Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il est sioniste…

Chien sioniste.jpgPour qui sonne le blâme

La France est un drôle de pays, connu à l’étranger pour ses innombrables « exceptions françaises », qui ne sont pas toujours celles que les diplomates professionnels auraient choisies comme carte de visite.

Une de ces exceptions à double détente peut s’observer au quotidien dans la presse du même nom et, surtout, dans les commentaires révélateurs qui suivent les articles en ligne.

Pour résumer, si un Juif est d’accord avec une position israélienne, quelle qu’elle soit, il est aussitôt accusé de double allégeance et son opinion décrédibilisée. En revanche, si un citoyen, fût-il un « Français innocent » (traduction : un Français non juif) se permet une opinion (positive ou négative) sur un(e)[1] Black, Beur, Homo (fût-il sapiens), le voilà en butte à la vindicte des lobbies communautaristes, qui s’estiment seuls habilités à parler au nom de la blackitude, de la beuritude, voire du Èlgébétisme, déniant ainsi à chacun de leur membres le privilège du ressenti et de la pensée individuelle.

L’Amérique montre des tendances à la francitudisation

Faut-il s’en réjouir ? Pas sûr : les apports de l’American way of life à l’Hexagone ont commencé avec Coca Cola, Hollywood chewing gum et Mc Donald et les exportations françaises semblent commencer par les pires excès du racisme.

Ainsi de la polémique qui vient d’agiter le Landernau US à l’occasion

  1. de la visite interdite par l’État juif de deux parlementaires démocrates antisémites,
  2. de l’autorisation à l’une des deux, pour des motifs strictement humanitaires, de s’y rendre,
  3. du refus d’icelle au motif que les motifs humanitaires « détruiraient une partie de son être (Mabatim). »

L’ambassadeur américain en Israël, David Friedman, avait déclaré que l’État juif avait « parfaitement le droit de protéger ses frontières contre ces activistes de la même manière qu’il interdirait l’entrée à des ennemis chargés d’armes plus conventionnelles » et il avait fait remarquer que l’itinéraire du duo Tlaib et Omar ne laissait aucun doute sur leurs motivations : « Contrairement aux 70 nouveaux membres du Congrès qui venaient tout juste de terminer, ou qui poursuivent actuellement, une visite équilibrée en Israël, incluant des réunions avec des dirigeants israéliens et palestiniens, la délégation Tlaib-Omar a limité son exploration à des visites organisées par le plus bruyant des activistes BDS. (New York Post) »

D’accord, mais quid de la francitudisation ? C’est le représentant démocrate de Californie qui s’y est collé : Ted Lieu a accusé Friedman de double allégeance, dans un tweet qui a été supprimé entre temps, mais que des copies d’écran permettent de lire : « Cher @USAmbIsrael, Vous êtes américain. Votre allégeance devrait être à l’Amérique, pas à une puissance étrangère. (…) Vous devriez défendre le droit des Américains de voyager dans d’autres pays. Si vous ne le comprenez pas, vous devez démissionner. (Townhall) »

« J’ai dit ça, mais j’ai rien dit », dit Lieu

Ted Lieu s’est excusé : il n’avait pas pensé qu’on pouvait interpréter une déclaration antisémite comme de l’antisémitisme ! « Il a été porté à mon attention que mon précédent tweet à @USAmbIsrael soulève des allégations de double loyauté qui ont historiquement porté préjudice à la communauté juive. C’est une préoccupation légitime. Je supprime donc le tweet (Washington Examiner). »

Un autre supporter de l’État juif, Mo Brooks, avait twitté : « Comme beaucoup de nations, Israël empêche ses ennemis d’entrer en Israël. Comment peut-on être en désaccord avec cela ? Israël refuse l’accès aux députées Ilhan Omar et Rashida Tlaib parce qu’elles détestent Israël, qu’elles veulent lui nuire, voire le détruire. Je respecte et soutiens la souveraineté d’Israël et son droit à l’existence. (Twitter) »

Lieu s’est empressé de lui copier-coller son Tweet antisémite, après avoir vérifié que le Républicain, représentant de l’Alabama, était bien chrétien.

Juste pour rire, Lieu est né chinois et Tlaib se dit palestinienne

À sa naissance, à Taipei, Ted Lieu s’appelait Liú Yúnpíng. Un représentant juif l’a-t-il accusé de double allégeance quand il s’est exprimé sur la Chine ? Jamais. Pourtant, ce membre du Comité des affaires étrangères de la Chambre, où siège également Mme Ilhan Omar, l’une des deux représentantes interdites d’entrée en Israël, s’est déjà senti agressé quand d’autres lui ont servi la soupe qu’il a tenté de faire avaler à l’ambassadeur Friedman. C’est ce qui l’a conduit, le 16 juillet 2019, à écrire dans un éditorial : « J’ai servi dans l’armée de l’air américaine et suis actuellement à la Chambre des représentants. Pourtant, il y a encore des gens qui me disent de « retourner » en Chine … Comme beaucoup d’immigrés, j’ai appris à écarter cette insulte raciste. Les déclarations de Trump impliquent que les immigrants sont en quelque sorte moins fidèles à notre pays, moins américains et que nous devrions ‘’retourner d’où nous venons’’ ou ‘’partir’’ si nous ne sommes pas d’accord avec lui. (Washington Post) »

Qui a dit « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse[2] » ? Hillel le sage. Ah, c’était un Juif ! Encore un qui devait avoir une double allégeance. Est-ce pour cette raison que Monsieur Lieu n’en tient pas compte ?

Et pourquoi n’accuse-t-il pas Mme Tlaib du même crime que l’ambassadeur Juif dans l’État juif ? Rashida Tlaib, née à Detroit de parents émigrés de Palestine, se définit comme « palestinienne-américaine ». Le fait est que, comme descendante de la 4ème ou 5ème génération d’un non juif ayant vécu en Palestine mandataire pendant les deux ans précédant l’Indépendance d’Israël, elle a droit au titre de « réfugiée palestinienne » et aux bénéfices qui en découlent. Elle a déclaré : « Lorsque j’ai été élue, cela a donné au peuple palestinien l’espoir que quelqu’un finira par dire la vérité sur leurs conditions inhumaines (Mabatim). »

« Si je ne suis pas pour moi, qui le sera ? »

Cette citation du même Hillel le sage est incomplète et peut prêter à contresens si l’on n’y ajoute pas la suite : « Si je ne suis que pour moi, que suis-je ? [3]» Les Juifs pleurent sur eux-mêmes, mais pas seulement, n’en déplaise aux corporatistes de tout poil.

Exercice pratique : quand la nouvelle ci-dessous arrivera à la connaissance des Français, les Juifs auront-ils le droit d’être horrifiés et de plaindre les victimes ?

« Un attentat-suicide a tué 63 personnes, dont des femmes et des enfants, et en a blessé 182 (de tous âges et des deux sexes), lors d’une cérémonie de mariage chiite à Kaboul (Daily Mail). »

L’attentat n’a pas été revendiqué, mais les talibans n’ont pas pour habitude de revendiquer leurs attentats : leur objectif est d’instiller la peur chez ceux qui s’autorisent des attitudes aussi pornographiques qu’écouter de la musique lors d’un mariage…

Ne pas confondre LES MORTS et les morts

Ah ! Mais la question ne se pose pas ! Cette nouvelle ne parviendra jamais dans nos médias ! Ou alors, ce sera en dernière page, sous un titre neutre évoquant des « tensions en Afghanistan » et un contenu flou et édulcoré. Il s’agit, avant tout, de faire oublier l’existence d’un terrorisme musulman et, a fortiori, le fait qu’il s’attaque à d’autres musulmans. Le manuel du petit journaliste est très clair là-dessus : l’islamophobie est strictement blanche et chrétienne et il n’y a de victimes musulmanes du terrorisme que palestiniennes, et un seul coupable : Tsahal.

Si vous voulez vraiment de saines lectures, procurez-vous la BD distribuée par Ilhan Omar et Rashida Tlaib au Congrès. Il s’agit du récit de leur injuste ostracisme par les Juifs, dessiné avec l’objectivité qui le caractérise par Carlos Latuff, le lauréat de la deuxième place au concours 2006 des caricatures sur l’Holocauste de Téhéran.

L’ancien député de l’État de New York, Dov Hikind, fondateur de Americans Against Anti-Semitism, (Américains contre l’antisémitisme) réclame de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qu’elle prenne des mesures concrètes contre les deux commères, qui mériteraient de co-présider Americans For Anti-Semitism (Américains POUR l’antisémitisme).

Caricature holocauste Téhéran.jpgParions qu’elles vont s’indigner de ce procès d’intention immérité, alors qu’elles se contentent de promouvoir des artistes perses. D’ailleurs, si ça se trouve, leur insistance à vouloir se rendre dans l’État Juif, début août 2019, avait un objectif didactique : ouvrir l’esprit des Israéliens à ces chefs d’œuvre de l’art contemporain qu’ils ignorent… à moins qu’ils les snobent carrément.

Irrécupérables, ces Israéliens : comment passer à côté de ces chefs d’œuvre, qui allient élégance, finesse du trait, bon goût et humour sans se gonfler d’aise et se rouler par terre de rire ? CA♦

stylo-plume attcCécile Attal, MABATIM.INFO

[1] Écriture inclusive idéologiquement évitée.
[2] Hillel le sage : Wikipedia
[3] Pirke Avot (Paroles des Pères) 1 :14

2 commentaires

  1. On dirait que Nancy Pelosi reste tétanisée devant ces deux sales gamines (j’édulcore sérieusement ici, mon éducation me restreint) ?

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