriller qui se passe en Cisjordanie. Une femme se fait kidnapper dans un salon de coiffure par des agents israéliens qui la photographient nue afin de la faire chanter : ou elle travaille pour eux, ou ils publient la photo.
L’héroïne se prénomme Reem. Comme Reem Saleh Al-Riyashi, septième femme kamikaze palestinienne, la première gazaouie dans cette spécialité.
Cette « mère palestinienne de deux enfants, s’est fait exploser le 14 janvier 2004 au checkpoint d’Erez, à la frontière entre Gaza et Israël. Le Hamas et la Brigade des martyrs d’Al-Aqsa ont affirmé que son attentat suicide était une opération conjointe montée en réponse à des semaines d’incursions israéliennes dans des villes de Cisjordanie qui avaient fait environ 25 morts palestiniens (Wikipédia). »
Le prénom commun ne peut pas être le fruit du hasard. Reem Saleh Al-Riyashi était mariée à un commandant du Hamas et elle couchait avec un collègue de son mari. Les deux hommes de sa vie ont planifié sa mort, l’amant pour sauver sa vie et le mari pour laver son honneur. Reem a eu le choix entre aller se faire sauter chez les Juifs ou devenir, à domicile, une paria dont la honte rejaillirait sur les enfants. Elle s’est sacrifiée.
La Reem d’Abu-Assad est fictive, mais le chantage sexuel auquel elle est soumise ne l’est pas. Le scénario n’est pas aussi tordu que l’était la réalité de son homonyme : ce sont des ennemis qui font chanter l’héroïne du film, pas un mari et un amant réels.
Un thriller réaliste
Le scénario décrit la vie ordinaire des femmes palestiniennes, soumises à Allah et aux hommes et victimes de tant de violences conjugales que, en novembre 2021, à la suite du meurtre d’une jeune femme par son mari, des manifestations ont eu lieu. Un édito de Al-Ayyam, journal palestinien, expliquait la situation :
« Pour de nombreuses femmes, le foyer est devenu un endroit totalement insécurisé. Nombreuses sont celles qui ne se plaignent pas des violences et des menaces de leur époux, de leur frère, voire de leur fils. […] Depuis plusieurs années, les associations de défense des femmes « dénoncent l’absence d’une loi palestinienne protégeant les femmes de la violence domestique », explique Al-Jazeera. Un projet de loi sur le sujet, rédigé « il y a plus de dix ans » est bloqué depuis 2016, souligne le média pan arabe (Courrier International). »
Il faut connaître ce contexte d’infériorité statutaire des femmes, et des fréquents crimes d’honneur qu’il engendre, pour comprendre la force du chantage exercé par le mari et l’époux de la véritable Reem Saleh Al-Riyashi, comme de celui effectué par les Israéliens dans la fiction de Hany Abou-Assad.
La Palestine n’est pas un État, c’est une image
Pour les palestinolâtres, la Palestine est une image en deux dimensions : le bien et le bon. Le fantasme ne peut tenir que si on évite la troisième dimension : l’épaisseur de la réalité. Ceux à qui le fantasme sert de fonds de commerce, d’innombrables ONG en France et dans le monde, ne veulent pas se confronter à l’épreuve du réel. En effet, il n’est pas question de le laisser diminuer les cotisations des ONG et désespérer Billancourt, Saint-Denis, la Sorbonne et Jean-Luc Mélenchon !
Sur place, on applique la loi d’Allah et on ne critique qu’Israël et les Juifs. Donc les femmes sont inférieures aux hommes : d’après le bureau de statistiques palestinien, 29 % des cisjordaniennes et 38 % des gazaouies sont victimes de violence sexistes.
Comme il n’est pas question que ça change, on fait laver son linge sale en famille par les meufs et s’il n’est pas assez blanc, on les cogne. Mais attention, pas n’importe comment : en avril 2017, la télévision palestinienne a donné un cours de protocole pour ceux qui « devaient battre leur femme (Times of Israel) ». La leçon était donnée par une présentatrice, pas par un barbu.
Mais ce qui est à Ramallah reste à Ramallah. Devant le reste du monde, motus et bouche cousue. De toute façon, si elles essayaient de faire passer le message, le monde se boucherait les oreilles : rien ne doit entacher la perfection du rêve palestinien des palestinolâtres du monde libre.
Bronca contre le réalisateur, qui a situé son film dans le réel.
Dans le réel, le film a obtenu un visa de sortie palestinien. Le ministre de la Culture a expliqué que cet octroi avait été fait à l’insu de son plein gré :
« L’équipe du film a soumis une version différente du film, qui n’inclut pas les scènes immorales. Le film viole l’image du peuple palestinien et va à l’encontre de ses principes (Ynet). »
De son côté, le ministère de la Justice et le Waqf, l’autorité religieuse, se sont associés pour demander le boycott du film :
« Ce film insultant doit être retiré, sa projection doit être empêchée et tous les participants à ce crime moral doivent être traduits en justice. »
Ils devraient pourtant se féliciter, car ce thriller a obtenu ce que les efforts diplomatiques du monde arabe n’avaient jamais réussi : le Hamas est d’accord avec les autorités de Cisjordanie. Le ministre gazaoui de la jeunesse et de la culture « exige une action décisive contre les créateurs. »
Ce qui défrise Ramallah et Gaza c’est la nudité, pas les violences faites aux femmes
La religion antisioniste perdure grâce à un certain nombre de miracles. En particulier, vu de la fenêtre occidentale, même si le Président y a été élu pour quatre ans en 2005 et que nulle élection n’a eu lieu depuis, même si les dirigeants des deux Palestine (Cisjordanie et Gaza) sont parmi les plus corrompus au monde, le futur État de Palestine ne pourra être que démocratique, inclusif, égalitaire et joyeux.
Au présent, islam veut dire « soumission » et la femme subit la double peine : soumise à l’homme qui est soumis à Dieu, elle n’a pas d’avenir autre que de demeurer esclave de règles moyenâgeuses.
Tout près d’elle, de l’autre côté de la Ligne verte, les filles sont des hommes comme les autres : elles vont à la fac, elles pilotent des avions…

En Israël, les filles sont libres, qu’elles soient juives, musulmanes ou athées
Il y en a que cela défrise : le doyen de l’Université Ben Gourion du Néguev a découvert qu’une cellule islamiste se conduisait comme l’entité sioniste décrite dans le film de Hany Abu-Assad : elle envoyait sur le campus des espions qui
« photographiaient des étudiantes bédouines et envoyaient les photos à leurs familles si elles n’étaient pas habillées de manière modeste (i24news). »
En français, « manière modeste » se dit « voile ».
Les étudiantes se sont plaintes auprès de l’administration sioniste, « parce qu’elles ne peuvent pas se plaindre publiquement », a expliqué le doyen. Il a déclaré avoir « réglé le problème », sans commentaire.
Hany Abou-Assad, de son côté, a commenté les menaces dont ses acteurs et lui-même ont fait l’objet : il considère que le travail du cinéaste est plus de soulever des questions que d’apporter des réponses.
« Le grand défi du film était de ne pas dire franchement qui est la victime et qui est l’agresseur. Il n’est pas impossible que la personne que vous considérez comme l’agresseur soit la victime elle-même (Ynet). »
En ce qui concerne la vision occidentale du conflit israélo-palestinien, c’est l’inverse : l’agresseur est toujours considéré comme une victime et la victime toujours accusée d’agression.
En matière d’inversion des valeurs, comme des causes et des effets, la réalité dépasse souvent la fiction. Hélas, elle est bien plus difficile à amender qu’un scenario…LM♦

Liliane Messika, MABATIM.INFO
Melenger les notions de responsabilite et de faiblesse est une spécialité de la propagande occidentale !
Les palestiniens sont effectivement plus faibles mais ils portent l entiere responsabilite de la situation.
Les ukrainiens sont faibles mais avec leurs pseudos alliés démocrates americains ils portent une part non négligeable de la responsabilite
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Les juifs de Gauche de par le mode qui ne comprennent rien au goulag ni à l’antijudaïsme athée païen catho Socialiste anticapitaliste… sont justement punis et n’ont qu’à aller se faire voir ….ailleurs
Là aussi, il faut changer de Peuple, comme disait Berthold Brecht…rassembler seulement les juifs authentiques (athées et religieux) et faire-sens-juif civilisationnel et sans Double Nationalité! double comme Agent ou faux-cul….
Pollard a commis l’erreur optimiste de croire à la nationalité US d’un juif…! Cela n’est pas possible, nulle part et pas davantage dans ce foutoir-menteur de E Pluribus Unum protestant anglo saxon!
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