Do you want a cup of tea? / Вам налить чаю ?

tasse thé.jpgQuel est le point commun entre la Russie et la Grande-Bretagne ? Évidemment le thé ! Depuis bien longtemps en Russie, comme en Grande-Bretagne, cette boisson est extrêmement populaire, même s’il existe certaines particularités, voire des différences dans la manière de la préparer, de la boire, de la savourer. Au cours des siècles, cet attachement a fait naître toute une culture, symbolisée par moult objets, devenus des symboles nationaux : les tasses en porcelaine et les porte-verres en argent, les pots à lait, les boîtes à thé artistiquement ouvragées, les théières, les samovars, les sucriers, les pinces à sucre … Le thé favorisait même le progrès technique et le bien-être ; ainsi la ville de Toula, éloignée de Moscou de quelque 180 kilomètres, a bâti sa renommée et sa prospérité sur la production des samovars. Au milieu du XIXe siècle une trentaine d’usines y produisaient plus de 150 000 unités par an qui se vendaient dans toute la Russie et même au-delà. Elle est aussi devenue et reste de nos jours la capitale russe du pain d’épices joliment décoré qui accompagne à merveille un verre de thé[1]. Au même moment, la Manufacture impériale de Saint Pétersbourg produisait de la vaisselle en porcelaine parmi les plus raffinées, destinée aux amateurs les plus exigeants de l’entourage de la famille impériale.

Chine, puis Ceylan, Inde et Java
Bref dans ces deux pays le thé a joué et joue toujours un rôle important dans la vie sociale. De plus, au XIXe siècle, le négoce des précieuses feuilles avait une importance économique non négligeable. La flotte britannique sillonnait le monde à la recherche de plantations, devenues un élément majeur pour la prospérité du Commonwealth. Quant aux marchands russes, depuis le traité de Kiahta[2], ils organisaient des caravanes qui traversaient toute la Sibérie pour transporter cette fragile cargaison. Alors, pendant un bon moment, le commerce mondial du thé chinois était entre leurs mains ; ils approvisionnaient non seulement la Russie, mais aussi toute l’Europe. Son prix devint bien plus abordable à partir du règne d’Alexandre II (1855-1881) pour deux raisons essentielles : la construction des lignes de chemin de fer en Sibérie et l’utilisation du port d’Odessa, devenu une plaque tournante pour le transit du thé. La Chine perdit alors son monopole sur le marché russe et les connaisseurs purent découvrir le goût de la boisson en provenance de Ceylan, d’Inde et de Java. Mais dans ces régions du monde, la flotte commerciale britannique régnait toujours en maître absolu.

« Hak mir nisht keïn tchaïnik »
Les historiens se disputent sur la date exacte de l’arrivée du thé en Europe. C’était sûrement au XVIIe siècle et il est bien probable qu’il soit arrivé en Russie plusieurs années avant la Grande-Bretagne. Il semblerait qu’en 1618, un envoyé chinois en Russie offrit au premier tsar de la dynastie des Romanov, Michel, quelques caisses de cette précieuse plante. D’ailleurs le mot russe « tchaï » est d’origine chinoise, et nous le retrouvons dans le mot yiddish tchaïnik[3], utilisé aussi dans l’expression imagée hak mir nisht keïn tchaïnik ce qui veut dire : « ne me casse pas la tête ». Les Britanniques commencèrent à apprécier le thé à partir du règne de Charles II (1630-1685) qui, lui aussi, en reçut quelques paquets grâce aux marchands de la Compagnie britannique des Indes Orientales. Dans les deux cas, les réactions furent identiques : l’intérêt immédiat et l’engouement grandissant dans toutes les classes sociales. Au milieu du XVIIe siècle on pouvait déjà acheter à Moscou dix sortes du thé, et en 1679, un accord a été conclu avec la Chine qui garantissait son approvisionnement régulier. Au début du XVIIIe siècle le marché russe en absorbait chaque année près de 50 mille tonnes. À l’époque, le prix des feuilles était assez élevé et pourtant cette marchandise se vendait très bien, même parmi les gens modestes. Le marquis Astolphe de Custine, venu en Russie, pendant le règne du très autocratique tsar Nicolas 1er , nous laissa dans son livre La Russie en 1839, devenu un vrai bestseller grâce à ses six rééditions, une description peu engageante de l’Empire de l’époque. Or le ton de sa narration change, quand il écrit : « Les Russes, même les plus pauvres, ont chez eux une théière et un samovar en cuivre et boivent du thé avec leurs familles le matin et le soir … La simplicité rustique de leur demeure contraste avec la boisson élégante et raffinée qu’ils y dégustent. »

Ce commerce était florissant et même s’il demandait une importante mise de fonds, il assurait de très bons rendements. Le gouvernement favorisait d’ailleurs les citoyens russes, car des étrangers, jusqu’au début du XIXe n’avaient pas le droit d’être dans ce négoce. À l’époque, quelques grandes familles de marchands assuraient l’approvisionnement de l’immense pays. Ainsi la société Wyssotski et Co, créée en 1849 par Kalman Zev Wyssotski, un Juif lithuanien, était la plus importante du pays jusqu’à la révolution de 1917, fournissant un tiers des ventes au détail.

Kalman Zev Wyssotski
Le fondateur de la dynastie naquit le 8 juillet 1824 dans la petite ville de Zagary, près de Kovno, au nord de la Lituanie. C’était un vrai shtetl où les Juifs représentaient plus de 50% des habitants[4]. Il reçut une éducation juive des plus traditionnelles et suivit pendant quatre ans les cours de la fameuse yeshiva de Volojine[5].

Mais il ne souhaitait pas devenir rabbin, d’autant plus que venant d’une famille pauvre, il devait gagner sa vie très tôt. Il se lança alors dans le commerce des céréales où il réussit. Il put alors s’inscrire dans la première guilde de marchands[6] ce qui lui donnait la possibilité de quitter la zone de résidence pour Moscou, sans demander une autorisation spéciale. Ces marchands de la première guilde pouvaient être considérés comme des privilégiés. À l’époque, en Russie, sur la population de 74 millions d’habitants, il y avait seulement 180000 marchands parmi lesquels 3500 appartenaient à la première guide. Ils portaient le titre de citoyen honoraire héréditaire de leur ville de résidence, et sur leurs enseignes ils avaient le droit de placer les armoiries d’État, et devenaient assez rapidement des fournisseurs de la cour impériale.

Kalman Zev Wyssotski arriva à Moscou à l’âge de 25 ans avec un capital lui permettant de se lancer dans le négoce du thé. Car à l’époque, seuls les marchands de la première guilde, avaient droit de constituer des caravanes vers la Chine. L’essor de son entreprise commença avec le règne d’Alexandre II, car cette période s’avérera très propice pour l’Empire avec un décollage économique après plusieurs siècles de stagnation. Durant ces années fastes, l’entreprise Wyssotski et Co se développe rapidement, en créant des filiales dans plusieurs villes du pays, et au début du XXe elle s’installa aussi à l’étranger : en 1904 aux États-Unis et en 1908 à Londres. Le choix de Moscou était très judicieux, car les habitants de l’« ancienne capitale»[7] étaient des fanatiques du thé, le buvant du matin au soir, chez eux et dans des salons de thé[8], très nombreux dans la ville ; les Russes aiment le thé très fort, en général bien sucré ; les marchands avaient l’habitude de le boire, en mordant au fur et à mesure de minuscules morceaux de sucre et en l’accompagnant de diverses friandises comme des pains d’épices, des gâteaux secs, des craquelins ronds[9], saupoudrés de pavot. Quant aux habitants de Saint Pétersbourg, appelé alors « la nouvelle capitale », car fondée par Pierre le Grand au début du XVIIIe, ils ne dédaignaient pas le thé, tout en ayant une nette préférence pour le café.

Lorsque Kalman Zev Wyssotski créa son entreprise, il choisit comme emblème, le petit voilier avec des lettres russes В[10] и Ко qu’on trouve toujours sur leurs paquets de thé. Évidement il avait des concurrents comme la famille Popov ou Perlov à qui appartenait le fameux pavillon chinois de la rue Miasnitskaïa, érigé en 1895. Malgré cette concurrence, le succès des Wyssotski était indéniable, car basé sur une connaissance parfaite de la marchandise et de sa transformation ainsi que sur le développement régulier de la société qui restait une entreprise familiale. Une autre raison serait l’absence d’intermédiaires à quelque niveau que ce soit. Pour cette raison l’état-major de production se trouvait dans la ville de Tcheliabinsk, une ville importante sur le trajet des caravanes. Avant d’ouvrir un nouveau point de vente qu’il soit dans une ville importante ou dans un village reculé, les commis voyageurs de l’entreprise avaient l’habitude d’étudier soigneusement le terrain, les habitudes de consommation, les préférences de clients potentiels pour les différentes qualités de thé. On se renseignait aussi sur la solvabilité des acheteurs qui pouvaient obtenir un crédit. Au cours des années, l’entreprise de Kalman Zev Wyssotski a couvert le pays d’un véritable maillage. Au début du XXe siècle, le capital de la firme dépassait six millions de roubles ce qui correspondait à seize millions de francs de l’époque, avec un bénéfice annuel de 630.000 roubles (ce qui équivaut à 1.700.000 francs). Leurs usines à Moscou et dans des villes sibériennes étaient considérées comme les plus modernes et leurs ouvriers (plus 20000 personnes) pouvaient se prévaloir de nombreux acquis sociaux, comme les mutuelles et les caisses d’entre-aide.

Littérature et philanthropie
Durant toute sa vie, Kalman Zev Wyssotski participa très activement à la vie de la communauté juive de Russie. Son action philanthropique avait deux directions : il essayait d’améliorer l’existence de ses coreligionnaires grâce aux dons au profit de la Société de diffusion de l’instruction parmi les Juifs, et en aidant la presse et l’édition en hébreu. Ainsi pendant des années il finança la revue littéraire Ha-Shiloakh[11]dont la rédaction se trouvait à Odessa, mais qui était distribuée dans toute l’Europe. Son rédacteur en chef était Ahad Ha’am, une personnalité très importante parmi les hébraïstes de l’époque. Pendant la conférence de Tchernowitz de 1908, il était parmi les partisans les plus enflammés de l’hébreu. Ce penseur animait le mouvement des Amants de Sion dont Kalman Zev Wyssotski était aussi un membre très actif. En 1885 il se rendit d’ailleurs en Palestine, visita les lieux habités par des Juifs et fit un contre-rendu qui eut des suites pratiques. En 1903, un an avant sa mort, il rédige son testament en léguant 1 million de roubles pour les besoins du peuple juif, dont la majeure partie servit à la création du Technion de Haïfa fondé en 1912.

Après la mort du fondateur, le flambeau fut repris par son fils David et ses gendres, Raphael Gotz, Ossip Tsetline et Boris Gavronski. Ils ont largement étendu le réseau de leurs magasins en Europe et aux États-Unis. En 1914, à la veille de la première guerre mondiale, l’entreprise était devenue un important acteur sur le plan mondial, avec un chiffre d’affaires dépassant les 50 millions de roubles. Parallèlement, les nouveaux directeurs décidèrent au début du XXe d’acheter plusieurs plantations sur l’île de Ceylan (Sri-Lanka). Cette décision, qui paraissait à l’époque très risquée, a sauvé l’entreprise familiale après la nationalisation effectuée par le gouvernement bolchévique et même plus tard pendant la grande crise de 1929.

Dans les toutes dernières décennies du régime tsariste, la Russie connut non seulement un développement économique remarquable, mais aussi une période extrêmement brillante dans le domaine culturel. La famille Wyssotski, à l’exemple d’autres marchands russes comme les Tretiakov, les Morozov ou les Chtchoukine, participaient à la vie culturelle de Moscou, en achetant les tableaux de jeunes peintres, en finançant des spectacles, en donnant des bourses. Ils faisaient partie non seulement de l’élite économique, mais aussi culturelle du pays.

Pourtant certains représentants de la jeune génération des Wyssotski sont entrés en dissidence par rapport au régime tsariste. Ces jeunes gens privilégiés prirent conscience du statut défavorable des Juifs, assignés dans une zone de résidence, interdits d’exercer dans la Fonction publique, mis à l’index à partir de la fin du siècle à cause du numerus clausus dans les écoles secondaires et supérieures de l’État. Probablement pour cette raison, les petits fils de Kalman Zev Wyssotski, Michel Gots et son frère Avram seront des membres actifs du parti social-révolutionnaire russe. Michel est mort jeune en 1906, mais Avram participera aux deux révolutions russes de 1905 et de 1917. Après la révolution de 1905, il est arrêté et condamné à 8 ans de travaux forcés en Sibérie. Adversaire farouche des bolchéviques après leur arrivée au pouvoir, de nouveau, il connaîtra la prison et un long séjour dans un camp du Goulag. Selon certains historiens il aurait été fusillé en 1937 pendant la grande purge.

Les dernières années avant la révolution, la famille habitait un hôtel particulier, construit en 1901 d’après les esquisses de l’architecte Roman Klein et qui ressemblait à un château moyenâgeux. Il était fréquenté par des célébrités de cette époque qui appréciaient la cordialité et l’hospitalité de cette nombreuse tribu. Le peintre Léonid Pasternak, qui habitait dans le voisinage, venait souvent voir David Wyssotski, accompagné de sa femme Rosalie, une excellente pianiste. Les deux hommes, liés par leur origine, se lièrent d’amitié et Léonid a laissé plusieurs portraits de différents membres de la famille.

Avec le temps, le fils aîné de Léonid, Boris, venait de plus en plus souvent, car dans la maison il y avait plusieurs jeunes de son âge, surtout une ravissante jeune fille, Ida. Ils étaient nés d’ailleurs la même année, en 1890. Boris, élève brillant lorsqu’il était adolescent, et soutenu par son professeur, Alexandre Skriabine, rêvait de devenir compositeur. Dans son autobiographie[12] il écrit : Personne ne doutait de mon avenir, le sort en était jeté, la voie correctement choisie. On me destinait à la musique. En 1908 au moment où Boris préparait lui-même son baccalauréat, il est engagé par David Wyssotski pour donner des leçons particulières à Ida qui devait aussi passer son examen, mais sur un programme un peu différent. Toujours dans Sauf-conduit, il revient à plusieurs reprises sur ce moment de sa vie : « C’était une gentille et jolie jeune fille, d’une excellente éducation, gâtée depuis son plus jeune âge par une vieille gouvernante française qu’elle adorait. Celle-ci comprenait mieux que moi que la géométrie que je venais livrer aux aurores à sa préférée était plutôt celle d’Abélard que celle d’Euclide. »

Ce sentiment va durer plusieurs années et parmi les papiers intimes du poète on a trouvé des brouillons de lettres, datées de 1910 et 1912 dans lesquelles il exprime son amour : Mon Ida, je ne vois et je ne connais en ce moment rien d’autre que toi. Nous savons que pendant ces années ils s’écrivaient régulièrement, car Ida se trouvait alors en Grande Bretagne où elle étudiait à l’Université de Cambridge.

Entretemps il abandonne ses rêves de devenir compositeur, sous prétexte de ne pas avoir « l’oreille absolue» et s’inscrit à l’Université pour préparer une licence de philosophie. Au printemps 1912, sa mère lui offre une somme d’argent suffisante pour suivre un semestre à l’Université de Marbourg où il suit aux cours du professeur Hermann Cohen. Il se fait remarquer comme un étudiant brillant et cultivé. Son professeur commençait même à évoquer pour lui la perspective d’une carrière universitaire en Allemagne, celle-ci lui étant interdite en Russie à cause de ses origines juives.

Or, début mai 1912, un événement important va se produire, qui va changer le cours de sa vie. Ida et sa jeune sœur Hélène, toujours accompagnées de leur gouvernante française, arrivent pour quelques jours à Marbourg. Boris leur fait visiter la ville, et elles peuvent assister à certains cours où la présence à ses côtés de ces jolies jeunes filles russes fait sensation.

Au moment des adieux, exalté, il lui déclare son amour, mais Ida, surprise, le repousse. Cet événement aura eu un effet immédiat, pour le moins inattendu, sur sa vocation philosophique. Sa conversion à la poésie commence presqu’immédiatement après ses adieux aux jeunes voyageuses. La rupture avec Ida donnera le recueil fondateur de la poésie de Boris Pasternak, Ma sœur la vie.

Ils se sont revus ensuite à Moscou, mais chacun a suivi sa voie propre. Ida épousera un banquier du nom de Feldtzer et quittera la Russie avant la révolution de 1917.

Évidemment, la première guerre mondiale changera la vie de Wyssotski. Poussés par la vague patriotique, ils organisèrent un hôpital militaire, faisaient des dons importants pour les besoins de la défense nationale. L’année 1917 marque des changements irrémédiables pour eux comme pour toute la Russie.

Cap vers la Palestine
L’entreprise a été nationalisée assez vite et les membres de la famille ont dû quitter la Russie. Tout d’abord ils se sont repliés en Grande Bretagne où «Wyssotski et Co » avaient des filiales bien implantées. Mais la situation en Europe devenant de plus en plus troublée, la direction prend la décision de s’installer en 1936 en Palestine sous le mandat britannique. Ainsi, la compagnie israélienne Wyssotzky Tea peut être probablement considérée comme la plus ancienne du pays. En 1963 l’usine et les bureaux s’installent à Tel-Aviv, formant Wyssotzky House. À la fin des années 1980, l’usine est déplacée en banlieue tandis que les bureaux restent toujours à Tel-Aviv même.

Actuellement la compagnie Wyssotski Tea approvisionne 75% du marché israélien. Dans leur catalogue, on trouve plus de 200 variétés en commençant par les thé noirs et verts les plus classiques ainsi que les diverses compositions fruitières, constamment renouvelées. A la tête de l’entreprise se trouve Shalom Seidler qui représente la cinquième génération de la famille Wyssotski.

La compagnie Wyssotski Tea reste toujours le fournisseur officiel de la cour de sa Majesté, mais ce n’est plus la cour impériale russe, mais celle de la reine de la Grande Bretagne. AS

Ada Shlaen, MABATIM.INFO

Voir aussi :
https ://lenta.ru/articles/2017/05/14/teaempire/

[1] Les Russes, surtout dans les classes populaires buvaient le thé dans des verres, les tasses en porcelaine étant utilisées par la noblesse, aux mœurs occidentalisées.
[2] Le traité de Kiakhta (1728) réglementait le commerce entre la Chine et l’Empire russe
[3]Le même mot désigne la théière et la bouilloire
[4] En 1914 sur 14000 habitants, 8000 étaient des Juifs. On peut signaler que le grand-père du poète Ossip Mandelstam était aussi originaire de Zagary.
[5] La Yeshiva de Volojine a été fondée en 1803. Elle était considérée comme « la mère » de toutes les « yeshivot lituaniennes »et a formé plusieurs générations de rabbins, d’intellectuels et de dirigeants de la communauté ashkénaze. Elle fut fermée en 1892 lorsque le gouvernement russe voulut introduire dans son enseignement certaines matières séculaires.
[6] En Russie il s’agissait de corporations de riches marchands qui avaient leurs propres règles et droits, et qui étaient héréditaires.
[7] Lorsque Pierre le Grand a fondé St Pétersbourg en 1703 cette ville est devenue « la nouvelle capitale », siège du gouvernement, tandis que Moscou était reléguée au rang de l’ «ancienne», car fondée en 1147 et était réservée aux cérémonies officielles comme le couronnement de l’empereur.
[8] Le mot « salon de thé » n’est pas une traduction parfaite de « чайная » (tchaïnaïa), car trop recherché, mais il n’y en a pas d’autre.
[9] Les Juifs l’appellent « beïgele ». Écoutez cette chanson dans le genre kleizmer, dédiée à « boubliki » par Léonid Outessov (Lazare Weissbein), un natif d’Odessa
[10] La lettre russe В correspond aux lettres latines V ou parfois W
Ada Shlaen[11] הַשִּׁלֹּחַ = Message
[12] Cette biographie porte le titre Sauf-Conduit

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