Par Liliane Messika*
L’été dernier, deux congrès politiques ont eu lieu aux États-Unis : celui des socialistes démocrates et celui des néo-nazis de la nouvelle droite.
On imagine que tout sépare extrême droite et extrême-gauche…
On a tort : Il y a un sujet et un seul qui fait défiler ensemble extrêmes des deux bords, ultra-laïques et fondamentalistes islamistes, féministes et défenseurs de la burqa, militants des droits de l’homme et promoteurs de la sharia, monarchies pétrolières et pays non alignés du tiers-monde.
Et c’est… ?
La défense de l’environnement ? L’amour de la bonne chère et des crus millésimés ? La lutte contre l’esclavage ?
Certainement pas. Sur tous ces sujets, ils s’opposent.
En revanche, esclavagistes humains et droitdelhommistes, athées et extrémistes religieux, fascistes et antifascistes, militants LGBT et adeptes de la pendaison pour les homosexuels se retrouvent autour d’un slogan et d’un seul : « CÉLAFAUTAUXJUIFS »
L’antisémitisme, un ciment de fraternité
La preuve, cet été, les socialistes américains ont voté le boycott d’Israël et scandé : « Li-bé-rez la Pa-les-tine du-fleuve-à-la-mer ! »
Pour ceux qui ne sont pas familiers avec la géographie du Moyen-Orient, précisons que « le fleuve » est le Jourdain et que « la mer » est la Méditerranée.
Et entre le Jourdain et la Méditerranée, savez-vous quoi qui n’y a ? Y a la Cisjordanie et Israël.
La semaine suivante, les néonazis ont scandé « les juifs ne nous remplaceront pas ! »
Cela a conduit l’éditorialiste James Kirchick à noter que la brutalité de l’antisémitisme d’extrême-droite facilitait son repérage et qu’à l’inverse, celui de la gauche se prétendant humaniste, il était plus difficile de le dénoncer, car chaque calomnie contre l’État juif est systématiquement assortie de la justification qu’il « faut rendre justice au peuple palestinien ».
Cela permet aux bien-pensants (ils sont nombreux des deux côtés de l’Atlantique) d’être aveugles à l’antisémitisme de gauche, mais de se mobiliser contre celui de droite, même s’il est devenu numériquement minoritaire.
Les Juifs y font rien que s’plaindre
De quelque bord qu’ils soient, tous les adeptes du CÉLAFAUTAUXJUIFS s’accordent à regretter que toute critique justifiée d’Israël (pléonasme) condamne inévitablement le moraliste objectif (pléonasme again) à se voir traité d’antisémite. Ce qu’il n’est pas, bien entendu. Tout au plus admettra-t-il être « antisioniste », opinion politique parfaitement légitime dont la gauche a lieu d’être fière, alors que l’antisémitisme, ontologiquement de droite, est un relent nauséabond du passé.
Antisémites et antisionistes sont dans un bateau
Quelques pisse-vinaigre font remarquer qu’anti-Juifs d’Europe et anti-Juifs d’Israël partagent la même exécration des Juifs.
Au XXe siècle, les nazis ont mis en œuvre leur solution finale sans réussir à l’achever, exterminant 6 millions de Juifs.
Au XXIe, la population juive de la planète est remontée à son niveau de 1939 : presque 14 millions d’individus.
L’objectif des palestinolâtres est le même que celui des nazis, avec l’avantage d’avoir une moitié de leur cible concentrée sur 20 000km2 au Moyen-Orient.
Gentils antisémites contre vilains paranoïaques
Si les antisionistes se plaignent d’être accusés d’antisémitisme, les Juifs sont, eux, quotidiennement inculpés de paranoïa.
Comment distinguer le bon grain de la critique légitime d’Israël de l’ivraie – et de l’ivresse – de l’antisémitisme ?
Natan Sharanski, refuznik du temps de l’URSS, libéré du Goulag en 1986, plusieurs fois ministre en Israël et actuellement Président de l’Agence juive, a proposé un test en 3D. Pas trois dimensions, trois D majuscule : Diabolisation, Deux-poids deux mesures et Délégitimation. Les 3D forment le clignotant qui signale l’antisémitisme.
On teste ?
Diabolisation
Question : Quand on déclare que Gaza c’est pire qu’Auschwitz, critique argumentée ou antisémitisme ?
Réponse : Gaza est judenrein et administrée par le Hamas palestinien. On ne vous fait pas l’injure de vous décrire Auschwitz.
Q : Quand l’opération Plomb Durci à Djénine est qualifiée de « Jéningrad », critique argumentée ou antisémitisme ?
R : Stalingrad = de 1 à 2 millions de morts (4500 à 9000 par jour).
Jénine = 53 morts palestiniens et 23 morts israéliens en une semaine. Vous voulez une calculette ?
Deux-poids deux mesures
Question : Quand l’ONU adopte chaque année en moyenne 20 résolutions contre Israël et deux ou trois contre le reste du monde, critique argumentée ou antisémitisme ?
Réponse : C’est cohérent avec les trois corps constitués de l’ONU dont le seul objectif consiste à délégitimer Israël : le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, le Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et la Division des droits des Palestiniens au Département des affaires politiques de l’ONU. Il n’en existe aucun autre qui soit consacré exclusivement à un État. Concluez vous-même.
Q : Quand les signataires de la Convention de Genève se sont réunis en tout et pour tout 4 fois dans toute leur histoire et les 4 fois pour condamner le même État, Israël, critique argumentée ou antisémitisme ?
R : La population palestinienne a été multipliée par 6 depuis que les Juifs occupent la Cisjordanie (conquise contre la Jordanie) et Gaza (conquise contre l’Égypte). Pourquoi les signataires ne se sont-ils jamais réunis pour condamner les Khmers Rouges, qui ont tué deux millions de Cambodgiens entre 1975 et 1979 ? Ou pour condamner le génocide du Rwanda en 1994, et celui du Darfour depuis 2003 ?
Délégitimation
Question : Quand le ministre des affaires étrangères français qualifie un État de « parenthèse de l’histoire », critique argumentée ou antisémitisme ?
Réponse : euh…
Q : Des États membres de l’ONU ont-ils déjà été menacés d’annihilation par un autre État membre ? Si oui, quelle sanction a été prononcée contre l’agresseur ?
R : Un seul menacé, Israël, par l’Iran. Aucune sanction n’a été prononcée contre l’Iran. Si c’est une critique argumentée, il manque la critique et les arguments.
Q : Combien de pays ont une capitale qui n’est pas reconnue par une grande partie des nations du monde ?
R : Un seul, Israël. Et c’est justement la capitale la plus ancienne de toutes les nations au monde ! Parfaite démonstration de délégitimation…
A l’est il y a du nouveau
En 1942, les Juifs survivants à Auschwitz n’imaginaient pas que 70 ans plus tard, les F15 de Tsahal survoleraient cet enfer et y chanteraient Hatikva, l’hymne israélien dont le nom signifie « L’espérance ». Leur imagination ne leur permettait pas d’appréhender une telle espérance.
Pourtant, c’est bien la preuve que les miracles arrivent parfois.
Mais ils ne tombent jamais du ciel.
S’il y volent, c’est parce que les pessimistes ont les pieds sur terre et qu’ils ne refusent pas de regarder la réalité en face. LM♦
* Liliane Messika est écrivain (http://www.lili-ecritures.com/)
LA SUBVERSION ISLAMISTE EST LA MENACE PRINCIPALE
Les « socialistes » américains ne doivent pas être très nombreux mais le NEW YORK TIMES et le TIME ont toujours de nombreux lecteurs; s’agit-il de gens de gauche et d’extrême gauche?
Il est invraisemblable que 5000 km carrés confisquent les discours vertueux des pays occidentaux.
Afin de mettre fin aux discours politiciens, il serait bon de demander au gouvernement français d’affirmer que l’intérêt de la France est de soutenir l’action d’Israël en Cisjordanie, parce que cette solution, dans son imperfection, est toujours le seul fondement possible d’un équilibre et de la paix au Proche Orient, avant une paix durable toujours plus incertaine. Cela serait plus juste et plus utile que les mascarades de M. Macron qui n’offre aux Juifs de France que des flatteries toujours plus excessives.
Pour les Juifs de France, mal représentés par des voix toujours plus extrémistes, il s’agit de soutenir une action contre la subversion islamiste qui menace notre République, et de bien vouloir admettre que les bavardages des anathémiseurs vertueux ne menacent pas Israël et doivent passer après les menaces antisémites qui subvertissent la République.
Les Juifs de France doivent condamner la servilité hypocrite de nombreux politiciens et connaître leurs alliés, qui ne sont pas des amis, plus que leurs serviteurs fragiles.
Les Juifs de France doivent reconnaître que les républicains, héritiers de la Révolution Française, lutteront toujours contre ceux qui voudraient placer les Juifs en dehors de la communauté nationale, et ceux qui veulent placer les juifs au-dessus de la communauté nationale.
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Très très bon ! Quels arguments précis ! C’est du solide ! Bravo !
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