
La Cour suprême d’Israël a dernièrement pris deux décisions très remarquées sur deux dossiers importants et lourds de conséquences. Le premier, la Loi « Israël – État-nation du peuple Juif », a fait l’objet d’une décision de 10 juges sur 11 (l’avis minoritaire étant celui du juge arabe chrétien Georges Kara), qui a rejeté les pourvois formés contre cette Loi fondamentale par des associations antisionistes, soutenues par l’Union européenne notamment.
Dans la deuxième décision, emblématique elle aussi, la Cour suprême a fait droit au recours des associations LGBT en se prononçant en faveur de la GPA pour les couples homosexuels, plaçant ainsi Israël en pointe des pays qui autorisent cette pratique controversée (qui est interdite en France). J’ai évoqué ces deux décisions au micro de Daniel Haïk de Studio Qualita.
Le point commun entre ces deux décisions, apparemment contradictoires, est que la Cour suprême s’érige dans les deux cas en arbitre ultime – et pour ainsi dire exclusif – du débat public et politique sur des sujets cruciaux, qui touchent aux valeurs et aux normes fondamentales de l’État et de la société israélienne, valeurs sur lesquelles il n’existe aucun consensus.
En l’absence de tout consensus – et en l’absence même d’une Constitution qui l’autoriserait à mener un « contrôle de constitutionnalité » – la Cour suprême s’est ainsi arrogé le droit d’invalider des lois de la Knesset (y compris des Lois fondamentales), sans aucun mandat légal pour le faire (comme le reconnaît dans son avis un des juges ayant participé à la décision sur la Loi Israël État-nation, David Mintz).
L’actuelle présidente de la Cour Suprême, Esther Hayut :
Une « houtspa1 » sans limite
Poursuivant sur la lancée du Juge Aharon Barak2, instigateur de la « Révolution constitutionnelle » dans les années 1990 et partisan d’un activisme judiciaire sans limite, la présidente Esther Hayout entend ainsi préserver le pouvoir exorbitant que s’est arrogé la Cour suprême et développer la politique arrogante par laquelle celle-ci s’est transformée en premier pouvoir, au mépris de la Knesset, du gouvernement et des principes fondamentaux de toute démocratie authentique. PL♦

Pierre Lurçat, MABATIM.INFO
1 culot en hébreu
2 Sur le juge Barak et sa « Révolution constitutionnelle », je renvoie le lecteur aux articles suivants : « Aharon Barak et la religion du droit ». (partie I) et « Le fondamentalisme juridique au cœur du débat politique israélien » (Partie II), ainsi qu’à mon intervention au Colloque de Dialogia « Où va la démocratie israélienne ? », devant faire l’objet d’une publication dans le prochain numéro de la revue Pardès.
Pour L etat Juif , la situation devient dramatique .
Nous avons les mêmes fossoyeurs qu en France ,une knesset de pieds nickelés ,une cour de justice qui décide à la place du peuple ,une « élite »coupée de la population qui ouvre les portes à l invasion arabe déjà très visible et omniprésente .
Bref ,la situation en Israël est la même que en France ,quoiqu on dise !
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