L’URNWA, son directeur, sa langue de bois, et le Point

langue de bois.jpgPar Liliane Messika

Interrogé complaisamment par le Point, le directeur de l’UNRWA, Pierre Krähenbühl, a récité tous les poncifs habituels, dosé les menaces et répondu en langue de bois à des questions dont certaines étaient posées à côté de la plaque.

Cela commence par une introduction en forme de résumé de la situation : « Plus de 5 millions de réfugiés palestiniens sont en danger. »

Plus de 5 millions ? Diable ! Mais d’où sortent-ils, ces 5 millions qui étaient, aux dires de l’Unrwa elle-même, 750 000 en 1948, quand cette agence de l’ONU a été spécialement créée pour s’occuper de leur sort exclusif ?

Révisions
Que le directeur de l’Unrwa fasse profil bas sur la question, c’est compréhensible : le gagne-pain du berger est proportionnel au nombre de brebis de son troupeau.

Or ce troupeau-là, contrairement à celui des réfugiés tout court dont est chargé le HCR, le haut-commissariat aux réfugiés, a vocation à croître et à se multiplier.

En effet, les réfugiés lambda ne transmettent pas leur statut à leurs descendants. Les Palestiniens, si. Sans limitation de durée. La preuve, cela fait 68 ans que ça dure et la population d’origine a déjà été multipliée par plus de sept.

Le jeu des 7 erreurs
Le HCR a pour vocation de faire retourner les réfugiés normaux dans leur pays, ou de les recaser dans un autre pays le plus vite possible. Dès qu’ils sont de retour chez eux, ou qu’ils sont installés ailleurs de façon pérenne, ils ne dépendent plus de la charité internationale. C’est clair et c’est logique. La vocation du HCR est de diminuer le nombre des réfugiés.

L’Unrwa a un tout autre objectif : il s’agit de maintenir les « réfugiés » dans ce statut, qu’ils soient revenus dans leur pays (la Cisjordanie et Gaza, respectivement administrées par l’Autorité Palestinienne et le Hamas) ou dans un autre pays : la Jordanie, notamment, qui a été créée sur les deux-tiers de la Palestine mandataire, était donc peuplée de Palestiniens à l’origine et en a naturalisé des centaines de milliers d’autres qui sont venus s’y installer depuis 1948.

suspicious-smiley douteInterro écrite à réponses positives

  1. Les Palestiniens, où qu’ils naissent, s’ils peuvent revendiquer un aïeul qui a passé deux ans en Palestine mandataire, de Juin 1946 à Mai 1948, sont-ils réfugiés de naissance et ont-ils droit aux largesses de l’Unrwa ?
  2. Les « réfugiés palestiniens » sont-ils réfugiés même quand ils sont chez eux, dans les Territoires palestiniens, même quand ils sont gouvernés par un Président palestinien légalement élu pour 4 ans… le 9 janvier 2005 ?

Pas trop d’éclairage : les zones d’ombre, c’est tellement poétique !
Difficile de comprendre une situation quand on oublie d’expliquer le contexte, mais essayons quand même.

L’Unrwa et ses protégés (qui sont protégés par elle de vivre une vie normale chez eux, du fruit de leur travail) se trouvent dans une situation dramatique du fait de la décision américaine de cesser de financer l’agence : la contribution US de qui était de 354 millions de dollars pour 2018 a chuté à 60 millions.

Ouf, c’est suffisant pour l’avion privé de Mahmoud Abbas (50 millions), mais où va-t-on trouver de quoi payer les 30 000 fonctionnaires ?

Y sont fous ces Juifs !
La perspective qu’agite le directeur de l’UNRWA est la disparition de l’école et du système de santé palestiniens.

Jusqu’à présent, les Palestiniens, de Cisjordanie aussi bien que de Gaza, recourent très largement aux hôpitaux israéliens : récemment, la fille du leader du Hamas a été hospitalisée dans l’un d’eux. Oui, la fille du type qui veut tuer les Israéliens jusqu’au dernier a été soignée par les gens que son père veut détruire.

Les hôpitaux de Gaza servent aussi de base de lancement de missiles contre Israël, coinçant l’État juif dans le dilemme entre laisser sa population être visée sans rien faire ou bien réagir en neutralisant les bases ennemies, ce qui le rendra encore plus impopulaire aux yeux des occidentaux ignorant (ou refusant de croire à) cette stratégie du Hamas.

Séries américaines : 24 heures, Homeland, et maintenant Trump et l’Unrwa
« Les Américains se livreraient-ils à un chantage ? » demande benoitement l’intervieweur au représentant de l’Unrwa.

Inutile de poser la question, ils l’ont dit clairement : tant que l’argent qu’ils versent servira à payer des terroristes et que les dirigeants palestiniens refuseront de discuter avec les Israéliens, les Américains garderont leurs dollars pour faire des choses plus utiles.

Pourquoi Krähenbühl commence-t-il par botter en touche, alors ? Parce qu’un fonctionnaire de l’ONU, ça doit faire semblant d’être diplomate ? Ou alors par habitude de la langue de bois ? En tout cas, cela ne dure pas : il se lâche et laisse échapper que « les États-Unis ont été (…) très généreux et flexibles en termes d’utilisation des fonds. »

euh.jpgExercice : Traduisez la phrase précédente en termes clairs

  1. Généreux: a) Qui a de nobles sentiments qui le portent au désintéressement, au dévouement. b) Qui donne sans compter (synonyme : libéral).
    Les États-Unis ont relevé, pendant des décennies des deux acceptions. Ils ont donné sans compter à fonds perdus et n’ont jamais eu en échange que des insultes et des menaces. (Synonyme : neuneu).
  2. Flexible: a) Qui fléchit facilement, se laisse courber, plier. b) Qui s’accommode facilement aux circonstances. (Synonyme : malléable)
    Les États-Unis ont donné des centaines de millions pendant des années en faisant semblant de croire que cet argent servirait à nourrir des réfugiés. Ils n’ont pas diminué leur participation quand les réfugiés ont obtenu leur autonomie et ont donc été responsables de leur situation. Ils n’ont pas diminué leur participation quand le Président précédent, Yasser Arafat, est apparu en 9ème position du classement Forbes des Chefs d’État les plus riches du monde, ni quand Tarek Abbas, le fils de l’actuel Président, a été incriminé dans les Panama Papers au titre de la société Arab Palestinian Investment Company enregistrée dans les îles Vierges britanniques et au sein de laquelle il possède un seul petit million de dollars. (Synonyme : masochistes)

Qu’est-ce qu’une périphrase ? Donnez un exemple.
Définition : Expression par plusieurs mots d’une notion qu’un seul mot pourrait exprimer.

Exemple : « (Trump utilise des) fonds humanitaires à des fins de pression politique ».

Très bien, 20/20, Monsieur le directeur de l’Unrwa. Ce que Trump fait tient dans le seul mot de chantage. Pas de négociation de paix, pas de fonds humanitaires.

On aurait aimé que quelqu’un fasse remarquer à Monsieur Krähenbühl que ce chantage est moins grave que l’utilisation des fonds humanitaires à des fins d’armement offensif et de manuels scolaires incitant les élèves à la haine, à la guerre et au martyre.

Personne n’a rien dit, alors pourquoi déclare-t-il à brûle-pourpoint que « L’UNRWA n’est pas mise en cause pour des problèmes de transparence, d’efficacité ou de qualité de ses programmes » ?

On aurait aimé que quelqu’un lui suggère de méditer cette phrase du philosophe Pierre Montagnier : « une réponse à une question non posée est une justification de la part de quelqu’un qui a des choses à se reprocher ! »

Pour mémoire, ci-dessous, extraits d’un communiqué de la CICAD (n°1695) datant du 17 juillet 2012 et titré : « Le Hamas et des agences onusiennes (UNESCO et UNDP) ont participé à deux inaugurations dans la bande de Gaza »

  1. Le 8 juillet 2012, une école élémentaire au nom du terroriste Adnan Al-Ghoul a été inaugurée avec le financement conjoint du gouvernement libyen et sous l’égide du PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement).

Adnan al-Ghoul était un haut responsable de la branche armée du Hamas, spécialisé dans les explosifs et notamment impliqué dans les attentats de Beit Lid (1995) et du Dizengoff Center de Tel-Aviv (1996), dans lesquels 32 Israéliens ont été tués.

  1. Le 10 juillet 2012, une chaire d’astrophysique a été inaugurée à l’Université Islamique de Gaza sous l’égide de l’UNESCO.
    Les installations de cette Université sont notamment utilisées pour le développement d’armes pour le Hamas.

Ah bon, vraiment, « L’UNRWA n’est pas mise en cause pour des problèmes de transparence, d’efficacité ou de qualité de ses programmes » ? Eh bien elle devrait !

Épreuve de géographie : où vivent les réfugiés ?
Réponse de Monsieur le directeur : « La population des réfugiés palestiniens qui se trouvent en Cisjordanie, à Gaza, en Jordanie, en Syrie et au Liban a déjà des conditions de vie extrêmement difficiles à cause de l’occupation des territoires palestiniens ou du conflit en Syrie. »

Recalé !

Les réfugiés qui se trouvent en Cisjordanie sont gouvernés par Mahmoud Abbas. Ceux de Gaza par le Hamas, et c’est lui, pas « l’occupation des territoires palestiniens » qui rend leur vie difficile en les utilisant comme boucliers humains et en dépensant à sa guise, de façon flexible et transparente les fonds humanitaires (60 millions de dollars par an en armement et 40 millions en construction de tunnels pour aller attaquer les Israéliens).

Vocabulaire : qu’est-ce qu’un chantage ? Donnez un exemple

  1. Définition : Action d’extorquer à quelqu’un de l’argent ou un avantage sous la menace. Par extension : moyen de pression.
  2. Exemple : Si « on » (la France ?) ne se substitue pas aux USA pour financer les 300 millions de dollars que les Américains ne donneront pas cette année, les Palestiniens n’auront plus de budget pour l’éducation, ils se radicaliseront et/ou viendront immigrer en France.
  3. Remarques : Comment peut-on se radicaliser plus que le Hamas, qui est cul et djellaba avec l’État islamique ?
    Si les élèves palestiniens sont privés, cette année des livres de géo dans lesquels Israël n’existe pas et des livres de maths où il faut additionner les martyres et soustraire les sionistes tués, cela les radicalisera-t-il vraiment ?
    Quant à la menace de voir arriver les Palestiniens sur le sol français, ouh la ! C’est une chose de les prétendre pacifiques quand ils font sauter des pizzerias à Tel Aviv ou à Jérusalem, mais s’ils viennent faire ça chez nous, les Français verront à quoi a servi leur argent humanitaire jusque-là !


Grammaire : Qu’est-ce qu’une question orientée ?
Réponse par un exemple : « En vous occupant depuis des décennies de millions de réfugiés palestiniens, ne craignez-vous pas de perpétuer ce statut ? » (l’intervieweur).

  1. Bonne réponse. Mais l’interviewé, lui, répond à côté, ou alors il ne sait pas compter : l’Unrwa ne s’occupe pas de millions de réfugiés depuis des décennies. C’est là tout le charme de cette agence multiplicatrice. Il lui a fallu 68 ans pour que les 750 000 du départ deviennent 5,4 millions !
  2. Et « perpétuer ce statut» ? Mais les statuts de l’Unrwa stipulent clairement qu’elle est précisément là pour ça, puisque les réfugiés palestiniens sont « réfugiés » du berceau à la tombe, génération après génération.

L’intervieweur déplore-t-il que l’Unrwa accomplisse avec une remarquable efficacité l’objectif pour lequel elle a été créée : maintenir une population à la croissance exponentielle dans un statut d’assistés qu’on pousse à rêver que leurs fantasmes les plus chimériques se réaliseront par magie ?

langue de bois jean-michel-ribes-198969.jpg
Vocabulaire : qu’est-ce qu’un mensonge ? Donnez un exemple

  1. Définition : Affirmation contraire à la vérité faite dans l’intention de tromper. (Synonymes : craque{populaire}, bobard {familier}).
  2. Exemple : « … les réfugiés afghans, qui ont fui leur pays lors de l’invasion soviétique de l’Afghanistan en 1979, le sont depuis près de quarante ans (…) Bien entendu, le Haut-Commissariat aux réfugiés considère la deuxième, troisième ou même quatrième génération de ces réfugiés afghans comme des réfugiés. Il n’y a donc là-dessus aucune différence de traitement entre réfugiés palestiniens ou afghans.» dixit Pierre Krähenbühl, directeur de l’UNRWA.

Comment prouver qu’une affirmation est mensongère ?
En l’occurrence, il suffit de comparer les deux définitions telles qu’elles sont aimablement mises à disposition du public sur le site de l’ONU.

  1. HCR : définition du réfugié
    Toute personne qui, craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ;
    Cette Convention cessera 1) Si la personne s’est volontairement réclamée à nouveau de la protection du pays dont elle a la nationalité ; ou 2) Si, ayant perdu sa nationalité, elle l’a volontairement recouvrée ; ou 3) Si elle a acquis une nouvelle nationalité et jouit de la protection du pays dont elle a acquis la nationalité ; ou 4) Si elle est retournée volontairement s’établir dans le pays qu’elle a quitté ou hors duquel elle est demeurée de crainte d’être persécutée ;
    Les dispositions de cette Convention ne seront pas applicables aux personnes dont on aura des raisons sérieuses de penser : a) qu’elles ont commis un crime contre la paix, un crime de guerre ou un crime contre l’humanité ; b) qu’elles ont commis un crime grave de droit commun en dehors du pays d’accueil avant d’y être admises comme réfugiées ; c) qu’elles se sont rendues coupables d’agissements contraires aux buts et aux principes des Nations Unies.
  2. UNRWA : définition des réfugiés palestiniens
    « Les personnes dont la résidence normale était la Palestine pendant la période du 1er juin 1946 au 15 mai 1948, et qui ont perdu leur foyer et leurs moyens de subsistance à la suite du conflit de 1948. Les descendants de Palestiniens mâles, y compris les enfants légalement adoptés, sont également concernés.
    Les services de l’UNRWA sont accessibles à tous ceux qui vivent dans ses zones d’opérations et qui répondent à cette définition, qui sont enregistrés auprès de l’Agence et qui ont besoin d’assistance. Lorsque l’Office a commencé ses opérations en 1950, il répondait aux besoins de quelque 750 000 réfugiés palestiniens. Aujourd’hui, environ 5 millions de réfugiés palestiniens sont admissibles aux services de l’UNRWA. »

Résumé pour les allergiques à la langue juridico-onusienne

  1. Le statut de réfugié palestinien est accordé aux enfants, y compris adoptés, de ceux qui ont vécu pendant deux ans en Palestine mandataire.
    Rien, ni dans le temps, ni dans des circonstances particulières, ne limite le statut de réfugié palestinien.
  2. Le temps moyen du statut de réfugié du HCR est de dix ans.
    Lorsque le directeur de l’Unrwa dit que les 3ème ou 4ème génération d’Afghans sont considérées comme réfugiées, cela concerne ceux dont les parents sont encore dépendants du HCR. Ils constituent donc une exception parmi les réfugiés « normaux » (en français : non palestiniens).
  3. Pour les réfugiés palestiniens, ils peuvent être nés dans un pays dont ils possèdent la nationalité, ils auront quand même droit au statut, alors que cette nationalité annule de facto le statut de réfugié « normal » par le HCR.
  4. Il n’y a pas de durée moyenne pour la situation de « réfugié palestinien » puisque le statut est inamovible. Ce ne sont donc pas les individus palestiniens qui deviennent des citoyens normaux, mais c’est le statut lui-même qui est supposé disparaître un jour. Quand ? Quand deux conditions seront remplies :
    a) la paix aura été signée et
    b) les réfugiés se réclamant du droit au retour auront réintégré le domicile quitté par l’aïeul qui a eu le statut de réfugié.
    Or, sachant que
    a) il existe deux gouvernements palestiniens parallèles (Cisjordanie et Gaza) dont aucun n’accepte de parler à Israël
    b) ils étaient 750 000 et ils sont aujourd’hui 5,4 millions

Quelle est la probabilité que la paix soit signée au XXIe siècle ?

ane.jpgQue signifie « prendre ses lecteurs pour des ânes » ? Donnez un exemple.

  1. Définition : l’âne est un équidé domestique – au figuré : l’âne est un individu à l’esprit borné (synonymes : bête, ignorant)
  2. Exemple : « La différence fondamentale (entre un réfugié afghan et un réfugié palestinien, NDLR) est qu’un réfugié afghan qui se trouve à Peshawar depuis 40 ans peut tout de même décider de retourner dans son pays, l’Afghanistan. Les Palestiniens, aujourd’hui, n’ont pas le choix. » (Directeur de l’Unrwa)
  3. Décorticage : La grande majorité des réfugiés palestiniens vit dans les Territoires palestiniens, dans la Bande de Gaza (que les Israéliens ont conquis à l’Egypte en 1967 et que l’Egypte a refusé de récupérer lors de la paix signée en 1979) ou en Cisjordanie (que les Israéliens ont conquis sur la Jordanie en 1967).
    Soit on considère que ces « réfugiés » sont réfugiés chez eux, ce qui est géographiquement exact, et donc ils n’ont pas besoin d’y retourner, ils y sont déjà.
    Soit on admet que la Palestine en tant que pays n’a jamais existé (il y a eu 1000 ans de royaume d’Israël, puis de royaumes d’Israël et de Juda, mais jamais la Palestine n’a été un Etat indépendant en dehors des royautés juives) et dans ce cas, se pose la question de savoir dans quel pays les Palestiniens pourraient vouloir retourner.

Il n’y a qu’une seule réponse à cette question que personne ne veut poser !
Si la paix entre Israéliens et Palestiniens n’est toujours pas en vue, alors que les Israéliens l’ont signée avec l’Égypte et avec la Jordanie, c’est que les Palestiniens ne veulent pas d’un État à eux à côté d’Israël, ils veulent une grande Palestine sans Juifs, à la place d’Israël.

C’est pourquoi ils refusent de reconnaître que l’État juif est juif et de renoncer au « droit au retour » en Israël, même quand l’État de Palestine sera créé et reconnu.

M’sieu, M’sieu, j’ai encore un exemple de lecteurs pris pour des ânes, j’peux ?
Les Gazaouis « sont des gens qui sont hautement éduqués, qui ont un esprit d’entreprise et des capacités de créativité extraordinaires. Or ils sont aujourd’hui réduits à recevoir cette aide alimentaire à cause du blocus de Gaza parce que les différents secteurs de l’économie ont été détruits et balayés » (en Pierre Krähenbühl dans le texte).

Rappel des faits :

  1. Les Israéliens ont quitté unilatéralement Gaza en 2005. Des philanthropes juifs ont racheté aux kibboutzim (en français « colonies ») les infrastructures agricoles, serres, etc. qui sont donc restées sur place, pour qu’après le départ des Juifs, les Palestiniens, aient l’occasion d’utiliser leur « esprit d’entreprise et capacités de créativité extraordinaires ». Malheureusement, dans les heures qui ont suivi le départ des Juifs, ils ont réduit en miettes toutes lesdites installations.
  2. Du coup, ils ont continué à être « réduits à recevoir cette aide alimentaire » que Monsieur Krähenbühl déplore.
  3. Le Hamas a ensuite pris le pouvoir à Gaza au moyen d’un coup d’Etat. Ses premières actions ont consisté à creuser des tunnels pour aller kidnapper des Juifs en Israël et à s’armer pour lancer des roquettes sur les civils israéliens.
  4. Conséquence directe, les Israéliens ont établi un blocus pour empêcher certains matériaux, notamment les armes et le ciment pour les tunnels, de parvenir dans la Bande de Gaza. Au sud, les Egyptiens ont également établi un blocus pour se protéger du terrorisme palestinien.
  5. Enfin, chaque jour, « 800 camions passent d’Israël à Gaza pour livrer les produits alimentaires et les biens d’équipement nécessaires aux habitants », lit-on dans le rapport d’une mission que l’OTAN a effectuée en Israël et dans les Territoires palestiniens entre le 25 février et le 2 mars 2017.

Incriminer le blocus pour la situation des Palestiniens demande de porter des œillères bien serrées et un casque de chantier bien ajusté pour ne voir et n’entendre que son propre point de vue…

Logo Liliane MessikaAllez, tous ensemble, sur l’air de la publicité Findus :
Heu-reu-se-ment y’a Ma-ba-tim !

LM♦

3 commentaires

  1. Le scandale des manuels scolaires utilisés à Gaza et en Cisjordanie, financés par l’argent international dont celui d’UNRWA constituant de véritables incitations au meurtre dès le plus jeune âge, il à été souvent rappelé. Qu’en est-il maintenant ? Ne serait-il pas opportun de lancer une enquête sur les manuels actuels et une opération pour retrouver des spécimens des manuels précédents ?

    J’aime

  2. Excellente explication de texte qui, bien entendu, ne saurait être comprise par le lecteur du Point (ou de tout autre média conforme).
    A propos du Point, voici une mise au point (!) de l’excellent site InfoEquitable : http://infoequitable.org/quand-un-envoye-special-du-point-fait-la-promotion-du-droit-au-retour-des-refugies-palestiniens/#comment-4729

    Entre « lutte contre l’occupation » et promotion du « droit au retour », les lecteurs du Point qui pensent lire un récit de terrain par l’envoyé spécial du journal se voient en réalité administrer un récit préfabriqué et unilatéral, exempt par exemple de toute référence à des problèmes comme le soutien financier du terrorisme par l’Autorité palestinienne. C’est qu’Israël n’est pas la Turquie ou l’Iran. Une fois le contrôle aux frontières passé, Israël laisse la liberté à tout journaliste étranger d’écrire ce qui lui plaît. Même à son encontre.

    J’aime

Laisser un commentaire. Il sera visible dès sa validation.