« Mélenchon – Mahmoud Abbas » : Match entre nuls 

0+0.jpgLe retour du ‘J’ai dit’

Mélenchon a réussi à revenir sur le devant de la scène française, en décembre 2019, en accusant Israël et les Juifs d’être responsables de la défaite du Labour britannique. Compte tenu du désamour dans lequel l’a plongé les révélations sur son mode de management impérial, sa conduite dictatoriale et sa relation élastique à la Loi, il est obligé d’aller chercher de plus en plus loin les excès qui donnent envie aux médias français de le mentionner. On ne peut pas lui reprocher un manque d’originalité.

Il n’a, évidemment, pas inventé le « Célafautauxjuifs » : cela fait près de deux mille ans (1950, pour être précis[1]) que les utilisateurs se disputent la paternité du brevet originel, sans que les juges aient réussi à les départager. Les Grecs, les Romains, les Arabes, les Russes, les Allemands…, ont observé la réussite du recours au bouc émissaire, en termes de détournement de la colère populaire, aussi ont-ils emboîté le pas aux précédents célafautauxjuifeurs, avec un succès toujours renouvelé.

Flashback

La fin du troisième Reich a coïncidé avec la renaissance de l’État juif, sur la terre d’Israël, où nul autre État n’avait jamais vu le jour, hormis les royaumes juifs qui s’y étaient succédés, pendant près d’un millénaire.

Les « découvertes » faites, en 1944 et 1945, par les vainqueurs, des camps d’extermination que leur lâcheté avait favorisés pendant la guerre, ralentirent la cadence de la Célafautauxjuiverie officielle, décence oblige.

Cela dura jusqu’à ce que les Juifs, eux-mêmes, remettent de l’huile sur le feu-qui-existait-forcément-derrière-toute-fumée, en osant défaire une énième coalition de génocideurs, cette fois-ci au Moyen-Orient. Cela transforma l’image des pitoyables victimes en pyjamas rayés en celle de vainqueurs des armées égyptienne, syrienne et jordanienne en uniforme de Tsahal. On était en 1967.

Et hop ! le Célafautauxjuifs pouvait être repris en chœur par tout ce que la planète comptait de frustrés, de lâches et de ratés. Cela faisait du monde !

Changement notable, l’angle d’attaque avait muté par rapport à ce qu’il avait été jusqu’à la deuxième guerre mondiale : les réfugiés palestiniens de 1948 pouvaient désormais servir de prétexte droitdelhommiste à la haine des Juifs. L’antisémitisme s’était rhabillé en costard-keffieh d’antisioniste mondain.

Les offensives contre le bon sens plurent et plurent

Il en pleuvait comme vaches qui pissent et cela plaisait aussi bien à droite qu’à gauche.

Il y eut, en 2011, puis en 2018, les nuages volés par le Mossad au-dessus de l’Iran pour provoquer la sécheresse (le Monde). L’année suivante, le même était accusé d’avoir provoqué des pluies diluviennes entraînant des inondations aux mêmes endroits (Memri). Entretemps (2015), l’interlude de la chaussure volée au diplomate palestinien à Londres (Causeur) avait fait couler presqu’autant d’encre que les nuages iraniens.

L’attribution à Israël de la responsabilité des viols conjugaux est un marronnier de la presse antisémite française, comme en témoigne son fer-de-lance, Alain Gresh : « Le lobby traditionnaliste-masculin se sert de l’occupation israélienne pour mettre des limites au débat public et institutionnel et empêcher les critiques et faire taire les voix qui demandent des changements sociaux. Douze femmes palestiniennes – huit de Gaza et quatre de Cisjordanie – ont été tuées depuis le début de l’année 2006 par des proches, sous prétexte de défendre « l’honneur de la famille ». Il est très utile pour le lobby traditionnaliste que les attaques israéliennes continuelles cachent ces faits et perpétuent l’idée que les femmes sont la propriété du mâle chef de famille. (le Monde Diplomatique) »

À l’inverse, quand il fut constaté que les soldats israéliens se conduisaient plus dignement que toutes les autres armées du monde, Israël fut accusé de refuser de violer les Palestiniennes par racisme (Mabatim.info).

N’oublions pas le médecin-militant ingambe, dont les deux genoux avaient été détruits la veille de son interview debout (mars 2019), par une seule balle de sniper israélien (Mabatim.info) et versons des larmes diluviennes sur le sempiternel génocide à bas bruit, par l’État juif, d’une population palestinienne dont le taux de croissance est l’un des plus élevés au monde (Mabatim.info).

Mention spéciale du jury au député britannique Grahame Morris, qui s’est bruyamment réjoui de voir un enfant battu « pour le plaisir » par un soldat guatémaltèque, en avril 2019. À sa décharge, sa délectation devant la vidéo (qu’il a partagée sur les réseaux sociaux) provenait de ce qu’il voulait faire passer le soldat pour un Israélien (Haaretz). Une fois avéré que la scène se passait au Guatemala, il s’est excusé, mais a déclaré continuer d’explorer Internet à la recherche d’autres méfaits à attribuer à Tsahal.

Dernier scoop avant le prochain

Le 12 décembre 2019, Mahmoud Abbas a accusé Israël d’être à l’origine de la corruption en Cisjordanie. Comment s’y prennent les Israéliens pour organiser la corruption dans le fief du président de l’Autorité palestinienne, élu pour 4 ans en 2005, dont les Panama Papers ont révélé la fortune off-shore (le Point) ?

« L’occupation plante la corruption parmi nous, soutient les corrompus et les corrupteurs, encourage les corrompus et les corrupteurs et si nous n’en avons pas, elle nous apporte des corrompus et des corrupteurs », a-t-il expliqué lui-même lors d’une conférence de presse à la télévision palestinienne, précisant le comment après le pourquoi, à moins que ce soit les deux ensemble, mon général : « nous voyons arriver des substances comme le cannabis et d’autres drogues parce qu’ils veulent combattre notre existence, combattre notre sentiment humain. Ils veulent lutter contre notre avenir et ne veulent pas que nous ayons un avenir. (Palestinian Media Watch) »

L’info a été confirmée sur l’équivalent palestinien du Monde, nommé Al-Hayat Al-Jadida en V.O. : « Les forces de sécurité de l’occupation israélienne souhaitent qu’il y ait des seringues dans les mains des enfants, des adolescents et des jeunes adultes, plutôt que des livres, des stylos ou des outils de travail, car les seringues tuent l’âme et rendent leurs utilisateurs impuissants. »

Les Palestiniens : une population aidée à se faire assister

Cela fait sept décennies que la communauté internationale encourage les Palestiniens à ne rien construire (Nuit d’Orient) d’autre qu’une volonté de retour dans un passé idéal, dont le fantasme se transmet de génération en génération, en même temps que le statut de victime de l’humanité[2], à qui tout est dû, mais qui ne doit rien à quiconque.

Une partie des chancelleries a reconnu l’État de Palestine (Libération), alors qu’en 70 ans, pas un seul élément factuel ne démontre la volonté d’autonomie de ces assistés par nature, par tradition et par vocation. Les journalistes intellectuellement indépendants sont torturés en prison (Chronique Palestine). L’unité de mesure du système de santé hospitalier est le bakchich (Gatestone Institute). L’opposition est éradiquée par la violence (Chronique Palestine). L’homosexualité est criminalisée (le Figaro). Les crimes d’honneur sont monnaie courante (RFI). Les manuels scolaires financés par l’Europe enseignent à haïr les Juifs et à espérer mourir en martyr (Europe-Israël). L’électricité est fournie par le voisin israélien haï (Europe 1) …

Les Palestiniens ne s’usent pas quand on s’en sert

Le pire dans ce catalogue, c’est qu’on s’est habitué à traiter les Palestiniens avec un paternalisme condescendant, qui les infantilise et tue dans l’œuf toute velléité d’autonomie. Les médias français trient dans les informations en provenance du Moyen-Orient ce qui pourra présenter l’État juif de façon négative et font l’impasse sur le reste.

Alors quand le Hamas organise « la marche du retour », les médias français comptabilisent les victimes parmi les agresseurs (qualifiés de « civils » ou de « jeunes »), mais « oublient » de préciser que l’objectif de l’agression est de remplacer l’État juif par un État islamique ; quand Mahmoud Abbas va à la messe à Bethléem, il est suivi par pléthore de caméras bienveillantes, mais quand il fait des déclarations ostensiblement délirantes, on les passe sous silence.

Finalement, les Palestiniens sont bien plus utiles aux Européens en quête d’exutoire à leur besoin d’une cause à défendre que ne le sont les « démocrates éclairés » à leurs protégés, qu’ils protègent avant tout de l’indépendance. LM♦

Logo Liliane MessikaLiliane Messika, MABATIM.INFO

[1] C’est en l’an 70 de l’ère vulgaire que les Romains ont conquis Israël, en ont chassé ses habitants, les Juifs, et ont rebaptisé du nom de leurs ennemis, les Philistins : Phalestine.
[2] Le HCR a pour objectif de recaser les réfugiés en général, alors que l’UNWRA, dédiée aux seuls réfugiés palestiniens vise à les conserver éternellement dans un statut de dépendance en les utilisant comme pions dans la guerre médiatique contre l’État juif. Voir les définitions différentes de « réfugié » selon les deux agences : UNRWA et HCR.

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Un commentaire

  1. La date de 70 CE est celle de la destruction de Jérusalem (y compris le second temple) par le général (et futur empereur romain) Titus. L’expulsion des juifs de Judée (diaspora en grec) et le changement de nom de la région en Palestina Syriana par l’empereur Hadrien datent de 135 CE.

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