Le néo-féminisme s’occupe d’insultes et de parité. Pendant ce temps, qui s’intéresse aux 1200 mariages forcés/an ?

Mariages forcés.jpgDe notre envoyée spéciale en Australie,
Liliane Messika

Vues d’Australie, les nouvelles d’Europe sont carrément surréalistes…

La défense des femmes ne se résume pas à #MeToo, heureusement !

Alors que la ministre française de la culture promettait un bonus de subvention aux équipes de films qui atteindraient la parité, outre-Manche, l’Unité spéciale en charge des mariages forcés, la FMU (pour Forced Marriage Unit en V.O.) fêtait le dixième anniversaire de sa mise en service. Les statistiques de son activité pour 2017 sont sorties en septembre 2018. Le Home office (ministère de l’intérieur) et le Foreign office (ministère des affaires étrangères), eux, ont réactualisé en mai 2018 leur « Guide d’information et de procédures à l’intention des professionnels chargés de protéger, conseiller et soutenir les victimes », dont la première version datait de 2013.

En 2017, la FMU a traité près de 1200 cas (1196 pour être précis). 1200 mariages forcés en Grande-Bretagne en un an ? Non, bien plus ! 1200, c’est le chiffre officiel. Un mariage forcé étant, par définition, caché, le chiffre fourni par la FMU est celui du nombre des cas qui lui ont été signalés par téléphone ou par mail.

Les ashkénazes se diront que ces 1200 ne sont que le pic de l’iceberg, alors que les séfarades, habitués à des cieux plus cléments, y verront peut-être une raison de se féliciter des succès remportés par l’unité chargée de la protection des victimes. Ceux qui ne sont ni l’un ni l’autre se demanderont si l’auteur de ces lignes n’est pas tombé sur la tête et on ne pourra pas le leur reprocher.

Le Brexit autorise-t-il le Q.I.xit ?

L’auteur de ces lignes étant … ce qu’elle est, elle n’a pas manqué de tiquer en lisant le préambule de l’édition 2017 des statistiques : « Cette publication ne fournit pas de ventilation des cas par religions ; aucune foi majeure au Royaume-Uni ne préconise le mariage forcé. Il est également important de noter que le consentement libre est un préalable aux mariages entre chrétiens, juifs, hindous, musulmans et sikhs. »

Chroniques parues dans Mabatim

Tiens, tiens ? On croyait que Mahomet, Prophète de son état et scribe de la pensée divine ès qualité, était l’exemple à suivre en toute circonstance pour se comporter en bon musulman. Qu’aurait fait la FMU, si elle avait existé au VIIe siècle et qu’un e-mail bien intentionné lui avait signalé un homme de 54 ans consommant avec une fillette de 9 ans le mariage contracté trois ans plus tôt ? Aurait-elle conclu que, Mahomet étant ontologiquement parfait, il avait certainement obtenu le consentement éclairé d’Aicha et elle aurait classé le dossier ?

Tous les livres sacrés, comme les mythes et les contes, contiennent des histoires d’inceste, de traîtrise et de violence. Mais pour les Juifs et les Chrétiens, la Bible et les Évangiles sont des livres d’histoire qui se réfèrent au passé et que les croyants contextualisent comme tels.

En revanche, il est interdit aux pieux musulmans de contextualiser le Coran, a fortiori de discuter le bien-fondé d’une sourate. Quant aux Hadith, ils décrivent par le menu le dire et le faire du Prophète, qui constitue, lui-même, une perfection indépassable vers laquelle le bon musulman doit toujours tendre.

D’où, alors, l’unité issue des Ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères britanniques tient-elle ce scoop sur le consentement féminin au mariage, qui pulvérise l’essence même du dogme coranique ?

La bien-pensance est incompatible avec l’observation des faits

On ne sait pas ce qui a motivé ce préambule décrédibilisant la FMU : l’habitude de la bien-pensance obligatoire pour obtenir des crédits ? La crainte d’être traité d’islamophobe ? Le résultat est le même, identique à celui qui a poussé pendant plus d’une décennie les autorités britanniques à détourner les yeux des gangs d’hommes musulmans qui ont prostitué plus de 1500 gamines blanches… et qui récidivaient sans vergogne, puisque la police s’en prenait plutôt aux victimes qu’aux auteurs, laissant ceux-ci libres de continuer leurs méfaits.

La plus grande enquête du genre au Royaume-Uni est résumée dans un rapport accablant d’Alexis Jay, présidente de cette commission d’Enquête Indépendante sur les Abus sexuels contre des enfants (IICSA). On peut y lire que plus de 1500 personnes auraient été maltraitées par des gangs à Rotherham et que les autorités ont ignoré l’exploitation sexuelle dans cette ville du Yorkshire du Sud depuis plus de dix ans (The Guardian).

En effet, jusqu’en 2014, la police réagissait au coup par coup et les autorités tentaient généralement de persuader les victimes de changer de trottoir et de comportement.

Le rapport a révélé que certaines victimes avaient été sanctionnées pour des délits mineurs (notamment ivresse ou usage de stupéfiants), alors que les auteurs, qui les avaient saoulées, droguées et violées, n’avaient pas été inquiétés : « Cela a envoyé un message contre-productif aux auteurs – il était peu probable qu’ils soient poursuivis ou empêchés de continuer à maltraiter – encourageant une persistance arrogante (et) cela a également eu un impact significatif sur les victimes qui ont appris que rien ne les protégerait de leurs agresseurs. »

100% des membres du gang étaient musulmans, 80% étaient d’origine pakistanaise

Les autres 20% étaient d’ascendance bangladeshi, indienne, iranienne, irakienne, kurde, turque, albanaise et d’Europe de l’est.

La position officielle a été résumée ainsi : « À Newcastle, les décisions n’ont pas été influencées par le laxisme ou le manque d’intérêt, ni par respect du politiquement correct, pas plus que par la crainte d’être traités de racistes. On n’a pas non plus trouvé de preuve d’inefficacité des autorités ou d’ingérence inappropriée de hauts fonctionnaires ou de dirigeants politiques pour empêcher que des mesures ne soient prises. »

Un salmigondis qui évoque irrésistiblement le sage Pierre Montagnier : « toute réponse à une question non posée est une justification de la part de quelqu’un qui a des choses à se reprocher.[1] »

Car l’inefficacité des autorités est patente : 1500 victimes pendant dix ans dans la même ville et zéro arrestation, cela ne signe ni la motivation à agir ni l’efficacité dans l’action. De là à conclure que des hauts fonctionnaires auraient pesé pour qu’on ne soulève pas le lièvre par respect du politiquement correct, ou par la crainte d’être traités de racistes, il y a toute la distance qui sépare les bonnets blancs des blancs bonnets.

Child-Bride.jpgEn France, la gendarmerie est plus réaliste. Pendant le procès d’un Bangladais accusé de viol sur mineures de 15 et 16 ans à Coutances (Manche), le capitaine avait été oblige de « placer un brigadier entre l’interprète et le mis en cause car ce dernier tentait de lui peloter les cuisses ». Selon lui, l’accusé, « considère les femmes françaises comme des p****, il a un comportement de prédateur. » Un comportement expliqué par le fait que dans son pays, « les femmes sont reléguées au statut d’objet sexuel » (ici).
On ne fera pas aux juges les mêmes compliments qu’aux gendarmes: la garde à vue du prévenu avait été levée au bout de 39 petites minutes d’audition !

Le Coran, Allah, la misogynie et le terrorisme n’ont rien à voir avec l’islam

Selon une récente étude de l’association Open Doors, « les femmes chrétiennes sont parmi les plus violées au monde, et ce à un degré jamais atteint auparavant ». L’étude a révélé que chaque jour, six femmes sont violées dans le monde, simplement parce qu’elles sont chrétiennes. Si la sharia est sévère pour les hommes, elle l’est bien plus pour les femmes. Le Coran donne aux hommes le pouvoir de battre leurs femmes pour désobéissance (4 : 34), stipule qu’il faut le témoignage d’au moins deux femmes pour égaler celui d’un homme (2 : 282) et explique que l’enfer est principalement peuplé de femmes. Elles sont d’ailleurs assimilées à des ânes et à des chiens qui distraient les hommes de la prière (Gatestone Institute).

Quand on dit que l’islam n’a rien à voir avec ça, cherche-t-on à se concilier les musulmans, à réconforter les victimes du terrorisme islamique ou à endormir les non-musulmans ? Si c’est la première solution, on a tout faux, d’autant que si tous les islamistes sont musulmans, tous les musulmans ne sont pas islamistes. Exonérer de leurs responsabilités des coupables au motif qu’ils sont musulmans laisse supposer qu’on considère tous les musulmans comme des coupables. Là, on est dans une erreur dramatique, confondant à nouveau des coupables et les victimes. Si c’est la seconde solution, ce n’est plus « tout faux », c’est carrément contre-productif. Et si c’est la troisième, on pourrait faire au moins un effort de vraisemblance.

Surtout « Quand on pense à ces millions de femmes opprimées dans le monde entier – comme Asia Bibi, une mère chrétienne qui vit depuis sept ans dans le couloir de la mort au Pakistan pour un verre d’eau ; ou comme cette fille de 19 ans violée par son cousin sous la menace d’une arme à feu et ensuite condamnée à mort par lapidation pour « adultère » ; ou comme toutes ces femmes obligées de se marier avec leurs violeurs ; ou comme ces 12000 mariages d’enfants … ou comme ces femmes battues par leurs maris ou défigurées à l’acide en guise de punition ; ou comme ces femmes utilisées comme kamikazes (Gatestone Institute). »

Les mariages forcés sont ceux où le consentement libre N’A PAS ÉTÉ un préalable

Les mariages forcés sont reconnus au Royaume-Uni comme une forme de violence familiale et un délit contre les droits de l’homme, sanctionnés pénalement depuis 2014. Les victimes peuvent demander un référé pour éviter d’être envoyées à l’étranger ou pour en être rapatriées et, depuis 2017, elles-mêmes ou ceux qui leur portent secours peuvent bénéficier d’un anonymat permanent afin de ne pas encourir de représailles.

Aucune ventilation par religion n’avait besoin d’être faite, puisque les contrevenants partageaient majoritairement la même, comme en témoigne la liste des langues dans lesquelles les documents mis à la disposition du public sont disponibles et comme on peut aussi le déduire par le deuxième paragraphe de la définition du mariage forcé : « La pression exercée sur les personnes pour qu’elles se marient contre leur gré peut être physique (par exemple, menaces, violences physiques ou violences sexuelles) et / ou émotionnelle et psychologique (par exemple, faire sentir à quelqu’un qu’il apporte de la ‘’honte’’ à sa famille). La violence financière (par exemple, confisquer le salaire de quelqu’un) peut aussi être un facteur. »

Si cela rappelle à certains les dispositions de certaine religion monothéiste dans laquelle la femme est inférieure à l’homme (lequel a tout loisir d’en avoir plusieurs et de les frapper quand elles désobéissent), ce n’est pas un hasard.

Les Australiens agissent sur le réel, les Européens s’engluent dans le déni

Finalement, la Forced Marriage Unit est à l’Angleterre ce que les Zones de Sécurité Prioritaires sont à la France : une mesure rendue obligatoire par une violence endémique contre laquelle on est obligé de prendre des mesures, tout en niant officiellement qu’elle est le fait de certains individus et pas d’autres.

Vouloir éradiquer le crime sans s’attaquer aux criminels est une gageure qu’aucun service de police ou de contre-terrorisme ne peut accomplir.

Vouloir s’attaquer aux criminels en prétendant qu’ils sont la vieille Madame Toutlemonde alors qu’ils sont répétitivement le jeune Monsieur Quelqu’un ne permettra évidemment pas de mettre la main sur eux.

Peut-être créera-t-on un jour la Forced Political Correctness Unit pour délivrer les représentants de la loi des œillères qu’on les force à porter afin qu’ils ne voient pas ce qui leur crève les yeux ? À ce moment-là, peut-être la Forced Marriage Unit deviendra-t-elle superfétatoire.

Logo Liliane MessikaC’est fou comme le fait d’être aux antipodes vous fait voir les choses sous un autre angle. Ça doit être parce qu’on a la tête en bas… LM♦

[1] In Le mari de mon épouse est une ordure, L’Harmattan, 2015

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