
Source : Ynet 5/8/2022
Des responsables occidentaux de la sécurité ont déclaré au Washington Post que Moscou avait l’intention d’utiliser un satellite au-dessus de l’Ukraine pour ses opérations militaires, mais que plus tard, ce satellite pourrait aider la République islamique à surveiller des cibles militaires au Moyen-Orient, y compris Israël.
L’Agence spatiale russe a annoncé que lundi prochain, elle lancera le satellite Khayyam, du nom d’un astronome et philosophe persan, qui a vécu aux 11e et 12e siècles. La Russie a développé et construit pour l’Iran le système Canopus-V qui comprend une caméra à très haute résolution, permettant de surveiller en permanence les installations en Israël et dans le golfe Persique.
Le Washington Post a également rapporté ce soir (5 août) que l’Iran ne sera pas en mesure d’exploiter le satellite immédiatement. La Russie a l’intention d’utiliser le satellite pendant plusieurs mois, voire pour une période plus longue, afin de surveiller des cibles militaires en Ukraine. L’ambassade de Russie à Washington a démenti les informations du Washington Post. Le satellite lui-même sera lancé, selon l’annonce russe, par une fusée Soyouz, depuis la base spatiale de Baïkonour au Kazakhstan. L’Agence spatiale russe a déclaré que le lanceur mettrait « des équipements de télédétection en orbite, à la demande de la République islamique d’Iran ».
L’année dernière, le Washington Post a rapporté, que Canopus-V est principalement commercialisé à des fins civiles, mais des responsables militaires iraniens, des Gardiens de la révolution, sont impliqués dans son acquisition depuis 2018. Parmi les responsables militaires figurent de hauts responsables iraniens, qui ont participé aux négociations avec la Russie et à la conclusion d’un accord. Au printemps dernier, des experts russes sont venus en Iran pour former des équipes au sol, censées faire fonctionner le satellite dans une nouvelle usine en construction, près de la ville de Karaj, non loin de Téhéran.
Les mêmes sources ont déclaré que l’Iran serait en mesure de pointer les caméras du satellite selon ses besoins.
« Ce n’est pas le meilleur au monde, mais il a une haute résolution et il est performant pour les cibles militaires. Cette capacité permettra à l’Iran de renseigner sa banque de cibles de précision en temps réel ».
Selon les mêmes sources il est probable que les Iraniens partageront les images satellites avec l’organisation libanaise Hezbollah, avec les milices chiites pro-iraniennes en Irak et même avec les rebelles Houthis au Yémen. Lorsque l’année dernière, l’information est sortie dans le Washington Post, Vladimir Poutine a démenti l’information à propos du satellite. Dans une interview accordée à NBC, le président russe, interrogé sur le sujet, affirmait que « ce sont des bêtises, et de fausses nouvelles ».
L’Iran, lui-même, a beaucoup de mal à lancer ses propres satellites. En juin, CNN a révélé que l’Iran avait une fois de plus échoué à le faire. Le porte-parole du Pentagone, Orian Åland a confirmé : « Le commandement spatial américain est au courant de la tentative de lancement ratée de l’Iran le 12 juin ». Les responsables de la sécurité avec lesquels la chaîne CNN s’est entretenue après le lancement, ont déclaré qu’ils n’étaient pas en mesure d’identifier le type de missile, dont la tentative de lancement a échoué, plus tôt ce mois-ci. L’expert de l’Institut Middlebury, Jeffrey Lewis, a précisé qu’il s’agissait probablement du lanceur de missiles iranien Simorgh, qui se compose de deux étages distincts et utilise des moteurs basés sur une conception nord-coréenne. Selon Lewis, c’est la quatrième fois consécutive, qu’une tentative de lancement de ce type de missile échoue : les tentatives précédentes ont été faites en 2017, 2019 et 2020. EG♦
Édouard Gris, MABATIM.INFO
Traduction et adaptation