L’imam, l’islamophobie et la réalité

[29 octobre 2022]

Uthman Ibn Farooq / YouTube du 24/03/2022, chaîne One Message Foundation

Les Français sont tombés sur la tête

Alors que l’entrisme islamique tente de faire introduire dans notre arsenal législatif des dispositions plus islamo-compatibles, rappelons que dans 22 des 57 États musulmans, la charia est la base du droit. La femme y est soumise à l’homme, le non musulman au musulman et, dans douze de ces pays, l’athéisme y est criminalisé et sanctionné par la peine de mort.

Cela ne se discute ni ne se contextualise, puisque c’est écrit dans le Coran et que le Coran a été dicté par Allah à Mahomet.

Chez nous, la Loi est parole d’Évangile mais, n’étant pas d’essence divine, elle s’adapte au temps qui passe. La femme est devenue l’égale de l’homme en 1945 pour le droit de vote et en 1965 pour celui d’ouvrir un compte bancaire et de travailler sans l’accord paternel ou marital.

La république n’avait pas attendu si longtemps pour divorcer de la religion : depuis 1905, cette dernière est soumise à une injonction d’éloignement de la chose publique.

Ça c’est la loi, c’est-à-dire la théorie. Il lui arrive de différer de la pratique, car une des exceptions françaises est de considérer que

« l’émotion mondiale, qui est une émotion saine sur ce sujet (le confinement), dépasse au fond les règles juridiques qui s’appliquent(le Point) ».

Pour l’islamophobie, la pratique égale, voire surpasse la théorie :

l’émotion qu’elle suscite a plutôt tendance à faire appliquer les règles juridiques avec une sévérité accrue.

La réalité montre que l’islamophobie nationale est très inférieure à ce que la communication islamo-gauchiste laisserait supposer : 213 actes en 2021, en augmentation par rapport à 2019 (171) et à 2018 (100 tout rond – le Figaro), pour une population de six millions de personnes.

Ces chiffres sont à comparer, pour la même période, avec 857 faits antichrétiens et 589 faits antisémites, ces derniers sur une population inférieure au demi-million (Vie Publique).

On ne peut que s’incliner devant le savoir-faire des idiots utiles, qui a réussi à convaincre les médias de promouvoir l’islamophobie au rang de grande cause nationale indépassable.

Outre-Atlantique, les faits ont encore droit de cité

Sous le soleil de la Californie, il n’y a pas que des cocotiers et des filles (oups, des personnes avec des seins) en bikini. Il y a aussi de l’islamophobie. Mais les idiots utiles américains doivent être moins efficaces que les nôtres, car ce mal n’est pas traité avec la même urgence prioritaire.

Un imam de San Diego, Uthman Ibn Farooq, a sûrement voulu y remédier. En mars 2022, il a monté une attaque islamophobe, dans laquelle il a joué le rôle de la présumée victime, de la présumée police et des présumés médias. Dans cette saga, il ne pouvait jouer aussi le personnage du coupable (blanc, est-il besoin de le préciser ?)

L’imam a posté sur les réseaux sociaux une vidéo d’un individu coiffé d’une casquette de baseball et la bouche dissimulée par un masque (style Covid, pas gangster), s’approchant de la voiture dans laquelle lui-même était assis et l’apostrophant agressivement : « you, fucking terrorist ! » (« enfoiré de terroriste » dans la langue de Molière).

Reconstitution

L’agresseur présumé, un routier, aurait déjà commencé à insulter le prêcheur dans la scène précédente (non filmée), mais il n’a eu l’occasion de l’approcher que lorsque celui-ci s’est arrêté à une station-service. Le routier n’avait donc pas de chronotachygraphe1 dans son véhicule ? Ou il était en congé et ne craignait pas l’ire patronale ? Dans ce cas pourquoi conduisait-il son camion plutôt que son véhicule personnel ? Nul n’a répondu à ces questions, si jamais quelqu’un les a posées : les voies d’Allah sont impénétrables.

Dans sa vidéo, l’imam explique que, ayant eu la présence d’esprit de filmer son agresseur, il a fourni la vidéo à la police et a porté plainte (YouTube). Ses quatre cent mille followers ont bruyamment compati et se sont félicité qu’Allah ait protégé le prêcheur : sa blessure à l’abdomen a guéri quasi spontanément. Hamdoulilah. Mais certains ont fait part de leur crainte d’être la prochaine victime d’une attaque islamophobe.

Le feuilleton s’est poursuivi sur YouTube : en septembre dernier (2022), Uthman Ibn Farooq a informé son public que la police avait procédé à une arrestation.

Sauf que les médias américains ne considèrent pas qu’aller sur le terrain consiste à lire les dépêches AFP, aussi ont-ils interrogé la police. Celle de San Diego n’a trouvé aucune trace de la plainte du mois de mars, donc de l’enquête qui aurait permis d’identifier l’agresseur et, a fortiori, de l’arrestation d’icelui (San Diego Tribune).

De là à se demander si l’imam avait mis en scène sa propre agression, il y a un pas qu’on n’osera franchir qu’armé d’un point d’interrogation.

Sanctions

En 2004, une jeune fille avait fait la Une des médias français en prétendant avoir été attaquée dans le RER D’et traitée de sale juive. Quand il s’est avéré qu’elle n’était ni l’une ni l’autre (ni juive ni attaquée), elle a été jugée et condamnée à quatre mois avec sursis.

Dix ans plus tard, c’est une militante Femen qui s’est plainte dans les médias de violences salafistes : les agresseurs lui auraient rasé les sourcils et l’auraient menacée de viol, en plein Paris, place Clichy. Une enquête a prouvé qu’elle avait tout inventé, mais elle n’a pas été inculpée, puisqu’elle n’avait jamais porté plainte qu’au pluriel et sur la Toile.

L’imam de San Diego s’est bien gardé de porter plainte. Il s’est contenté de prêcher pour sa chapelle, dans sa mosquée et surtout sur les réseaux sociaux. Il ne devrait donc pas encourir de sanction.

Il est regrettable que l’exemple états-unien ne soit pas suivi par les médias hexagonaux.

Eux font passer leurs préjugés avant les faits, ou font silence sur ceux qui les contredisent. Théo, Leonarda, le clan Traoré et d’autres en ont bénéficié. C’est seulement la vérité qui en a pâti. Et Samuel Paty… LM

Messika, MABATIM.INFO

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1 Mouchard, en jargon de routier.

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