[28 février 2023]

La CGT défile contre la réforme des retraites

Elle veut que les travailleurs travaillent moins et moins longtemps, et puis qu’ils touchent leur retraite plus tôt et pendant plus longtemps.

On ne critique pas une profession de foi faite de bons sentiments, même si n’importe quel élève de CM2 comprend qu’il y a un problème. Expliquez-nous ça, élève Watson.

Ben, voilà : la sécurité sociale et la retraite ont été mises en place en 1945. À l’époque, il y avait un peu moins de 40 millions de Français, peu de femmes travaillaient, l’espérance de vie des hommes était de 63 ans et 4 mois et ils prenaient leur retraite à 65 ans. Donc, il y en avait peu qui y arrivaient et ceux qui ne mouraient pas au boulot ne coûtaient pas beaucoup de trimestres à la collectivité.

En 2023, il y a 68 millions de Français, hommes et femmes travaillent et la moyenne d’espérance de vie pour les deux sexes (et les 679 genres) est de 83 ans et trois mois.

Sur les 68 millions, il n’y en a que 26,9 qui travaillent (Insee). Le problème, c’est : comment de moins en moins de gens, qui travaillent de moins en moins longtemps, vont-ils faire vivre de plus en plus de retraités, qui vont vivre de plus en plus longtemps ?

Bravo, élève Watson, dommage qu’il soit interdit de mettre des notes, vous auriez eu 10/10.

Le job de la CGT c’est pas de résoudre des problèmes de CM2 !

La CGT est là pour créer des problèmes. Chez nos voisins, les syndicats négocient. Chez nous, la définition du boulot de syndicaliste, c’est de paralyser le pays. Alors les solutions… rien à battre !

Du coup, on remarque leur frilosité : pourquoi les militants ne défilent-ils pas aussi pour la santé et l’immortalité ? Ça ne leur coûterait pas plus cher et ça ferait tellement plaisir à tout le monde ! Est-ce que ça ne prouve pas qu’ils sont contre ?

Parce que la mort des maux, c’est comme la transidentité, il n’y a pas de moyen terme : ou on est pour, mais vraiment pour, au point de ne penser à rien d’autre en se rasant le matin et, le reste du temps, de parler sans rigoler de « personnes menstruées » et de « pères qui allaitent », ou bien on est contre, et là… c’est condamnation à mort sur les rézosocios.

Bon, ne leur jetons pas la pierre, Pierre, les cégétistes voient midi à leur porte et puisque lundi, c’est ravioli et qu’en mars on menace, autant covoiturer dans les wagons de la retraite, qui sont déjà sur la pente savonneuse qui conduit à la tiers-mondisation. Aaaaah ! Devenir réfugiés, quelle promotion sociale !

Au siècle dernier, quand ils chantaient l’internationaâleu, les rouges espéraient fédérer tous les travailleurs de la planète. L’objectif, c’était de construire ensemble l’avenir radieux que nous avait promis le petit Père des peuples.

Aujourd’hui ils sont arc-en-ciel,ils aiment les migrants plus que nous-mêmes et ils n’ont pas de mots assez forts pour accabler ceux qui pensent à nourrir leurs enfants avant de sauver les petits Palestiniens du « génocide à bas bruit ». Son vrai nom c’est Génocide Àbabruit-Lemalnommé. Doublement mal nommé : d’abord, il multiplie le nombre des Palestiniens au lieu de le diviser, donc il fait un boulot de surpopulationniste, pas de génocideur. Et de deux, il est tout sauf à « bas bruit », puisqu’on entend parler de lui non-stop.

Un milliard de petits Chinois, et moi et moi et moi ?

En revanche, quand il s’agit des esclaves chinois, la CGT est muette, elle a des oursins dans les poches et la tête trop près du bonnet pour réussir à penser.

Du coup, le bonnet, c’est pas du beau, du bon, ce bonnet :

Quand ils réunissent les prolétaires de notre pays, les militants de la CGT s’en battent le portefeuille, de l’âge de la retraite en Chine ! LM♦

Liliane Messika, MABATIM.INFO