Après le « féminicide » et l’« écocide », le « connericide » ?

ecocideLa « Convention citoyenne pour le climat » a rendu sa copie. En lisant les mesures proposées dans six catégories (se loger, se nourrir, se déplacer, travailler et produire, consommer), on tique. Et en apprenant que les auteurs de ces mesures sont « 150 citoyens tirés au sort » on se toque (le front avec l’index).

Échantillon représentatif…

En effet, il est statistiquement impossible de tirer au sort 150 staliniens sur 64 millions d’habitants dans la France d’aujourd’hui, où les résultats des dernières élections (premier tour des municipales de mars 2020) montrent que le PCF a recueilli 0,48% des voix, contre 1,03% pour l’Union de la Gauche, et 0,01% à égalité pour l’extrême gauche et pour LFI (le Point).

Alors d’où sortent les citoyens qui ont voté à l’unanimité au sein de la Convention citoyenne pour le climat ? 255.000 numéros de téléphone ont d’abord été tirés au sort par Harris Interactive, sous le contrôle d’un huissier, et appelés par l’institut de sondage pour se voir proposer la participation. Au fur et à mesure des acceptations, « un échantillon représentatif de la société française » a été constitué : 51% de femmes et 49% d’hommes répartis en six catégories d’âge. 10 % d’ouvriers, 16% d’employés, 16% de professions intermédiaires, 9% de cadres supérieurs et professions libérales, 4% d’artisans, commerçants et chefs d’entreprises et 1% d’agriculteurs venant de toutes les régions de la France. Et puis 18% d’inactifs et 27% de retraités…

Pour tous, indemnisation journalière, indemnisation pour perte de revenus, prise en charge de l’hébergement et des transports, des gardes d’enfants, courrier d’explication à destination de l’employeur, etc… (Convention Citoyenne pour le Climat) Ce n’est pas grave, c’est l’argent de tous les contribuables, donc de personne !

accouche d’un petit livre rouge…

Cela commence par des modifications constitutionnelles, notamment l’ajout d’un alinéa dans l’article premier, stipulant que : « La République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique. »

Sera-ce le premier article de la constitution qui sera jugé inconstitutionnel ? En effet, que la République garantisse la préservation de la biodiversité, cela n’engage pas à grand-chose sinon à une obligation de moyens. En revanche, la « lutte contre le dérèglement climatique » suppose que la République est assez puissante pour influencer le soleil, ce dont nous doutons d’autant plus que les territoires perdus par ladite république augmentent beaucoup plus vite que ne diminuent les rejets carbonés.

Une info datant de septembre 2019 a été largement passée sous silence par l’ensemble des médias mainstream (non, « mainstream ne veut pas dire « bien-pensant », c’est un synonyme) : 500 scientifiques et experts du climat de 13 pays, dont 40 Français, ont envoyé à l’ONU une « Déclaration Européenne sur le Climat », qui affirme qu’il n’y ni urgence ni crise climatique, que le gaz carbonique est bénéfique pour la vie sur Terre et qui appelle à repenser les politiques climatiques.

« En effet, les archives géologiques révèlent que le climat terrestre varie depuis que la planète existe, avec des phases naturelles froides et chaudes. Le Petit Âge glaciaire n’a pris fin que vers 1850. Il n’est donc pas étonnant que nous vivions aujourd’hui une période de réchauffement, un réchauffement beaucoup plus lent que prévu. Le monde s’est réchauffé à un rythme inférieur à la moitié de ce qui était initialement prévu, et inférieur à la moitié de ce à quoi on pouvait s’attendre… Cela nous indique que nous sommes bien loin de comprendre le changement climatique (Solidarité et Progrès). »

… et de mesures staliniennes

Cela n’empêche pas de monter des usines à gaz pour réunir un panel et de dépenser une énergie considérable à « faire comme si ». Alors les citoyens ont accumulé les « yaka » et les « fokon ».

En gros, tout ce qu’ils n’ont pas interdit est rendu obligatoire. Les mots les plus employés sont « contraindre », « obliger », « contrôles », « taxes », « mesures coercitives » et « création d’un organisme ».

On n’a pas compté leur nombre, mais on voit fleurir les fromages socialistes avec de nouvelles « Hautes Autorités », « observatoires » et autres « organismes de contrôle » (deux, rien que pour la loi EGalim[1] !)

Parmi les mesures proposées par la convention citoyenne, quelques-unes étaient particulièrement séduisantes. Par exemple « réduire le temps de travail sans perte de salaire dans un objectif de sobriété et de réduction de gaz à effet de serre. » Curieusement, au lieu d’être adoptée à l’unanimité, cette jolie comptine, en langue de bois dans le texte, a été rejetée à 65%. Preuve, s’il en était besoin, que le Père Noël n’avait pas été tiré au sort par l’agence Harris Interactive.

Après les manifestations qui ont suivi la baisse de la vitesse autorisée sur les routes secondaires, on ne doute pas que l’interdiction de dépasser 110 km/heure sur autoroute rencontrera un grand succès populaire. Il en ira sûrement de même avec la taxe de 4% sur les dividendes distribués au-delà de 10 millions d’euros, destinée à financer la transformation verte de l’appareil productif, mais concrètement de nature à faire fuir les quelques grandes entreprises ayant encore un siège en France.

« Nouss Afons les Moyens de Fous Faire Aimer le train », ont estimé les conseilleurs qui ne sont pas payeurs : comme dans notre beau pays, les vols intérieurs sont souvent beaucoup moins onéreux que les trajets ferroviaires, il suffit d’interdire les vols intérieurs. Et hop, tout le monde dans le train !

D’autant qu’est aussi prévue l’interdiction de construire de nouveaux aéroports et d’agrandir ceux qui existent.

La loi européenne étant supraconstitutionnelle, nous ne pouvons pas légiférer chez nous comme l’entendent nos panels de citoyens briefés bien comme il faut, alors on est obligé de tenir compte également de notre environnement géographique, d’où la mesure consistant à « Promouvoir l’idée d’une écocontribution européenne ». Encore une qui est vouée à un succès éclatant !

Féminicide pire qu’Homicide. Écocide pire que les deux réunis

Enfin la cerise sur le bonnet d’âne est l’inscription dans la loi du crime « d’écocide », concept assez flou pour pouvoir embastiller n’importe quel cueilleur de champignons… mais heureusement, aussi pour pouvoir en exempter les groupes de fumeurs bruyants et agressifs, qui crachent leur fumée dans la figure des malheureuses obligées de rentrer du travail en métro après 22 heures.

Ajoutons modestement notre petite pierre à ce bel édifice, en proposant 15 ans de travaux forcés pour les auteurs de pissenliticide ou de coquelicoticide, et le goulag direct jusqu’à ce que mort s’en suive, pour tous les porteurs de lunettes. C’est la méthode qui a permis à Mao Tse Toung d’exterminer plusieurs générations « d’intellectuels » (et surtout de myopes) et de se maintenir au pouvoir pendant 33 ans, 5 mois et 20 jours. De quoi faire rêver celui qui rêve d’être face à Marine Le Pen au prochain deuxième tour.

Enfin, les deux mesures ci-après, qui sont objectivement nuisibles à l’environnement, sont quand même promues parce que politiquement correctes. Un penseur contemporain (Modeste Sonmari) appelle au « connericide » pour nous en débarrasser. De quoi s’agit-il ? De la mise en place progressive d’une obligation du vrac dans tous les magasins et de la généralisation des emballages biosourcés compostables pour en finir avec l’emballage plastique à usage unique.

Dans le monde réel, ces emballages biosourcés coûtent très cher à fabriquer et ils se substituent à l’agriculture alimentaire, sur une planète dont la moitié des habitants crève de faim. Quant au compostage, il est cher, à la fois en termes financiers et écologiques (eh oui ! il faut une forte chaleur et une impressionnante humidité, toutes deux artificielles !) alors que le bon vieux sac plastique, qui n’est rien d’autre que du pétrole solide, peut restituer son énergie à travers l’incinération…

De quel(s) chapeau(x) sort l’unanimité sur ces 150 mesures surréalistes ?

La réponse, comme d’habitude, en France, tient en deux mots : « les experts ». Les « citoyens lambda » n’étant pas forcément tous au fait des enjeux climatiques et a fortiori de la réalité de l’impact négligeable de l’action humaine, dans un sens ou dans l’autre, pour le modifier, ils ont bénéficié d’une surabondance de présentations d’experts pour les « informer » et surtout les déformer.

Au nombre de ces « experts », différents lobbies, comme la CGT, et d’autres liés aux chiffres d’affaires générés par les obligations, contraintes et autres mesures coercitives (bâtiment, isolation, constructeurs automobiles, etc. etc.)

« Certains experts ont eu beaucoup moins de temps de parole que d’autres, le groupe d’appui a eu un accès illimité aux citoyens et leur a même parfois suggéré la rédaction de certaines propositions. Le comité de gouvernance, qui a à la fois organisé les débats et proposé des noms d’experts, avait travaillé avec certains d’entre eux (le Monde) » a fait remarquer Dimitri Courant, doctorant en science politique à l’université de Lausanne et à Paris-VIII, à qui son expérience des consultations citoyennes fait estimer celle-ci moins égalitaire et impartiale que celles qu’il a observées en Irlande et en Suisse.

Un autre expert en expertise, Maxime Gaborit, doctorant à l’université Saint-Louis, à Bruxelles, renchérit : « Il ne faut pas fétichiser la convention citoyenne comme une émanation pure de la volonté citoyenneC’est une construction entre les citoyens et les experts, faite de nombreux allers-retours, un réseau complexe avec des rapports de pouvoir, d’influence. »

Brice Lalonde a fait son propre inventaire des inventions éventées proposées par les « citoyens libres » : « l’absence de connaissances, l’incompréhension transpirent de beaucoup de ces mesures… Comme s’ils avaient voulu peindre un monde idéal, sans consulter aucun chef d’entreprise, aucun économiste… Comme si tout pouvait se faire d’un coup de baguette magique. Il y a une espèce de mépris de la compétitivité, et d’égocentrisme. Beaucoup n’y connaissaient rien, ils ont été affolés, et ont écouté religieusement les associations (Causeur). »

L’objectif était-il trop ambitieux, Madameuh la Marquise ?

Il s’agissait « de définir une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990), dans un esprit de justice sociale. »

Autrement dit, arriver, dans dix ans, à 40% de moins qu’il y a 30 ans.

Où en sommes-nous aujourd’hui par rapport à 1990 ?

En 1990, la France émettait 438 millions de tonnes de CO2. En 2007, c’était 439 millions.

À l’époque, on était encore un peu ancrés dans la réalité, aussi l’objectif du protocole de Kyoto était-il seulement de maintenir nos rejets de CO2, sans les augmenter, jusqu’en 2012. Nous avions donc pratiquement tout bon. Mais le CO2, c’est comme les chômeurs, il y a tant de façons différentes de le compter !

Alors à aujourd’hui, nous avons encore augmenté de 10% au total. Les rejets dus à la combustion d’énergie ont diminué, à climat constant, de 19 % entre 1990 et 2018, avec une pointe à –25% dans le chauffage de l’habitat résidentiel. Pourquoi ? C’est là que cela devient franchement hilarant : parce que nous sommes le pays qui a le plus recours à des énergies moins carbonées.

Hi hi ! Notre seul succès écologique, nous le devons à l’énergie nucléaire, que les Khmers Verts veulent supprimer. Nos voisins dépensent autant de combustible que nous pour se chauffer, au prorata de leurs habitants, mais leur chauffage rejette plus de CO2. En revanche, nos résultats en matière de carburant sont mauvais : les émissions du transport ont augmenté de 12 % pendant la même période (1990 – 2017) (Développement Durable, Gouvernement).

« ‘’Dans notre scénario, nous devrons arriver à un total d’émissions de 70 millions de tonnes équivalent CO2 en 2050 pour parvenir à cette neutralité carbone, rappelle Stéphane Chatelin, directeur de NégaWatt, association d’experts en énergie. Nous en émettons 470 millions aujourd’hui.’’ Plus inquiétant, après trois années de stagnation, les émissions mondiales de CO2 sont reparties à la hausse en 2017, avec un total de 41 milliards de tonnes émises. Si bien que l’on s’éloigne aujourd’hui de cet objectif neutralité carbone plus que l’on s’en rapproche (20 Minutes). »

Mais non, tout va très bien, tout-va-très-bien !

L’objectif véritable, c’est de faire apparaître Marine Le Pen comme l’unique recours contre l’Ubuïsation[2] de la France, dans l’espoir que son adversaire, quel qu’il soit, sera réélu pour un deuxième quinquennat. La planète et le CO2, il s’en…

Certes, c’est un objectif ambitieux, mais un peu moins que de ralentir le changement climatique, qui dépend de l’orbite de la terre et des radiations solaires ! LM♦

Logo Liliane MessikaLiliane Messika, MABATIM.INFO

[1] « Loi EGalim » : Loi du 30/10/2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous.
[2] Ne pas confondre Ubuïsation, c’est-à-dire gouvernance issue des principes d’Ubu Roi (donc tendant vers le zéro logique) avec Uberisation, qui évoque plutôt le zéro luxe.

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