La folie est un état (sans majuscule)
Les citoyens dans cet état sont répartis entre quelques grandes familles. L’une des plus influentes a pour nom Psychose et l’un de ses rejetons les plus néfastes porte le prénom de Délire Paranoïaque.
Le délire, c’est-à-dire la perte de contact avec la réalité, est justement un des signes distinctifs de la famille Psychose.
Délire Paranoïaque est gravement malade, mais il est fort difficile à soigner, car il ignore sa maladie et toutes les tentatives qui sont faites pour lui en faire prendre conscience ne font que renforcer sa pathologie.
Ce délire a pour base une persécution subie par le patient, autour de laquelle la réalité est réinterprétée et chaque élément banal du quotidien réorganisé.
« Les symptômes du délire paranoïaque d’interprétation touchent, petit à petit, tous les éléments de la vie quotidienne. Le malade est alors convaincu qu’il est la victime de persécutions organisées, d’un complot, et passe son temps à accumuler les preuves de ce complot imaginaire. Tous les événements quotidiens sont alors interprétés en fonction de cette conviction, et constituent pour le malade autant de preuves qui renforcent sa conviction. (…) La cause exacte du délire paranoïaque n’est pas connue. Il survient en général sur des « personnalités paranoïaques » : des individus toujours méfiants et suspicieux, orgueilleux, susceptibles et souvent méprisants, psychorigides, autoritaires, et au jugement souvent faussé par des à priori affectifs. »,
explique le Dr Laurent Arôme[1].
Au pays des aveuglés par la foi, les monomaniaques sont flics
Les individus toujours méfiants et suspicieux, orgueilleux, susceptibles et souvent méprisants, psychorigides et autoritaires sont largement majoritaires dans les sectes religieuses ou politiques qui se reconnaissent à l’exigence d’une adhésion littérale et intégrale à un dogme inaltérable : stalinisme, islamisme, antispécisme, pour ne citer que les plus bruyants à la minute où ces lignes sont écrites.
Quant aux événements quotidiens qui sont alors interprétés en fonction de la conviction délirante, un exemple particulièrement hilarant a fait l’objet, récemment, d’une pétition sur Change.org, la plateforme la plus utilisée par les militants de tous ordres et les paranoïaques de toutes obédiences.
Sur quoi porte cette pétition ? Sur le boycott de Marks & Spencer à cause d’un produit de leur gamme « Hygiène ». Et sur quoi porte la conviction délirante ? Sur le design des feuilles de papier toilette, qui serait inspiré du nom d’Allah. Non, ce n’est pas une blague, c’est une maladie grave, on vient de vous le dire.
Tous les délirants ne sont pas religieux et tous les religieux ne sont pas délirants, mais…
Des délirants qui ne seraient pas suspicieux, orgueilleux, susceptibles, méprisants, psychorigides et autoritaires pourraient prouver la profondeur de leur foi en professant le nom de leur déité jusques et y compris dans les actes les plus prosaïques de leur quotidien. C’est un peu ce que faisaient les moines qui produisaient, entre le IXe et le XVe siècle, des bières, des vins, des eaux de vie, des confitures, du miel, des fromages, dans des abbayes cisterciennes et bénédictines : Munster (dont le nom vient du latin monasterium), Époisses, Maroilles, Roquefort… Mmmmh, on a l’eau à la bouche !
Mais ceux qui adhèrent à un dogmatisme rigide ne conçoivent le monde qu’en fonction de la persécution contre eux dirigée. Donc si on arrive à « subliminer » le nom d’Allah sur le PQ vendu par Marks & Spencer, c’est que l’enseigne britannique n’a d’autre objectif marketing que d’obliger les musulmans à se torcher avec le nom de leur dieu.
Épopée persécutive en images
1995 personnes ont déjà signé la pétition. Ce qui les a convaincus est une vidéo : la scène se passe en extérieur. Un homme non identifié, (vraisemblablement Ahmed Musa, qui a lancé la pétition), sort de chez Marks & Spencer avec son sac à provisions en plastique. A peine arrivé sur le parking, il ouvre le sac, en sort un pack de 6 rouleaux de papier toilette, dont il extrait un exemplaire qu’il découvre sur le toit de sa voiture afin de montrer, hop hop ! en une fraction de seconde, au public convaincu d’avance, que les feuilles d’Aloe Vera stylisées incrustées dans les trois épaisseurs de cellulose sont, d’après son interprétation, une calligraphie du nom d’Allah.
Ce papier hygiénique « insulte délibérément notre religion », explique-t-il.
Quel manque de confiance vis-à-vis de son Dieu, de son prophète et de ses « Frères », à qui il demande de boycotter l’enseigne coupable !
Il croit qu’Allah a si peu à faire qu’il sera offensé, voire blessé, par une feuille de papier toilette dont trois vagues traits incrustés dans l’épaisseur de la cellulose peuvent évoquer son nom à un monomaniaque muni d’une loupe bien biaisée ?
Lire le PQ avec la même attention que le Coran
Dans les années 1970, Erica Jong avait révolutionné la littérature féminine/féministe avec Le Complexe d’Icare. Dans ce roman, elle livrait, notamment, une inoubliable « histoire du monde vue à travers les toilettes[2] », estimant que la mentalité des peuples était résumée dans la forme et le fonctionnement de leurs WC. Ainsi, le trou des toilettes teutonnes laissait-elle les excréments disponibles à la vue et à l’odorat, trahissant la fascination ambiguë et contemplative des Allemands, cause ou conséquence de leur rigueur et de leur conservatisme. Les WC Français, avec le trou à l’arrière, évacuait les fèces sans qu’il soit besoin de les voir, à l’aune de la précipitation révolutionnaire qui agite nos concitoyens. Les toilettes américaines, elles, qui laissaient flotter les étrons dans une cuvette toujours pleine d’eau, témoignaient de leur pragmatisme.
Quid des musulmans d’aujourd’hui, qui examinent à la loupe le papier hygiénique, afin de déceler si l’on peut y trouver un motif pour accuser un industriel malfaisant d’islamophobie ?
Quand Le complexe d’Icare est paru, l’ayatollah Khomeini n’avait pas encore pris le pouvoir à Téhéran, ni inventé sa géniale méthode de néantisation des femmes, l’islamophobie©. Mais depuis paradis d’Allah où il déguste 72 vierges à l’hymen renouvelable, il doit se réjouir de constater l’inventivité de ses disciples.

Parmi les délirants qui ont signé la pétition d’Ahmed Musa, certains ont commenté leur acte militant : « Honte à M & S. Je ne m’attendais pas à ce que M & S tombe moralement aussi bas. Je soutiens le boycott total de M & S », déclare l’un. « Ils n’ont pas de cœur, absolument pas de cœur. Mais pourquoi ? » sanglote une autre.
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Une petite recherche sur Internet, « calligraphie du nom d’Allah en arabe » permet de trouver un très large échantillon de calligraphies, de la plus simple à la plus sophistiquée.
Une recherche tout aussi sommaire de « images plante Aloe Vera » offre une palette moins variée, l’espèce n’ayant apparemment pas de déclinaisons religieuses ou artistiques.
Les voici côte à côte.
Charlie n’est pas caché dans l’une ou l’autre image, mais décelez-vous la présence d’Allah au milieu des plantes vertes ?
Deux des innombrables versions calligraphiées du nom Allah (la première en haut à gauche et la dernière de la deuxième ligne) évoquent en effet vaguement une plante d’Aloe Vera.
Jusque-là, rien d’insultant : Allah ayant créé toute chose, il peut avoir eu un faible pour cette plante médicinale et lui avoir donné la forme de son nom, ou à l’inverse, il pourrait avoir créé certaines lettres de l’alphabet arabe en fonction de la plante. Les exégètes en décideront.
Ce qui intéresse les laïcs, voire les incroyants, c’est la démarche d’obsédés dont l’unique intérêt dans l’existence est la recherche de preuves que le monde entier n’a d’autre préoccupation que de les faire ch… et, dans le cas de Marks & Spencer, de doubler le dol en leur faisant commettre un péché lorsqu’ils s’essuient.
La connerie n’a pas de frontière…
Une cliente du Marks & Spencer de La Défense, en région parisienne, a dû passer la nuit à regarder en boucle la vidéo d’Ahmed Musa, puis à scruter son papier toilette, avec et sans contenu, car au matin, « l’air fatiguée », comme la décrit un employé, elle est venue faire un scandale à ce sujet. Elle a filmé l’objet du délit dans le magasin et «J’ai vérifié de mes propres yeux que ce papier toilette contenait bien le nom d’Allah, le nom de Dieu (Le Figaro) ». Ils laissent les clients ouvrir les paquets et se servir du PQ avant de le vendre ? Ils sont sympas, chez M&S ! Sa conclusion, partagée sur les réseaux sociaux comme l’a fait son co-militant d’outre-Manche, est que le distributeur est un vendu qu’il faut empêcher de vendre « ces produits immondes de leurs magasins et ensuite aller déposer une plainte au siège ». Au siège, vraiment ?
Et au lieu de lire cette pétition ridicule d’un derrière distrait, M&S argumente : « Comme vous pouvez le constater, le motif présent sur le papier représente une plante d’aloe vera. La nature et le procédé de gaufrage du papier rend le motif moins précis que sur le moule ».
Aloe vera ? On nous la fait pas : dans la réalité virtuelle où s’agitent les fanatiques, c’est un Allahoe vera very insultant !
… Pourquoi aurait-elle des limites ?
J’ai, moi-même, personnellement, personnellement, éprouvé une profonde souffrance morale en constatant que mon flacon de détartrant Energy WC se moque de Jésus, en le comparant à une bactérie. Si, si, je vous assure, sans attendre ma vidéo, constatez-le : qu’y a-t-il à droite du slogan « élimine 99,99% des bactéries » ? Le fabricant cherchera certainement à nous faire croire qu’il s’agit du signe +, induisant le consommateur à acheter plus du produit qui élimine plus de bactéries. Ne soyez pas dupes ! Ce « plus » est en fait une croix déguisée pour ridiculiser la religion catholique. Aux armes, chré-ti-ens, sortez vos goupillons, mar-chons, mar-chons, qu’un sigle impur dégage de leurs rayons ! CA♦
Cécile Attal, mabatim.info
[1] Sources : Sophie de Mijolla-Mellor, (2007). La paranoïa, Paris, Que Sais-Je ? PUF, 2007 et le DSM-IV, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Traduction française, Paris, Masson, 1996
Le Délire paranoïaque, une vraie maladie
[2] Le complexe d’Icare, Erica Jong, Robert Laffont, Paris, 1978.
[…] Tous les jours, il y a des gens qui taguent n’importe quoi sur les Juifs et cela ne fait pas une ligne dans les journaux. En revanche, qu’une feuille d’aloe vera soit identifiée sur du papier-Q comme une graphie d’Allah et des produits sont retirés de la vente pendant que d’humiliantes excuses sont publiées (voir « Le nez dans leur caca, certains découvrent Allah »). […]
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[…] récente occurrence, en janvier 2019, avait désigné sur du papier WC l’objet du délit (Mabatim.info). Des dévots déviants avaient cru y découvrir dissimulé le nom de leur déité. On rappelle ce […]
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[…] ont découvert le nom d’Allah sur du papier toilette (visant à avilir Allah et ses disciples [info]), qui ont été humiliés par un employeur potentiel (refusant d’embaucher une voilée pour […]
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[…] d’Allah calligraphié en arabe dans une feuille d’aloe vera, stylisée sur du papier toilette (Mabatim.info). Certes, pour réussir l’identification, il fallait tenir la feuille de PQ à contrejour et […]
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[…] La victimisation est un statut recherché et tous les prétextes sont bons. Lorsque des musulmans, d’abord britanniques, puis français, se sont aperçu que, regardée sous un certain angle, une feuille d’aloe vera stylisée ressemblait vaguement à une graphie du nom d’Allah, ils ont foncé sur cette occasion de défendre leur dieu contre une agression odieuse. Aussitôt, des cabales furent montées contre les fabricants et les distributeurs de papier toilette arborant ce symbole, pour que les premiers soient contraints de cesser la fabrication et les seconds soient boycottés (Mabatim.info). […]
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[…] On a déjà vu une controverse au sujet d’une feuille d’aloé vera qui décorait un papier toilette : pour tester le degré de dhimmitude de la France, certains militants de la victimisation musulmane l’avaient accusé de représenter, en réalité, une calligraphie du nom d’Allah (Mabatim.info). […]
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[…] On a déjà vu une controverse au sujet d’une feuille d’aloé vera qui décorait un papier toilette : pour tester le degré de dhimmitude de la France, certains militants de la victimisation musulmane l’avaient accusé de représenter, en réalité, une calligraphie du nom d’Allah (Mabatim.info). […]
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Bien sûr, cette stupidité paranoïde est consternante et hilarante à la fois. Pour ma part, j’y vois une énième provocation pour tester jusqu’où ira notre veulerie.
Car le pire reste la réponse de l’enseigne ayant jugé bon de retirer ses produits.
M&S ou la résignation à la soumission.
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L’idéal ce serait une pince à gauffrer, pour imprimer soi-même nom en question. C’est très facile, ça en prend qu’une seconde à chaque feuille et au moins on est sûr que c’est pas le nom de n’importe qui.
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Lol!
Ça me rappelle la réaction hystérique de la rue algérienne peu avant l’arrivée du FIS au pouvoir dans les années 90. Certains avaient désigné un nuage dans le ciel, dont les formes pouvaient évoquer le nom d’Allah et, bien entendu, devant un tel signe divin, comment ne pas être persuadé de la nécessité de mettre les islamistes au pouvoir!
Mais peut-être s’agissait-il de l’instrumentalisation des élections algériennes par le Mossad avec la complicité du Grand Orient de France? Allez savoir de quoi sont capables les maçons juifs!
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