Les religions doivent être cantonnées dans la sphère privée

Dieu est une invention utile

Dans le monde une très large majorité de personnes sont adeptes d’une religion ceci depuis la nuit des temps, et de nouveaux avatars religieux naissent régulièrement. Les religions semblent répondre à un besoin né des questions, des angoisses des hommes face à l’univers, à la vie en général, à leur origine, à leur destinée mortelle, au sens de tout cela et en particulier de leur vie. Alors face à ce besoin ils ont inventé des réponses, des histoires et en particulier ils ont inventé des êtres extraordinaires aux pouvoirs infinis, les dieux qu’il faut craindre et adorer.

Les religions ont eu et ont encore du succès, car elles sont bénéfiques aux croyants qui ont la foi ou que cela arrange d’y croire. Dans son livre « Le Celte », Mario Vargas Llosa fait dire à son héros des remarques qui me semblent très révélatrices même si elles n’épuisent pas le sujet :

  • « Notre religion (la religion catholique) est surtout faite pour ceux qui souffrent. Les humiliés, les affamés, les vaincus. C’est cette foi qui nous empêche de nous désintégrer ».
  • « Au sujet de Dieu, il faut croire, et non raisonner. Si on raisonne, Dieu part en fumée comme une bouffée de cigarette ».

Les religions sont instrumentalisées par des manipulateurs

Non seulement les religions sont utiles aux croyants, mais aussi aux élites qui les instrumentalisent. Fortes de leurs vérités les religions ont autorité sur le croyant et prônent la soumission, le respect des responsables, des dirigeants : « rends à César ce qui est à César », dit la Bible. Pour le Coran, l’homme est au plus près de Dieu quand dans la prière il a le nez à terre en signe de soumission. La voie du Taoïsme consiste au lâcher-prise, au refus de l’excès de vouloir.

Conditionnés par les religions les hommes deviennent des moutons que le bon berger peut conduire, peut manipuler. Au-delà de l’instrumentalisation des peurs, des désarrois, les religions créent des communautés qui sécurisent les individus et permettent de mobiliser les hommes pour de grandes réalisations collectives. Si les constructions de cathédrales, de mosquées… peuvent être vues comme des aventures collectives bénéfiques, les guerres de religion, les croisades, les djihads… les conversions forcées au catholicisme ou à l’islam par exemple sont des crimes contre l’humanité.

Les Écritures saintes sont des fables

Pour le croyant la vérité est dans les Écritures saintes, et peu importe le grand décalage entre les vérités des textes et celles des scientifiques en général, des historiens ou des archéologues en particulier. Lors d’un débat sur le célibat des prêtres catholiques, Benoît XVI a fait valoir que le célibat avait ses racines dans l’Ancien Testament. Cependant, il ne faut sans doute pas prendre les textes au pied de la lettre (création, déluge, Noé… passage de la mer rouge…), ni les juger à l’aune d’aujourd’hui, car à ce jeu, Mahomet pourrait être accusé de pédophilie, à 52 ans il épouse Aïcha qui a 6 ans et a des relations sexuelles avec elle 3 ans plus tard. Quand on lit les textes sacrés, il faut bien prendre en compte le contexte de leurs auteurs, autres temps, autres mœurs.

Les textes disent que Dieu a créé l’homme à son image, la réalité est plutôt que l’homme a inventé des dieux à son image du fait de son incapacité à imaginer autre chose. Dès lors, les dieux imaginés ont beaucoup de caractéristiques humaines comme la colère par exemple, la bible dit « Dieu est en colère après les païens ». Il est en colère parce que tous les hommes ne croient pas alors que « la voix des prédicateurs a retenti partout dans le monde ». On notera qu’à l’époque de Saint-Paul il y a 250 millions d’habitants sur terre et que seul un infime pourcentage a été en contact avec un prédicateur chrétien.

Les rites religieux sont archaïques et parfois barbares

Comme les religions se sont construites dans le temps, elles gardent des traces de comportements archaïques comme les sacrifices d’animaux dans l’Islam. Dans la même ligne, la passion du christ consiste à répéter les sacrifices des animaux du passé, mais avec le fils de Dieu, et de même que l’on mangeait une partie des animaux sacrifiés, on mange le christ avec l’eucharistie. On est bien dans une logique de sacrifice à Dieu.

Si l’Ancien Testament contient de nombreuses lois, il est intéressant de noter que ni Jésus ni Mahomet n’ont établi tous les rites qui sont imposés aux croyants, rites qui ont été créés pour contrôler le troupeau au profit des religieux, des rois qui se trouvent facilement des ascendances divines, des onctions divines permettant d’asseoir leur pouvoir. Le bon peuple lui doit porter à perpétuité la faute originelle de ses ancêtres Adam et Ève.

Dieu, né du désir des sages (cf. Le Véda), dois rester une affaire privée

Enfin, j’ai bien conscience qu’il est facile de discourir de l’existence ou non d’un Dieu quand on est confortablement installé chez soi, quand on a toujours été dans le confort, on aborde différemment les questions existentielles, privilégiant Woody Allen : « La vie est une maladie mortelle, sexuellement transmissible », aux Écritures saintes qui veulent vous faire porter la faute d’hypothétiques ancêtres. Finalement, je pense que les croyances relèvent de la vie privée et n’ont pas à interférer dans la société, ni surtout générer des guerres. MB

Michel Bruley, MABATIM.INFO

5 commentaires

  1. Une croyance qui ne s’exprime pas en commun , par des rites et celebrations , n’est pas une religion.
    Confinee au prive cette croyance stagne au niveau des peurs paranoiaques devant la foudre et le tonnerre.
    La religion est donc un moyen de raisonner les peurs de l’inconnu , de les canaliser et meme de les dompter. C’est un puissant instrument de socialisation a deux faces : l’une a vocation de realisation morale et de developpement humain , l’autre terriblement conservatrice , jalouse de son pouvoir , mefiante et tyrannique.
    Une societe sans religion , vous en connaissez ? Ah oui la defunte Urss ou le regime nazi ou la Chine de Mao…
    Des exemples edifiants…
    La religion, qui est l’expression collective d’une croyance, reste a travers les millenaires le moyen principal d’organisation des societes.

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  2. toutes ces affirmations procèdent d un raisonnement purement intellectuel, fondé sur le prétenduement généreux postulat d’une laïcité, elle même érigée en religion. Sauf qu’en matière de religion, on est justement dans le registre des convictions. Il est illusoire de considérer que les adeptes d’une religion vont accepter le principe même d’une « supra religion » dont les valeurs pourront contrevenir aux leurs. le contexte patent de la déchristianisation nous a habitues en France à une conception plutôt folklorique de la religion. c’est bien tout le problème dans une société dont les valeurs trouvent,quoi qu’on en prétende malhonnêtement, leur fondement dans une religion donnée et qui est colonisée par les adeptes d’une autre. Les effets de seuil bien connus vont conduire inéluctablement ces derniers à revendiquer une évolution de la societe qui les accueille dans le sens de leurs propres valeurs d’où les confits actuels, renforcés par une espèce de solidarité fédérative qui se constituera nécessairement contre les valeurs opposées. On est sur le chemin de la balkanisation de l’Europe. Tous ceux qui abordent l’analyse de l’histoire présente en ignorant l’Histoire du monde et imaginent que la situation les frontiéres, des nations, des états, des peuples est figée, se trompent s’ils le font de bonne foi ou nous trompent s’il le font guidés par leur dogmatisme.

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