Ahed al-Tamimi, la Leonarda palestinienne

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Par Liliane Messika

Il était une fois une ravissante adolescente rousse que ses parents avaient entraînée à offrir aux médias le spectacle de ses provocations de soldats israéliens. Elle est rapidement devenue la coqueluche des révolutionnaires en pantoufles nostalgiques du bon vieux temps, celui où il suffisait d’une dénonciation à la Kommandantur pour se débarrasser des Juifs.

L’idole des djeun’s en keffieh
Ahed al-Tamimi a été officiellement intronisée « icône de la résistance palestinienne » en 2017, pour avoir héroïquement giflé un soldat israélien, qui a eu bien du mérite à rester de marbre. Du mérite, un Israélien, un soldat de Tsahal, vous plaisantez ? Oui, oui, aie ! Pas sur la tête ! On sait bien qu’un Israélien ne mérite que crachats et balles de Kalachnikov artisanales !

La petite prodige est produite en public par ses parents depuis l’âge de onze ans. A 17, elle en était à sa énième provocation et a fini devant un tribunal qui l’a condamnée à une peine de huit mois ferme pour agression aggravée et incitation au meurtre.

Reine des Neiges au Moyen-Orient, ça paie
« Tamimi a été libéréééééée, délivrééééée, je mentirai PLUS QUE jamais-ais-ais » le 29 juillet 2018. Cela enchante ses admirateurs, à commencer par les journalistes qui lui font la courte échelle et censurent ce qui, dans les propos de la pasionaria chiquita, a justifié son arrestation et sa condamnation.

InfoEquitable en administre une preuve éclatante dans son analyse d’un reportage sur l’icône (avec un seul N) diffusé par BFM TV, dans lequel quelques insultes antisémites et quelques appels au meurtre ont été pudiquement coupés au montage. On honore une Gandhi miniature, on ne va pas risquer de mettre la puce à l’oreille des téléspectateurs sur ses conseils aux terroristes amateurs !

Inutile de réinventer la roue, nous reprenons intégralement la conclusion d’InfoEquitable :

« Les journalistes qui présentent Ahed Tamimi comme une « icône de la résistance palestinienne » ne peuvent ignorer que cette « résistance » est une guerre totale contre l’existence d’Israël en tant qu’État du peuple juif. Ils savent qu’Israël ne poursuit pas seulement l’activiste pour ses mises en scène, mais aussi pour son incitation à la violence qui touche des centaines des milliers de personnes sur les réseaux sociaux et peut susciter des vocations. Des vies sont en jeu. » (ici)

Cendrillon à l’envers
Tamimi était entrée svelte en prison, elle en est ressortie dodue. Eût-elle été emprisonnée dans les geôles palestiniennes, son poids aurait diminué de moitié… et sa motivation itou. Mais les prisons israéliennes sont tout ce que les associations françaises rêvent de voir devenir les nôtres : les détenus y reçoivent des visites, lisent ce qu’ils veulent et peuvent y passer des diplômes universitaires… C’est le cas de Marwan Barghouti, acquitté pour 21 morts résultant de 33 attentats, mais condamné en 2004 à cinq peines de perpétuité pour cinq autres meurtres, plus 40 ans de prison pour une tentative supplémentaire.
Tamimi aurait pu, elle aussi, profiter de l’occasion pour apprendre une matière universitaire, la communication, par exemple… mais quand ils voient les retombées presse de chacun de ses crachats, les dircoms du monde entier lui offrent des ponts d’or. Que ferait-elle de plus avec un diplôme? De toute façon, le mannequinat lui suffit. Son ambition vise probablement le statut d’égérie officielle des keffiehs Hermès.

Ahed Tamimi
Ahed al-Tamimi

Prison israéliennes : rien à voir avec zonzons françaises
Barghouti, ancien secrétaire général du Fatah, avait accusé de corruption le leader du mouvement, Arafat lui-même, mais aussi ses apparatchiks pour faire bonne mesure. Il s’était aussi insurgé contre les nervis de l’Autorité palestinienne, à qui il imputait de graves violations des Droits de l’Homme. Ça, c’était avant 2000. Depuis, il a changé son fusil d’épaule.

À la prison de Hadarim, Barghouti partage avec un colocataire sa cellule et sa télé. Il n’a droit qu’à dix chaînes, un scandale ! Il peut lire tous les journaux publiés en Israël, mais en version papier : l’ordinateur lui est interdit. Sa femme lui rend visite un mardi sur deux, mais ils se parlent à travers un hygiaphone. C’est en prison qu’il a obtenu son bac et a publié trois livres. C’est là aussi qu’il a été réélu au Conseil législatif palestinien.

Erdoğan a un petit côté hollandais…moins le scooter
Quand Mademoiselle al-Tamimi est sortie de prison, le Président turc, Recep Tayyip Erdoğan, lui a téléphoné, comme François Hollande avait appelé Leonarda, autre icône éphémère d’une autre pseudo-résistance. Oui, éphémère, parce que au pays de l’égalité et de la liberté de la presse, les journalistes adorent raconter les malversations des « islamophobes », des « populistes » et du « puissant lobby juif ». Quand il s’agit de socialistes ou d’indigènes chouchoutés par la République, a fortiori si ce sont aussi racistes anti-français, nos Rouletabille sont beaucoup plus réticents. Malgré cela, les arnaques de leurs héros finissent quand même par être révélées au grand public : Leonarda n’était pas une future Marie Curie mais une pétasse vulgaire, ignorante et profiteuse (donc beaucoup plus qu’une vulgaire pétasse). Certes, les nouvelles n’arrivent pas en temps réel comme en Israël, mais elles sont quand même médiatisées. En territoire palestinien, on ne les connaît que par le bouche à oreilles et les rares communiqués des rares associations de défense des rares droits de l’homme.
Dans son coup de fil de félicitations à la Tamimi cracheuse pour son « courage », Erdogan lui a promis que la Turquie continuerait à soutenir la lutte-légitime-des-Palestiniens.

Contrairement à la presse française, qui voit en Ahed Tamimi une Jeanne d’Arc.2, certains dans la presse anglo-saxonne la surnomment « the Pallywood star ».
Rien à retirer ni à « Pallywood » pour la qualité des mises en scène, ni à « star » pour celle des acteurs. Le clan Tamimi tout entier est connu pour sa violence : la mère d’Ahed, Nariman, a déjà été condamnée pour agression, menaces et incitation au meurtre. Son père, Bassam, a été arrêté plusieurs fois pour incitation au terrorisme. Un de ses cousins, Ahlam, était membre de la cellule terroriste du Hamas qui a perpétré l’attentat contre la Pizzeria Sbarro en août 2001. 15 morts et de nombreux mutilés.

Qui est plus digne d’admiration, Ahed al-Tamimi ou Hajer Harb ?
Vous n’avez jamais entendu parler de Hajer Harb ? C’est normal : cette journaliste palestinienne a été condamnée à la prison dans son pays pour avoir dénoncé la corruption des autorités, aussi bien en Cisjordanie qu’à Gaza.
Après une longue et dangereuse enquête, elle a révélé le trafic de médecins et d’apparatchiks du Hamas et du Fatah, qui n’acceptaient de délivrer des autorisations de sortie de la bande de Gaza pour raisons médicales que contre des pots-de-vin conséquents. Et les malades trop pauvres pour payer les bakchichs ? Ils peuvent aller dans les hôpitaux palestiniens sous-équipés en matériel… médical (mais suréquipés en matériel militaire), où la maltraitance est monnaie courante et où les bakchichs sont en monnaie locale.

Hajer Harb
Si Hajer Harb guérit de son cancer et revient à Gaza, elle sera arrêtée par le Hamas et emprisonnée pour six mois

Le Hamas est plutôt pour la maltraitance et les pots-de-vin. Mais pas pour qu’on le dise, qu’on se le dise ! Il a condamné Hajer Harb à six mois ferme. Le procès a eu lieu par contumace, car la journaliste, atteinte d’un cancer, était partie se faire soigner en Jordanie… sans payer de pot-de-vin, grâce à une association qui s’était occupée de la faire sortir de « l’État de Palestine démocratique » en devenir.

Le mot de la fin vient d’un analyste palestinien, Jihad Harb (rien à voir avec Hajer, Harb est un nom de famille très répandu) : « Ce verdict contre une journaliste n’a rien de surprenant », (…) « au lieu d’enquêter sur les hauts fonctionnaires de la santé qui rançonnent et maltraitent les patients, le Hamas a choisi de punir la journaliste qui a révélé le scandale ».

Il a d’autant moins de scrupule, le Hamas, qu’il sait bien que ses nombreux soutiens resteront muets. Leur devise doit être : « quand on ne peut pas accabler Israël, on se tait ».

Pas de liberté, pas d’égalité et encore moins de fraternité. Est-ce la raison pour laquelle tant de ceux qui se prétendent « attachés aux valeurs de la France » se disent pro-palestiniens ? Ah non, c’est parce que s’avouer « antisémite » est encore tabou et que « antisioniste » commence à sentir le pâté ! LM♦

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1er août 2018

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