C’est le confinement ! Certains l’ignorent…
Pas un jour ne se passe sans qu’on apprenne que des « groupes de jeunes » se sont opposés aux forces de police, aux pompiers, aux, aux… Barrez la mention inutile ou remplacez-la par le dernier article que vous avez lu au sujet de Villeneuve-la-Garenne, Mantes-la-Jolie ou Trappes, voire Chanteloup-les-Vignes ou Les Mureaux. Ici on saisit les motos ayant servi à un rodéo (le Parisien), là des feux d’artifice sont tirés et du mobilier urbain et des voitures sont incendiés (Huffington Post), partout, on note des affrontements entre des « jeunes du quartier » et la police. À Grigny, « Les forces de l’ordre ont été la cible de jets de projectiles et de tirs de mortiers. En plein confinement, la situation pourrait “devenir explosive” alors que les trafics de drogues sont à l’arrêt (Valeurs Actuelles). »
Le jeu des différences
La différence entre les populations qui peuplent notre pays est que l’une d’entre elles, seulement, commet toutes les violences. Cette constatation ne surprendra que les membres d’ONG dévolues à la défense des droits de l’islamisation et nous ne chercherons pas à les convaincre par les chiffres : « 800 violences gratuites sont déclarées quotidiennement à la police, soit une toutes les deux minutes (Causeur) », car ils sont allergiques à la réalité.
En revanche, nous évoquerons une étude d’Ingo Zettler, Christoph Schild, Lau Lilleholt et Robert Böhm, tous quatre psychologues et experts en mega-data à l’université de Copenhague (PsyArXiv). Ils se servent, pour élaborer une typologie de l’attitude des personnes vis-à-vis des consignes de confinement, de deux métriques psychologiques : le modèle HEXACO et le facteur D.
Hexaco, quézaco ? C’était facile, mais irrésistible. Alors développons, sans plus tarder, l’acronyme : Honnêteté-humilité (H), Émotivité (E), eXtraversion (X), Agréabilité (A), Conscienciosité (C) et Ouverture à l’expérience (O). Quant au facteur D, c’est un cocktail explosif de narcissisme, de psychopathie et de machiavélisme. Diable ! Eh bien justement : facteur D.
Une fois qu’on a les deux critères différenciateurs, il est facile de déduire que plus on tend vers la civilisation (plus ou moins synonyme d’Hexaco), donc moins on s’approche du D-iablement égocentré, et mieux on obéit aux consignes. Gagné ! C’est bien la conclusion de l’étude, qui a interrogé 409 femmes et 390 hommes, dont la moyenne d’âge tourne autour de 50 ans. Pourtant, on qualifie tous les « D » de « jeunes des banlieues. » Vous avez dit bizarre, Lustucru ?
Le point commun vient d’une culture commune
Maurice Berger, pédopsychiatre, ex-professeur associé de psychopathologie de l’enfant, auteur de nombreux ouvrages sur les troubles de l’apprentissage, la protection de l’enfance et la violence des mineurs, parle carrément de « territoires perdus de la santé publique (Causeur) », en référence au livre paru en 2002, © Georges Bensoussan, Barbara Lefebvre et al.
Ce livre avait été vivement dénoncé comme une fake news par les bisounours de la pensée unique, pour qui musulman est un synonyme de « innocent oppressé et humilié » et « observation des faits » celui de « délire raciste. » Ses auteurs avaient été catalogués « proches de l’extrême-droite » par une presse unanime et dépourvue de sens de l’orientation.
Depuis, on a donné aux « zones de non droit » de ces territoires perdus une succession de dénominations à base d’acronymes et de périphrases, qui ont incité Les Échos à titrer : « Macron lance son opération reconquête des territoires (les Échos) » en novembre 2018.
Berger, lui, voit une « incompatibilité structurelle entre les mesures de confinement et le fonctionnement psychique de certains habitants des banlieues. Violence familiale, éducation défaillante, vide culturel sont autant de facteurs de désobéissance aux règles de la cité. » Diable ! de quel fonctionnement psychique parle-t-il donc ? D’une culture confinée au « je » et caractérisée par le facteur D. Une culture où un individu capable d’articuler une phrase complète, comme celle du tweet ci-dessous, est un intellectuel hors norme, parce qu’il pense des causes et des effets, au lieu de se contenter d’agir en membre indifférencié d’un clan, qui est à la fois sujet et objet. Une culture où « la dimension d’appartenance au groupe prime, et le but de l’éducation n’est pas que chacun des enfants se construise une pensée personnelle lui permettant de s’éloigner pour réaliser son projet ; son identité est d’abord groupale, tous doivent rester à proximité physique, perceptible, les uns des autres. »
Grigny 2 même en période de confinement, ils font une émeutes
parce que les keuf leur ont mi trop d’amandes pic.twitter.com/2BakVOFLex
— Saro Lemé (@bastos_g2) April 11, 2020
La force, rien que la force
Hannah Arendt avait remarqué que « c’est dans le vide de la pensée que s’inscrit le mal. » Une culture où les mots sont remplacés par un passage à l’acte violent ne permet pas d’accepter une contrainte comme le confinement au nom du bien commun. Une culture où l’autre n’existe qu’en tant qu’ennemi du clan, interdit que l’on se force à rester chez soi à cause du danger que l’on fait courir aux autres. Une culture où l’on considère son pays de naissance comme un environnement hostile, où l’on hait ses représentants, où « les images des écrans ont remplacé l’imaginaire » et où l’apprentissage de la frustration n’a pas été fait, rend la solitude du confinement insupportable et donc évitée. D’ailleurs une culture où le respect n’existe ni des hommes pour les femmes ni des enfants entre eux, mais seulement pour la force, ne conduit pas à une citoyenneté apaisée, acceptant les sacrifices personnels pour le bien commun.
Ce n’est donc pas un militaire d’extrême-droite qui affabule, mais un pédopsychiatre expérimenté qui constate : « ils ne savent pas ce qu’est obéir. Pour désobéir, il faut d’abord être capable d’obéir, d’en comprendre l’importance, l’aspect positif, et ce n’est pas le cas, ils n’ont aucune loi dans la tête. »
Il en conclut, logiquement, que « seule la force peut faire respecter les consignes, pas seulement pour protéger de la maladie et pour montrer que personne n’est au-dessus de la loi, mais pour montrer qui est le plus fort. »
Qu’est-ce qu’on fait de cette réalité dérangeante ?
On commence par la contourner. C’est ce qu’a fait le secrétaire d’État Laurent Nunez, qui a reconnu de facto cette culture exogène et qui a préféré éviter l’affrontement plutôt que d’acter officiellement son existence : « Ce n’est pas une priorité que de faire respecter dans les quartiers les fermetures de commerces et de faire cesser les rassemblements (Mabatim.info). » Sauf que sa déclaration confidentielle s’est retrouvée dans les pages du Canard Enchaîné. Un secrétaire d’État qui donne raison aux suppôts d’extrême-droite ridiculisés depuis 18 ans, cela fait désordre, mais cela ne fait plus trembler sa réputation.
Il n’y a que les officiels et les médias, en France, qui ignorent, ou font semblant d’ignorer, la sécession des « jeunes des quartiers », ces individus qui n’en sont pas, mais s’amalgament au sein de leurs clans, ces « jeunes » dont la moyenne d’âge est celle d’une population entière, qui se caractérise par une fixation infantile et une attitude d’adolescence rebelle, dans des quartiers qui peuvent être des villes entières, mais qui ne relèvent pas du droit commun. Alors on finit par accepter cette réalité en changeant son nom, celui de ses habitants et leur âge. « Pas de trêve pascale pour les échauffourées dans les quartiers » titrait Le Parisien le 13 avril 2020 (le Parisien). Et les habitants qui ne sont pas des « jeunes de quartier », qu’en disent-ils ? 180 caractères d’un tweet valent mieux qu’une image :
Grigny cette nuit, pompiers et policiers piégés, caillassés, cibles de mortiers. La raison : rejet du confinement pour maintenir le trafic de stups. Des journaux palabrent répression dans les quartiers. Nous, nous témoignons de loi de caïds sur les habitants. #confinementjour26[1]
Une autre réalité, qu’on n’aime pas applaudir
Chez les riches à qui, dans notre pays, on aime souhaiter « casse-toi, riche con », Bernard Arnault, PDG de LVMH a mobilisé ses filiales parfum pour fabriquer et offrir aux pouvoirs publics du gel hydroalcoolique. Le groupe Richemont, qui détient Cartier, Van Cleef & Arpels et Chloé, a offert 1,2 million d’euros pour lutter contre le Covid-19. Pernod Ricard a fourni gratuitement au laboratoire Cooper, le premier fournisseur des pharmacies françaises, 70.000 litres d’alcool pur pour fabriquer près de deux millions de flacons de gel hydro-alcoolique. L’Oréal utilise ses usines pour fabriquer le même produit à destination des hôpitaux et sa fondation a fait don d’un million d’euros à plusieurs associations à qui sont aussi donnés des kits d’hygiène comprenant du gel hydroalcoolique. Le groupe L’Occitane a distribué e 20.000 lotions et crèmes hydratantes et 20.000 savons et baumes hydratants au personnel soignant et va fournir gratuitement 70.000 litres de gels hydro-alcooliques aux hôpitaux et aux pompiers. Décathlon a retiré de la vente tout son stock de masques de snorkeling (30.000 pièces), qu’une entreprise de Biarritz a réussi à adapter pour la protection contre le Covid-19, afin de les distribuer aux hôpitaux, avec 30.000 paires de lunettes de piscine.
En France, on a l’habitude des réalités parallèles
On ne parle pas des « jeunes des quartiers » qui ne sont ni jeunes, ni dans leurs quartiers puisqu’ils ne se sentent pas tenus (et que l’État ne les tient pas tenus) au confinement, comme le reste de la population. On ne parle pas non plus des entreprises qui se mobilisent pour suppléer l’État obèse et inepte.
On parle d’un déconfinement général annoncé pour le 11 mai, dans 3 semaines, sans avoir prévu aucune mesure préventive. Il se révèlera donc catastrophique et nécessitera une seconde vague de confinement que notre Président En-même-temps 1er n’osera pas annoncer.
On ne parie pas, parce que ça fait vraiment mal au cœur et que, quand on a perdu des proches, on n’a donc plus l’esprit à triompher d’avoir eu raison. CA♦
Cécile Attal, MABATIM.INFO
[1] Linda Kebbab@LindaKebbab
[…] Rien, bien entendu, n’était effleuré des multiples « clusters » pandémiques que sont les « Territoires perdus de la République », devenus aussi innommés qu’innommables pour ceux qui nous gouvernent. (Cécile Attal, MABATIM.INFO, 22/4/2020) […]
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Je m’interroge : Des milliers de héros du « front » sanitaire risquant leur vie pour en sauver d’autres. Des milliards dépensés pour sauver les emplois et notre système social…
A quoi cela aurait-il servi, si l’après c’est ne pas lutter contre cet autre virus qu’est l’islamisation rampante de ce pays. Sur ce sujet nous sommes également en guerre,Monsieur le président. Et l’ennemi est visible, bien visible.
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Merci Cécile pour ce cri du cœur, pertinent et bien argumenté.
Mais bien avant ces experts, certainement méritants et fiables…
Philippe Muray, dans son essai « l’Empire du bien » 1991, frappé littéralement, en plein CŒUR, avait perçu avec une lucidité et une logique imparable, ce qu’il arrivait un peu partout, d’ailleurs…Par l’entremise du « bien ».
Voici un extrait, mais toutes les pages de son essai sont d’un discernement et d’une subtilité quasi-prophétique. Malheureusement parti trop vite e (1945-2006)
« Le Bien a couru, il a cavalé, il s’est précipité. Il a touché son but, atteint son désir. Et il est en passe de réaliser ce qu’aucune institution, aucun pouvoir, aucun terrorisme du passé, aucune police, aucune armée n’étaient jamais parvenus à obtenir : l’adhésion spontanée de presque tous à l’intérêt général, c’est-à-dire l’oubli enthousiaste par chacun de ses intérêts particuliers, et même le sacrifice de ceux-ci. Rien dans l’Histoire passée, excepté peut-être (et encore) la mobilisation furibonde des Allemands et des Français, leur levée en masse lors de la déclaration de guerre de 1914, et corrélativement le mutisme brusque de ceux qui (anarchistes, pacifistes, sociaux-démocrates) auraient dû s’opposer à la démence générale, ne pourra donner la moindre idée d’une si formidable approbation. Dans le Bien devenu Fête, il ne reste plus que le Bien, il ne reste plus que la Fête ; et tous les autres contenus de nos existences ont à peu près fondu au contact de ce feu. L’Empire dit désormais, paraphrasant Hegel : « Tout ce qui est réel est festif, tout ce qui est festif est réel. »
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