Un texte puissant au service de l’Histoire
Dans une scénographie épurée à l’extrême, les silhouettes des trois comédiennes se détachent sur un cercle immaculé, ombres des femmes dans le camp d’Auschwitz. Elles font résonner les paroles des résistantes déportées, dans la langue dense et lumineuse de Charlotte Delbo. Françoise, Gina, Denise et les autres ont froid, ont faim, soif, peur. Mais elles s’entraident, se soutiennent et luttent contre le désespoir, plus encore que contre la mort. Charlotte Delbo (1913-1985), assistante de Louis Jouvet, choisit le théâtre pour témoigner et raconter la beauté du combat de ces résistantes qui veulent rapporter le souvenir, dire la tragédie des douleurs et les miracles de la solidarité. Une pièce d’une force et d’une poésie saisissantes.
« Monter cette pièce n’est pas seulement un choix artistique,
c’est un devoir d’Homme »
Résistante et communiste, Charlotte Delbo est arrêtée avec Georges Dudach, son mari (qui sera fusillé par la suite) en 1942. Envoyée à Auschwitz, elle fait partie des 49 survivantes d’un convoi de 230 déportées politiques. Aujourd’hui, la figure de Charlotte Delbo, la résistante comme la femme de lettres, sort de l’ombre. Sa biographie et son œuvre théâtrale complète sont publiées chez Fayard, un Colloque international à la BNF, sa trilogie Auschwitz et après aux Éditions de Minuit. Elle s’impose comme un auteur majeur de la déportation, dont l’œuvre compte parmi les plus fortes auprès de celle de Primo Levi, Elie Wiesel et Imre Kertesz.
Évocation en 18 fragments à partir de la pièce Qui rapportera ces paroles ? de Charlotte Delbo
Adaptation, mise en scène et scénographie Agnès Braunschweig
Avec Agnès Braunschweig, Edith Manevy et Caroline Nolot – Cie Prospero Miranda
Représentations suivies d’une rencontre :
La transmission de l’histoire de la Shoah et le devoir de mémoire 73 ans après la libération
En présence de Colette Zeif, fille de déportés (le 27 mars)
et d’Yvette Lévy, survivante d’Auschwitz (le 28 mars)