On a les héros qu’on peut

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Ari Fuld

De votre envoyée spéciale en Australie
Liliane Messika

En France, on retient le nom des assassins. En Australie, celui des victimes

En France, personne ou presque, n’a entendu parler de Ari Fuld. C’est un Israélien. C’était, plus exactement. En Australie, il a eu les honneurs de la presse, ce qui est mérité pour un homme honorable (The Australian). Ce qui ne l’est pas, c’est qu’une seule mention est faite de lui dans un journal mainstream français. Dans Libération, le journaliste Guillaume Gendron se fait mousser, à la fois parce qu’il est le seul à utiliser le nom de la victime israélienne comme s’il connaissait l’homme personnellement, mais aussi parce qu’il en profite pour justifier son assassinat. Soulignons tous les vocables destinés à rendre la victime antipathique et à excuser le geste de l’assassin :

 « L’homme tué ce matin dans une attaque au couteau devant un mall en Cisjordanie occupée était Ari Fuld, un activiste pro-colon américano-israélien. J’étais tombé sur lui devant la nouvelle ambassade américaine lors de son déménagement à Jérusalem. » Et voici ce qu’écrivait Gendron à l’époque : « Ari Fuld, un colon américano-israélien, hausse les épaules quand on évoque les protestations monstres dans l’enclave sous blocus : « Ils disent qu’aujourd’hui est un jour de colère, mais hier, c’était quoi, la journée de l’amour ?» Les tsitsit dépassent de sa chemise à carreaux sur son jean, il en rajoute une couche. «’’Trump a choisi la vérité contre la diplomatie. Je comprends que les Arabes soient fous de rage : il a fait éclater leur mensonge. Jérusalem n’a jamais été, et ne sera jamais, une ville arabe’’ (Libération).» Reste-t-il des mots non soulignés ? Ah oui, ceux prononcés par Ari Fuld !

Ari Fuld, citoyen américano-israélien de 45 ans, père de quatre enfants, a été mortellement poignardé dans le dos, le 16 septembre 2018, par un terroriste palestinien dans un centre commercial du Gush Etzion. Malgré sa blessure fatale, il a réussi, avec un autre passant, à maîtriser le terroriste et à l’empêcher de frapper d’autres civils.

Son courage et sa droiture ont été salués par l’ensemble de la société civile israélienne et de la classe politique, par ceux de son bord comme par ses adversaires.

Celui qui l’a poignardé dans le dos avait 17 ans. Dans notre pays, on se rappelle encore le nom de Mohammed Merah, mais plus rarement celui de ses victimes, enfants et adultes. En France, c’est l’assassin qui devient le héros admiré par tous les apprentis terroristes, ceux qui passeront un jour à l’acte et ceux qui se contenteront toute leur vie de se masturber en se repassant la vidéo.

Les terroristes ne naissent pas meurtriers, ils le deviennent

Avant de se radicaliser, ce sont des enfants, qui, à l’instar de leurs congénères dans la plupart des pays, regardent la télévision. Comme l’a certainement fait le tueur d’Ari Fuld, Khalil Jabarin, élevé dans la Cisjordanie occupée, mais administrée par l’Autorité Palestinienne.

Il devait regarder en VO les mêmes programmes que Merah sur le câble : les « émissions éducatives » de l’Autorité palestinienne qui ont conduit le Français à tuer 3 gamins de 3 à 7 ans en 2012 à Toulouse, au motif de « venger les enfants de Gaza » d’une occupation qui était terminée depuis sept ans.

Et que voyait-on dans les années 2000 à la télévision palestinienne ? Une psychologue née à Toronto, Linda Olmert, étudiait ces programmes pour le compte de l’ONG Palestinian Media Watch en 2004. Elle décrit un dessin animé qui l’avait particulièrement marquée : le clip présentait un scenario sur le thème « le conflit palestino-israélien, raconté aux tout-petits » avec un personnage de charmant petit poussin, victime des méchants Israéliens : les gentils snipers palestiniens tiraient contre les méchants en s’abritant derrière les arbres ? Hop les méchants israéliens abattaient les arbres. Le petit poussin incitait alors les spectateurs (à partir de l’âge de deux ans) à se révolter par les armes. Dans un programme pour enfant, on se serait attendu à des conseils de modération et de recours à l’autorité parentale. Rien de tout cela sur la télévision palestinienne. « D’autres objectifs universels des programmes pour enfants, tels que l’encouragement des compétences linguistiques et l’enrichissement du vocabulaire, sont complètement absents dans ce clip. Dans ce « programme éducatif pour les enfants palestiniens », les enfants d’âge préscolaire apprennent qu’il est acceptable d’appeler les gens à manifester –ce qui est incontestable–, puis de les massacrer (‘’massacre’’ – un bien beau nouveau mot !) –ce qui est inacceptable (vidéo visible ici). »

Le « modéré » Abbas, élu pour quatre ans il y en a treize, incite au meurtre de Juifs

Ce qui a provoqué le passage à l’acte de Jabarin, c’est la provocation de Mahmoud Abbas, qui a prononcé un discours accusant les Juifs de vouloir prier à la mosquée al-Aqsa. Oui, « accusant », car un Juif qui prie commet un crime. Il faut savoir que l’administration du Mont du Temple, en territoire israélien, a été confiée par les Israéliens au Waqf, l’autorité religieuse musulmane, par les Israéliens dès la fin de la guerre des Six-jours. C’est lors de ces six jours de juin 1967 qu’ils ont reconquis Jérusalem, leur ville sainte et seulement à partir de cette date qu’ils ont pu s’y rendre. Auparavant, les Jordaniens, qui l’occupaient depuis 1948, leur déniaient ce droit.

Les « démocrates Palestiniens » considèrent la présence de Juifs comme une souillure, alors leur entrée DANS une mosquée relèverait carrément du crime. Sauf que les Juifs n’ont aucune intention de rentrer dans une mosquée, où que ce soit. Mais il a suffi que « Abou Mazen » évoque cette horrible éventualité dans un discours devant le comité exécutif de l’OLP à Ramallah, le 15 septembre 2018, pour que les réseaux sociaux arabes et les sites Web affiliés au Hamas et au Jihad Islamique palestinien titrent sur l’intention d’Israël de permettre aux Juifs de prier à l’intérieur de la mosquée Al-Aqsa.

Médisez, médisez, la rumeur fera le reste et un « loup solitaire » passera à l’acte

Cette rumeur est issue à 100% du cerveau d’Abbas et n’a aucun fondement réel. La seule autorisation valable pour les non-musulmans (Juifs, chrétiens ou autres), est de visiter le site juif sacré sous la protection de la police, à condition qu’ils s’abstiennent de toute forme de prière ou de « manifestation religieuse ». La police israélienne veille en permanence à ce que cette interdiction soit scrupuleusement respectée. Alors rentrer dans la mosquée ? N’importe quoi !

Les mêmes réseaux sociaux qui ont colporté le mensonge d’Abbas ont affirmé que Khalil Jabarin avait pris sa décision d’assassiner un Juif en représailles contre les « crimes israéliens contre la mosquée al-Aqsa. ». Le Jihad Islamique palestinien a déclaré que l’attaque à l’arme blanche était « une réponse naturelle au terrorisme sioniste commis par des agressions et des crimes contre notre peuple, nos terres et nos lieux saints. » Quant au Hamas, il s’est félicité dans un communiqué « de cette attaque héroïque et (nous) affirmons que nuire à la mosquée Al-Aqsa est une ligne rouge à ne pas franchir. Cette opération répond à ce que Israël prévoit de faire dans la mosquée Al-Aqsa », a-t-on pu lire sous la signature de Husam Badran, un haut gradé du mouvement qui dirige Gaza.

Mahmoud Abbas n’en est pas à son coup d’essai : il avait déjà lancé « l’intifada des couteaux » en 2015 en publiant une déclaration selon laquelle « La mosquée Al-Aqsa est à nous, l’église du Saint-Sépulcre est à nous et ils n’ont pas le droit de les souiller avec leurs pieds sales. Nous ne leur permettrons pas, et nous ferons tout en notre pouvoir pour protéger Jérusalem. » Pourquoi se priverait-il d’une incitation au crime qui a déjà fait ses preuves. On ne change pas une équipe qui tue du Juif…

Le modéré Abbas salarie les terroristes et leurs ayant-droits

Une polémique oppose Abbas à de plus en plus de « chancelleries » qui ont longtemps fermé les yeux sur cette pratique, démontrant ainsi un mépris paternaliste que l’on peut résumer ainsi : on ne peut demander à des débiles comme les Palestiniens d’avoir une attitude rationnelle et civilisée comme nous autres.

L’Américain Trump a été le premier à traiter les Palestiniens comme des adultes : soumettant sa contribution à leur budget à des conditions de bon sens (cessation des violences, de l’incitation à la haine et du financement du terrorisme et des terroristes). Il a été suivi par la Belgique qui, a demandé en vain que l’Autorité Palestinienne de donne pas le nom de terroristes aux écoles palestiniennes qu’elle finançait.

Devant les refus répétés, Trump a suspendu ses versements et la Belgique a suivi le mouvement. 100% du budget palestinien est financé par des donations internationales, mais Abbas donnera quand même 1 400 shekels par mois aux parents de l’assassin d’Ari Fuld pendant trois ans. C’est l’équivalent de 335€/mois, soit plus que le salaire moyen palestinien et l’équivalent de 4 ans de revenu moyen d’un Somalien, d’après l’ONU (92 $/an en 2018 (Wikipédia).

« Dans le cadre de sa politique de financement des familles des “martyrs” pour la cause palestinienne, le budget de l’AP pour 2017 et 2018 s’est élevé à 1,2 milliard de shekels par an, selon le site Web de son ministère des Finances. (…) Actuellement, un prisonnier palestinien qui purge une peine de 3 à 5 ans, reçoit environ 580 dollars par mois. Ce chiffre peut tripler pour une peine de 20 à 30 ans, et peut inclure des paiements supplémentaires pour les Palestiniens qui sont mariés, ont des enfants, ou qui sont résidents de Jérusalem ou citoyens israéliens (i24news). »

Les propalestiniens français vont avoir de quoi s’indigner…

En représailles au meurtre, l’armée israélienne et le Shin Bet (services de renseignement) sont entrés dans la ville de Yatta, où vivait Jabarin, l’auteur de l’attentat du 16 septembre 2018. Un terreau propice au terrorisme, puisque c’est aussi de là que venaient les deux auteurs de l’attentat au marché Sarona de Tel Aviv. En juin 2016, ils avaient mitraillé des civils attablés à la terrasse d’un café, en avaient tué quatre et blessé sept autres.

L’armée a confisqué les permis de travail en Israël à certains proches du terroriste, elle a fouillé les maisons voisines de la sienne et préparé celle-ci à être détruite, ce qui ne manquera pas d’indigner ceux qui se sont félicité de la mort d’Ari Fuld, néantisé sous le terme de « pro-colon » par Libération, le journal qui veut libérer TOUTE la Palestine, y compris Tel Aviv, Haïfa et Eilat.

… Et de quoi se réjouir

Le 23 septembre est parue l’interview d’une vendeuse de falafel, Hila Peretz, qui aurait pu devenir la deuxième victime de Jabarin, si Ari Fuld n’avait pas utilisé sa dernière énergie pour l’abattre. Elle a expliqué qu’avant l’attaque, le terroriste était entré dans son magasin et avait demandé aux clients « s’ils parlaient anglais ». Il parlait parfaitement l’hébreu, aussi n’était-il pas à la recherche d’un traducteur pour passer sa commande. La jeune femme n’a compris que rétrospectivement : l’assassin était à la recherche d’une victime américaine et non d’un conseil sur le meilleur falafel. « Il y avait d’autres clients qu’il aurait pu cibler en premier, mais il ne s’en est pas pris à eux. Il a choisi délibérément Ari, il voulait clairement tuer un Américain ». Elle a aussi mentionné une chose qui apparaît sur les vidéos des caméras publiques, et sur lesquelles on voit l’assassin s’en prendre à sa victime pendant une bonne minute avant de la poignarder dans le dos.

Les Européens sont-ils câblés à l’envers ?

Il a fallu des siècles de lecture de François Villon, de Victor Hugo et de Sir Walter Scott, le soir au coin du feu, pour que les Français et les Anglais acquièrent la préférence du malandrin contre le gentilhomme, fût-il réellement un homme gentil.

Les Australiens vivent dans un pays jeune, où l’été est beaucoup plus long et l’hiver beaucoup moins rigoureux que sous nos latitudes. Faut-il voir là la raison pour laquelle ils ont conservé du bon sens ? Chez eux, en effet, celui qui est à sauver ou à plaindre est la victime et celui qui est à blâmer et à punir est le coupable.

La preuve, dimanche 24 septembre 2018, des milliers de chrétiens australiens dans leurs églises pour que soient rendues à leur pays les dépouilles de deux soldats israéliens, Hadar Goldin et Oron Shaoul, tués par le Hamas deux heures après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu. Il s’agissait, pour les Églises, au moment où s’ouvrait l’Assemblée générale de l’ONU, de faire prendre conscience du deux poids deux mesures que subit Israël, dont les adversaires ne respectent aucune loi internationale et d’obtenir que pression soit faite sur le Hamas. Après l’Australie, d’autres chrétiens dans d’autres pays ont poursuivi le mouvement.

Logo Liliane MessikaSi seulement le réchauffement climatique n’était pas une légende, nous pourrions espérer un changement dans nos habitudes de lectures et dans le choix de nos héros.

Aimer le bon au lieu du méchant, ça doit être gratifiant ! LM

2 commentaires

  1. Le journaliste de Libération n’emploie pas le mot victime. Pour lui Ari Fuld est seulement « un activiste pro-colon américano-israélien »: il n’est ni un homme juif qui a sauvé, malgré ses blessures, plusieurs personnes avant de mourir, ni un père de 4 enfants, non c’est un colon déshumanisé et la messe est ainsi dite! Cela me rappelle le bébé-colon, la petite Shalhevet Pass, assassinée en 2001 par un sniper palestinien.

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