par Roger Chemouni
« Jimmy P »
de Arnaud Desplechin

Déc 2013
2013 FRANCE-USA sortie le 11 septembre sur les écrans et pour les fêtes prochaines en DVD
Après la Seconde Guerre mondiale, Jimmy Picard (Benicio Del Toro) un indien Blackfoot est interné dans un hôpital psychiatrique suite à un diagnostique de schizophrénie, pour des troubles en fin de compte qui ne s’apparentent guère à la folie. C’est ce que va démontrer Georges Devereux, (Mathieu Amalric ) ethnologue et psychanalyste français en le prenant pour patient durant 7 années. Entre les deux hommes va se tisser une histoire d’amitié très forte.
Il insiste davantage sur la réunion de deux êtres ayant un passé douloureux en commun : Devereux a vu sa famille détruite lors de la Shoah et Jimmy P la sienne détruite par le massacre indien que sur la thérapie fort longue.
Les deux marginaux honnis par la société ont réellement existé : Devereux fut l’un des fondateurs de l’ethnopsychanalyse et qui avant sa mort demanda que ses cendres soient transférés chez les indiens Mohaves/ Jimmy P sera connu pour l’ouvrage publié par le premier en 1951 Psychothérapie d’un indien des plaines (sous-titre du film d’ailleurs)
Le film est linéaire, fluide, sans pathos ni autre sensationnalisme, il se veut un kaléidoscope non critique d’une société et un portrait attachant de deux êtres blessés dont la guérison de l’un apportera le repos de l’autre. Les deux acteurs sont impressionnants, Mathieu Amalric est toujours aussi brillant et Benicio Del Toro impose au film son rythme contemplatif. Reste une réussite de l’auteur de « Esther Khan « cet autre personnage à la recherche d’elle-même