
Deux nominations d’ambassadeur ont été publiées le 4 août 2022 :
un Français des droits LGBT et un Palestinien à la commission nucléaire de l’ONU.
Les deux posent question, puisqu’aucun ne répond à la définition d’un ambassadeur : « représentant(e) permanent(e) d’un État auprès d’un État étranger (Larousse). »
Qu’est-ce qu’une ambassade pour les droits de particuliers ?
Une ambassade est un petit morceau d’extra-territorialité en pays étranger : les ambassades de France promeuvent la culture française et subviennent aux besoins administratifs des Français dans toutes les capitales où elles sont implantées.
Quid d’un ambassadeur dans son propre pays, a fortiori, d’un ambassadeur des droits de certaines personnes qui se distinguent par leurs goûts sexuels ? C’est pourtant le titre dont la Première ministre a gratifié une personne qui
« coordonnera l’action du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères pour la protection contre les discriminations et la promotion des droits LGBT+ et portera la voix de la France (pour défendre) la dépénalisation universelle de l’homosexualité et de la transidentité (le Figaro) ».
Un syndicat défend ses adhérents contre le patronat dans le cadre d’activités salariées. Un lobby défend une activité ou une corporation auprès des autorités et/ou du gouvernement. Mais le gouvernement ne nomme pas le lobbyiste qui défend l’industrie du tabac contre les restrictions qu’il lui impose, ou celui des constructeurs automobiles qui veulent limiter les limitations de vitesse : il négocie avec eux ! Pourquoi, alors, salarie-t-il celui des originaux du sexe ?
Les lobbyistes de la galaxie LGBT se plaignent à tous les râteliers, utilisant des méthodes adaptées à chaque public : incitation à la plainte vis-à-vis de leurs complaignants, revendications appuyées en direction de tout ce qui porte bourse (au singulier) et qui en tient les cordons. Et puis, il y a les menaces, voire les sanctions envers les indifférents à leur intimité : si on n’est pas pour eux avec enthousiasme, on est nécessairement affligé d’une crypto-sexo-phobie passible de la peine de mort sociale.
Les vrais ennemis des faux amis sont les seuls exemptés de peine
Dans la stratégie guerrière que l’on nomme « inter-sectionnalité des luttes », un seul croisement est en sens interdit : il s’agit de la rencontre entre islam et garçons sensibles, camionneuses et autres touristes du genre.
Dans les pays où l’islam fait loi, l’homosexualité est sanctionnée durement, notamment à Gaza où la peine appliquée est « la mort sans intention de la donner ». Vu de l’extérieur, cela ressemble étrangement à la torture en prison jusqu’à ce que mort s’ensuive (Magazine Queer suisse), mais il revient aux juristes de statuer précisément sur la qualification.
Pour la deuxième nomination diplomatique, c’est aux spécialistes du Droit international qu’il faudrait adresser une demande d’explication : l’ONU a choisi l’ambassadeur d’un État non membre pour le nommer vice-président de sa commission sur le nucléaire.
Il existe aujourd’hui deux États qui bénéficient du statut d’observateur : le Vatican et la Palestine (ONU). Le lauréat n’est pas un envoyé du Saint-Siège, mais Ryiad Mansour, ambassadeur-observateur de la Palestine à l’ONU.
De quelle Palestine Ryiad Mansour est-il le représentant ?
Est-ce la Cisjordanie, administrée par l’Autorité palestinienne à la tête de laquelle Mahmoud Abbas entame la 17ème année d’un mandat de quatre ans pour lequel il a été élu en 2005, ou bien Gaza, où le Hamas lui a pris le pouvoir par un coup d’État qui a fait 600 victimes du camp présidentiel en 2007 (Military History) ?
En réalité, l’ONU fait semblant d’ignorer ce coup d’État et agit comme si Gaza et la Cisjordanie étaient toujours unies par les liens du mariage. Elle verse donc au « président démocratiquement élu » les subsides qu’il distribue selon son bon vouloir à son frère ennemi.
L’humour de l’ONU est encore plus pince sans rire que celui des Britanniques : le Hamas, qui règne à Gaza sans partage, est financé par l’Iran et c’est un représentant de l’entité palestinienne qui est désormais vice-président de l’institution chargée de surveiller la prolifération nucléaire…
C’est aussi absurde que si l’Iran, qui sanctionne de coups de fouet et d’emprisonnement les femmes refusant de porter le hidjab, était membre de la commission des Droits des femmes !
Ah ! On m’appelle du studio Cognacq-Jay : l’Iran en est effectivement membre (Valeurs Actuelles).
Nous vous prions d’excuser cette interruption momentanée de cohérence, indépendante de notre volonté… LM♦

Liliane Messika, MABATIM.INFO