Iran et Hezbollah : l’agenda caché du ministère iranien des Affaires Étrangères

Zarif Iran.jpgInstitut d’Études Stratégiques et Sécuritaires de Jérusalem
24/06/2019
Par le Dr Yossi Mansharof
Source

Israël se doit de rendre public l’implication du ministère iranien des Affaires étrangères auprès du Hezbollah, dans ses actions de subversion sur le sol américain et européen.

Suite à la récente communication du Premier ministre Netanyahu, selon laquelle le ministère iranien des Affaires étrangères prend une part active dans le financement du Hezbollah, le gouvernement israélien devrait mettre en œuvre une campagne d’information, visant l’Europe et les Etats-Unis, qui démontrerait le support actif de l’Iran au terrorisme sur le sol américain et européen. Selon les dernières découvertes israéliennes, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammed Jawad Zarif, qui bénéficie d’une bonne image de « modéré » auprès des occidentaux, serait le principal promoteur des actions subversives de l’Iran.

L’utilisation de l’appareil diplomatique iranien à des fins terroristes n’est pas l’unique outil de déstabilisation de ses « ennemis ». Outre le Hezbollah, milices chi’ites iraquiennes et des organisations sunnites à sa solde, l’Iran utilise toute une palette d’organisations, dont grand nombre ont « pignon sur rue », telles les banques Zadrath Bank, Mali Bank et Ansar Bank. Viennent ensuite des compagnies aériennes iraniennes telles que Mahan Air et Kashmir Air Paras. N’y échappent pas des œuvres de bienfaisance telles que l’Institut Shahid, le Fonds de secours Imam Khomeini et la Commission de reconstruction de l’Iran. Aujourd’hui, toutes ces organisations sont proscrites aux Etats Unis en vertu de la loi américaine FOREIGN TERRORIST ORGANIZATION, car à un moment ou un autre, elles ont été utilisées par l’Iran pour promouvoir ou supporter le terrorisme international

L’implication directe du ministère des Affaires étrangères iranien dans la promotion d’attaques terroristes et d’activités subversives iraniennes dans le monde est connue depuis longtemps. Selon les autorités américaines, Hussein Sheikh al-Islam, secrétaire d’État adjoint de 1981 à 1997, était le coordinateur à l’action subversive de différentes ambassades iraniennes, en Europe, en Asie et en Afrique. En septembre 1987, la CIA révéla l’existence du Département 210. Selon la CIA, ce département fonctionne comme un centre opérationnel, qui coordonne les activités du personnel des services de renseignement iranien à l’étranger et fournit souvent des instructions sur la mise en œuvre d’attaques terroristes.

La campagne terroriste menée par l’Iran à travers l’Europe ces dernières années est un exemple concret de l’intégration du ministère des Affaires étrangères dans l’infrastructure terroriste iranienne. Comme révélé par les Allemands, Asadullah Assadi, qui a dirigé l’attaque terroriste de juin 2018 lors de la conférence des partisans de l’opposition iranienne à Paris, était bel et bien un diplomate à l’ambassade d’Iran à Vienne depuis 2014. En fait, il a agi en tant que responsable des renseignements iranien (MOIS). Son travail consistait à surveiller les groupes d’opposition iraniens. Il a été arrêté en Allemagne et extradé vers la Belgique, où il est soupçonné d’avoir remis à des irano-belges deux engins contenant 500g d’explosifs chacun.

En 2018, l’Albanie a expulsé l’ambassadeur d’Iran et un autre diplomate iranien qui planifiaient une attaque lors d’un match de l’équipe de football israélienne en Albanie. Ce « diplomate », Muhsan Rabbani, a joué un rôle clé dans l’attentat perpétré contre le centre de la communauté juive LAMIA à Buenos Aires en 1994 et qui a fait plusieurs dizaines de morts. Il était alors attaché culturel de l’ambassade iranienne en Argentine… (sic)

Ainsi, à la lumière de tout ce qui précède, le lien direct entre le ministère iranien des Affaires étrangères et le Hezbollah devient plus clair. Hashmi Rafsandjani (1934-2017), anciennement n°2 du régime iranien, occupait le poste d’ambassadeur au Liban (ainsi que dans d’autres pays clés du Moyen-Orient tels que l’Afghanistan, l’Irak, le Yémen et la Syrie). Il coordonnait toute l’activité entre les Gardiens de la Révolution et le Hezbollah. Parallèlement, Hussein Sheikh al-Islam, le conseiller du parlement iranien « la Choura » pour les affaires étrangères, fait état lui-même des relations privilégiées entre le ministère des Affaires étrangères iranien et le Hezbollah

Ainsi, les rencontres de Zarif, depuis sa nomination en 2013 au poste de ministre des affaires étrangères, avec Nasrallah, revêtent une importance supplémentaire. Leurs sujets étaient probablement les questions financières entre l’Iran et le Hezbollah. Selon la CIA, Nasrallah avant de devenir chef du Hezbollah en 1992, était directement impliqué dans de nombreux attentats terroristes, enlèvements d’otages, détournements d’avion et d’autres attentats terroristes. Par conséquent, la séparation entre le bras politique et le bras militaire au Hezbollah, que certains pays du monde, y compris la France continuent d’appliquer, est tout simplement criminelle.

Récemment, les médias britanniques ont dévoilé une affaire de quatre usines secrètes du Hezbollah, en banlieue de Londres, de fabrication d’explosifs à partir de nitrate d’ammonium. L’existence de ces usines a été portée à l’attention du gouvernement britannique en 2015 par le Mossad, et ce quelques mois à peine après les accords nucléaires de Vienne. A l’époque, la Chambre des Communes discutait de la pertinence de la séparation entre le bras politique et militaire du Hezbollah. Le gouvernement britannique a choisi de ne pas informer le Parlement de la découverte du Mossad. Probablement pour ne pas mettre à mal l’accord nucléaire si difficilement obtenu. Aujourd’hui nous savons que Zarif lui-même, tout en discutant avec les puissances (P5+1) à Vienne, coordonnait et subventionnait la subversion et le terrorisme du Hezbollah en Europe.

Compte tenu du financement du Hezbollah par le ministère iranien des Affaires étrangères, des personnalités iraniennes et libanaises appartenant au monde financier transférant des fonds iraniens aux organisations terroristes, figurent déjà sur la liste des personnalités soumises aux sanctions américaines. C’est le cas de Reza Mousavi, officier des Gardiens de la révolution et de Muhammad Ja’far Katzir, commandant de l’unité 108 du Hezbollah. Ils étaient chargés du transfert des fonds des Forces Qods vers le Hezbollah et du transport du matériel militaire syrien vers le Liban. Compte tenu de la difficulté d’entreprendre des actions juridiques contre les diplomates iraniens, Benjamin Netanyahu a décidé de rendre publics leurs agissements, probablement pour mettre « des bâtons dans les roues » aux relations entre l’Europe l’Iran.

Toutefois, ces déclarations ne sont pas suffisantes. Le gouvernement israélien doit lancer une campagne vigoureuse mettant en cause le ministère iranien des Affaires étrangères, dirigé par Zarif. Cette campagne d’information aura deux objectifs. Premièrement, elle doit révéler la vraie image des « diplomates » iraniens. Il faut informer l’opinion publique européenne de l’assistance financière directe que Zarif fournit au Hezbollah. Menaçant par la même la sécurité dans les pays européens. Souvenons-nous de l’attentat suicide perpétré par le terroriste du Hezbollah, Mohammed Hassan al-Husseini, à Bourgas en Bulgarie en 2012.

Au cours des sept dernières années, d’intenses activités du Hezbollah en Europe ont été découvertes. Telles que la mise en place de cellules dormantes pour mener des attaques contre les intérêts israéliens en Europe, collectes de fonds auprès des communautés musulmanes, blanchiment d’argent, trafic de drogue et trafique d’armes.

Deuxièmement, ladite campagne doit cibler le parti démocrate américain et ses électeurs. Car si ce dernier gagne la présidence en 2020, il envisage le retour des États-Unis à l’accord sur le nucléaire iranien de Vienne. Ce retour serait catastrophique, car il annulerait les sanctions contre Iran et injecterait des milliards de dollars dans les caisses iraniennes, lui donnant par la même des moyens d’étendre d’autant plus ses visées impérialistes sur le Moyen-Orient. Bien plus, si cela advenait, le Hezbollah prévoit non seulement de nuire aux intérêts américains dans le Moyen-Orient, mais également de s’attaquer à la stabilité des États-Unis, sous les ordres du commandant de la Force Qods, au sein des Gardes de la révolution, Qasim Suleimani.

Cette stratégie de déstabilisation a été révélée lors de l’arrestation d’Ali Korani et de Samar al-Dabek par le FBI en 2017. Korani, citoyen américain d’origine libanaise, a été recruté en 2002 par l’unité d’opérations d’outre-mer du Hezbollah, dirigée par Talal Hamiya (unité 910), et avait été chargé de recueillir des renseignements sur les cibles d’attaque potentielle sur le sol américain. Sa mission devait se concentrer prioritairement sur l’aéroport JFK et surtout trouver des moyens de contourner ou de s’affranchir des mesures de sécurité. Autre aspect de sa mission, étudier des installations du FBI et des services secrets des Etats-Unis, et plus précisément les dispositions sécuritaires à Manhattan, mises en place après l’attaque des Tours Jumelles.

De plus il a réussi à recueillir des informations sur un entrepôt d’armes américain. Tout ce travail d’espionnage avait été réalisé tout simplement, à l’aide de son téléphone portable, avec lequel il transférait, le plus naturellement du monde, les photos et vidéos au Hezbollah. Samar al-Dabek, citoyen américano-libanais recruté pour l’unité 910 au Hezbollah à la fin de 2007 début 2008, avait pour mission de dresser une liste de personnalités israéliennes qui étaient susceptibles être la cible des attaques d’assassinat du Hezbollah., essentiellement à New York.

Par conséquent, le Hezbollah, qui, selon les registres du FBI, est responsable du meurtre de civils et de soldats américains et européens plus que toute autre organisation terroriste, à l’exception d’Al-Qaïda, continue impunément, avec l’appui de l’Iran et l’aveuglement de l’Europe, de défier les Etats-Unis et les naïfs pays européens. EG♦

Edouard GrisÉdouard Gris, MABATIM.INFO
Traduction et adaptation

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4 commentaires

  1. Pourquoi Israël s’acharne à prévenir l’eurabia des attentats devant se produire sur le sol européen alors que la plupart de ces pays agissent contre Israël, en toutes occasions ? C’est incompréhensible.

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  2. La mise en lumière de l’implication des officiels iraniens dans la tentative de déstabilisation terroriste de l’Occident, parfois avec l’aval implicite des États occidentaux est de la plus haute importance, car cela constitue une publicité des plus catastrophiques pour des gouvernants qui se vantent de « lutter contre le terrorisme » mais privilégient le business as usual au mépris de la sécurité de leurs ressortissants. Cela permet aux citoyens de mieux réfléchir avant de voter et peut-être aux postulants au pouvoir de prendre, fut-ce à minima des mesures pour proteger leurs concitoyens. C’est peu mais c’est très important et en démocratie, le silence sur ce genre de collusion serait très inquiétant et l’est, du reste, déjà, vu que les médias main stream occultent cette information.

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  3. La leçon tirée de la désinformation ,initiée par les français ,et répandue dans le monde ,est que les Israéliens sont les seuls responsables des désordres planétaires.
    Avec l élection du président Trump ,déteste par la grande majorité des français ,son amitié avec l état Juif est suspect.
    Quand aux risques d attentats ,en principe ,ce sont les Juifs qui sont visés . Et pour les autres ,c est le prix à payer pour vendre tout ce qui est a vendre ,y compris des centrales atomiques.!
    Je pense qu il est inutile de propager la vérité .

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  4. Vous vous meprenez sur la supposee naivete europeenne , l ue et la societe europeenne en general ne sont construit que sur une logique commerciale et economique , le systeme de l ue , qui est tout sauf democratique , ne fonctionne qu en termes d interets financiers et economiques , ainsi cette machine asexuée , privé d outil de defense et de politique globale ne sait se tourner que vers les marchés potentiels et tres franchement si vous vous mettez dans la peau de ces hauts fonctionnaires sans ame et sans couleur , qui sont noyautés par les lobbies financiers et industriels , vous verrez l Iran des mollahs avant tout comme un grand pays de+80 millions d habitants a qui on peut tout vendre : de la petite cuiller au tgv, en passant par des autos et des marmites !

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